Henri-Gabriel (Henri) GUILLEMIN – 1920-1997

Sur la brèche,
« Merci de la lettre et de tes souhaits et aussi de l’attention que tu
portes aux ‘Jubilaires’. Un anniversaire permet de mesurer le chemin
parcouru, mais un ‘jubilé’ est plus l’occasion de réfléchir et de se
convertir encore mieux au but que l’on se fixait à l’époque. Nos mécanismes
fonctionnent si bien (on a été bien formé, même pendant la guerre!) qu’il
nous arrive de ne plus avoir présent à l’esprit notre raison d’être. Aussi
l’événement jubilaire oblige à y réfléchir et à constater la nécessité d’un
‘rechapage’ du moteur et du reste! Ce matin, le P. Xavier Korbendeau a
reçu, sur sa demande et en communauté,
le sacrement des malades. Son état s’est aggravé, le laser a révélé des
métastases au foie. Il repart en clinique dimanche pour un traitement de
choc. Le P. Leroux pose problème: son organisme est dégradé. J’ai fait le
voyage Paris-Québec et Boston-Paris: excellent
accueil, message transmis. La situation de forces disponibles tant à Québec
qu’à Worcester m’a frappé, vu les exigences des deux sanctuaires. Quant aux
USA, une fois de plus j’aurais donné mon latin, mon grec, pour entendre et
parler la langue du pays! Félicitations pour ton effort linguistique
apprécié».

Henri-Gabriel (Henri) GUILLEMIN

1920-1997

Religieux de la Province de France, Provincial de Bordeaux de 1964 à 1973.

Dans les mouvements de la guerre.

Aîné de trois enfants, Henri Guillemin naît à Rohan (Morbihan), le 23 février 1920. Après le certificat d’études, il est scribe chez un notaire et fait au presbytère l’apprentissage du latin. A 14 ans, il est admis en 5ème à Saint-Maur (Maine-et-Loire). Au terme de ses humanités à Cavalerie (Dordogne), en 1939, il opte pour l’Assomption. Il est mobilisé le 8 juin 1940, passe par le pays basque et aboutit dans un chantier de jeunesse au Vercors (Alpes) qui le rend à la vie civile en février 1941. Il prend l’habit à Pont- l’Abbé d’Arnoult (Charente-Maritime) le 16 octobre 1941. Profès le 17 octobre 1942, il commence sa philosophie à Lormoy (Essonne). Pour échapper au S.T.O., il quitte le scolasticat et prend le maquis, selon son expression. Il est le rédacteur d’une feuille clandestine, Le Réveil, qui maintient un esprit de vigilance avec une quinzaine de confrères bretons clandestins. Il met à profit cette période pour préparer et réussir son baccalauréat (juillet 1944). A la fin de l’été 1944, les ‘maquisards’ reviennent à Lormoy pour la théologie et en avril 1945, Le Réveil devient le M.A.M., Mouvement des Assomptionnistes mobilisés. Henri est rappelé de juin à novembre 1945 à Morlaix et à Meucon près de Vannes. En septembre 1946, il gagne Layrac et fait paraître le dernier numéro en octobre. Il est envoyé à Toulouse en 1947 pour finir sa théologie, se sentant à l’étroit dans le prieuré de Layrac. Profès perpétuel le 8 décembre 1947, il est ordonné prêtre le 13 mars 1948 par Mgr Garrone, en l’église Saint-Jérôme.

Educateur à Tarbes.

Nommé à l’école Jeanne d’Arc de Tarbes, il enseigne en classe de 4ème.

En mai 1949, il doit être soigné et opéré de l’intestin. En 1950, il passe professeur de seconde. En 1951, il est envoyé à Sainte-Barbe à Toulouse où il enseigne pendant 13 ans et où il est supérieur de la communauté à partir de 1959. Il passe l’examen de propédeutique et prépare des certificats de licence. Soucieux de formation humaine et spirituelle, il organise des camps- missions dans les campagnes du Gers et assure également une aumônerie dans la J.E.C. locale.

Provincial de Bordeaux.

En mai 1964, à 44 ans, le P. Henri est nommé Provincial de Bordeaux. Il promeut l’aggiornamento et les travaux des communautés sur les Constitutions. Ses lettres témoignent de ses fortes préoccupations: dynamisme apostolique, formation permanente, recyclage, action catholique, partage, adaptation des institutions et des oeuvres de la Congrégation. Les alumnats sont fermés, les collèges passés aux laïcs pour libérer des forces missionnaires. Il affronte la tempête au Brésil: le 28 novembre 1968, quatre religieux de Belo Horizonte sont arrêtés: le P. Guillemin se rend sur place et n’hésite pas à critiquer le régime des colonels en demandant un jugement de justice dans la forme d’un procès. En juillet 1973, il est secrétaire inter-provincial et réside à Paris, Denfert-Rochereau. Il s’agit de préparer les provinces françaises à collaborer en vue de marcher vers un province unique. En 1978, supérieur des O.C.F., il prend à bras le corps des dossiers brûlants: Notre-Dame de France à Jérusalem, la démolition et la reconstruction de l’immeuble rue François 1er à Paris. En 1981, il est chargé de suivre Bayard- Presse et aide plusieurs congrégations féminines dans l’aggiornamento de leurs Constitutions. En 1985, il assume le supériorat à Colombes (Hauts-de-Seine), puis à partir de 1989 celui de Vincennes. Il collabore volontiers avec le clergé local, assure une aumônière auprès de l’Hospitalité Notre-Dame de Salut, anime des retraites à travers la France. Un accident de santé lui vaut l’ablation totale de l’estomac en juin 1996. Spécialisé dans les problèmes du troisième âge, il anime des sessions dans tout l’Institut, avec pour devise: Vieillir sans devenir vieux, ajouter non pas des années aux années, mais de la vie à la vie… le mercredi 19 novembre 1997, il meurt à l’hôpital Bégin, après avoir fait une chute dans un escalier du métro à la station Béraud. Ses obsèques sont célébrées le lundi 24. Il est inhumé au cimetière parisien de Montparnasse.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VII) 1996-1997, p. 98-103. Assomption France, Nécrologie 1997, p. 401-409. Dans les ACR, du P. Henri Guillemin, de nombreux rapports aux Chapitres, circulaires, dossiers, correspondances (1947-1992), cartes de visite aux communautés de l’Ouest et du Brésil. Lettre du P. Henri Guillemin au P. Claude Guenneau, Vincennes, 15 octobre 1992. La collection du journal Le Réveil et des archives du P. Henri Guillemin sont déposées à la maison provinciale de Paris. Notices Biographiques