Religieux de la Province de France. Parcours d’une vie accidentellement brisée. Né le 22 août 1926 à Prayssas (Lot-et-Garonne), Guy Treppo passe par les alumnats de Cahuzac dans le Gers (1937-1939), de Saint-Maur dans le Maine- et-Loire (1939-1940), à nouveau Cahuzac (1940- 1941), enfin Cavalerie (Dordogne), de 1941 à 1944, pour ses études secondaires. Il prend l’habit, le 8 décembre 1944, à Pont-l’Abbé d’Arnoult, sous le nom de Frère Guy-Marie. Par la suite, il est désigné uniquement par son prénom de baptême, Guy. Profès le 9 décembre 1945, il est envoyé au scolasticat de Layrac (Lot-et-Garonne) pour une année complémentaire et deux années de philosophie (1945-1948). Il accomplit son service militaire (1948-1949). C’est à Rome qu’il étudie la théologie, de 1949 à 1953. Profès perpétuel le 21 novembre 1950, il y est ordonné prêtre le 20 décembre 1952 et y décroche une licence en théologie. Le P. Guy est nommé professeur d’histoire à l’alumnat de Cavalerie, de 1953 à 1960 et supérieur pendant l’année 1958-1959. Il poursuit son service d’enseignement à l’Ecole Sainte-Barbe de Toulouse (Haute-Garonne) et y termine en juin 1962 une licence d’histoire commencée à Bordeaux. (Gironde). En 1971, il vient enseigner au collège Saint-Caparais d’Agen (Lot-et-Garonne). En 1975, les religieux quittent les murs du collège et fondent deux nouvelles communautés en ville. Il enseigne au collège Sainte-Foy. Le P. Guy relève de la communauté de la rue des Augustins et passe, en septembre 1980, à celle de l’Avenue Michelet. Le samedi 6 décembre 1980 au soir, le colloque alzonien s’achève à Paris par une messe solennelle en l’église Saint-Séverin, lorsque la nouvelle se répand: le P. Guy vient de décéder accidentellement sur la route, dans les environs de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne). Une grosse voiture est venue percuter l’avant de sa petite 2 CV. Page :115/115 Sa mère, Madeleine née Guillemin, et une nièce qu’il transportait, souffrent de nombreuses fractures et sont hospitalisées. Le mercredi 10 décembre, dans l’après-midi, les obsèques du P. Guy sont célébrées en la cathédrale d’Agen, présidées par Mgr Roger Johan, ancien évêque du diocèse et Mgr Jean Maury, ancien archevêque de Reims. L’inhumation de ses restes se fait au cimetière de Layrac. Evocation fraternelle par le P. Vincent Hémon. « Si je tente de qualifier d’un mot l’homme, sa vie et son travail, je dirai que c’était un être simple. Chez beaucoup, et sans doute la plupart, les éléments qui nous constituent tentent de prendre chacun leur liberté. Je parle du corps, du coeur, de l’intelligence, de la sensibilité, de la liberté. Les voici tantôt qui se querellent en créant l’anarchie, tantôt qui éclatent en toutes directions en créant l’atomisation, tantôt tel ou tel s’hypertrophie ou s’atrophie en créant le déséquilibre. Or chez Guy Treppo, tout l’être s’est organisé autour d’une dynamique qui le mobilisait et le propulsait constamment. En lui, tout était quasiment en place, selon une exigence logique qui était source de fécondité et de joie. Mgr Saint-Gaudens, retenu par d’autres obligations, nous écrit :’je retiens tout particulièrement son sourire, rayonnement de sa joie intérieure. Le P. Guy est un beau type d’homme’. Ne peut-on pas dire que la force de son unité intérieure était le fait qu’il cultivait la vérité, la vérité en tout? je parle sans doute de cette vertu au nom de laquelle on ne compose pas, on ne tergiverse pas, on ne triche pas. Oui, c’est oui, non, c’est non! Et cela dans sa relation avec quiconque. Ce comportement lui était-il inné? Etait-ce le fait du courage? Disons simplement que chez nous, on aime bien qu’un Assomptionniste soit ainsi, puisque tel était l’Homme de l’Evangile. Mais je veux parier surtout de la conquête de la vérité, cette réalité qui nous dépasse toujours et qui nous donne de voir toute chose et toute personne selon ce qu’elles sont réellement. J’en prends pour illustration les sciences auxquelles il a consacré toute sa vie professionnelle: l’histoire et la géographie. Ah! sans doute une gageure que de faire dire leur vérité au passé des hommes et à notre terre. Oui, une gageure! Il n’empêche. Si certains en prennent leur parti, en campant d’une année à l’autre sur leurs approximations, lui non. Il avait la ligueur scientifique. Une date est une date, les statistiques ne se répètent pas d’année en année, un événement n’a jamais livré tous ses secrets. Cette vérité toujours fuyante et insaisissable provoquait Guy à une poursuite toujours plus précise. Et nous ne parlons pas, à ce sujet, que de sa belle conscience professionnelle. Nous savons en effet, il savait en tout cas, que la vérité est une, indissociable. A partir d’éclats découverts et rassemblés, il savait que l’établissement de cet immense puzzle qu’est la vérité menait à Dieu, explication ultime du monde, le Dieu de la création, de la Résurrection et de la Pentecôte … ». Page :116/116
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, P. 108. Voulez-Vous? (Layrac), 1981, n° 115, p. 27. Assomption-France, Nécrologie n° 5, année 1986, p. 110-112. Du P. Guy-Marie Treppo, dans les ACR, rapports sur Cavalerie (1958-1959), nouvelles d’Italie (1951) et d’Algérie (1956-1957), deux correspondances au P. Wilfrid Dufault, Cavalerie, 8 octobre 1958 et au P. Alfred Farne, Lourdes, 17 août 1963.