Religieux de la Province d’Amérique du Nord, Provincial (1952-1964), économe général (1964- 1969).
Une vie en un siècle.
Henri-Joseph Moquin est né et baptisé le même jour, le 29 mai 1905, en la paroisse de Sainte Marie à Marlboro (Massachusetts), aux U.S.A.. Après les études primaires de huit années faites à l’école paroissiale, Henri entre au collège de l’Assomption à Worcester en 1920. Il y fait ses études secondaires (1920-1928) ainsi que celles du collège (humanités et philosophie) aboutissant au diplôme de bachelier- ès-arts en 1928. Ayant opté pour le sacerdoce et la vie assomptionniste, il entre au noviciat de Bergerville, à Sillery, dans la banlieue de Québec, pendant l’été de 1928 et y fait profession le 29 septembre 1929. Le P. Marie-Alexis Gaudefroy, maître des novices, note: « Le Frère Henri a été un novice modèle et un excellent socius. Il n’y a que du bien à dire de lui sous tous rapports. Il subit en ce moment un traitement pour la gorge et le nez ». Il étudie la théologie au scolasticat de Louvain en Belgique, de 1929 à 1933. Profès perpétuel le 30 septembre 1962 à Louvain, il y est ordonné prêtre par Mgr Ladeuze le 26 février 1933. Il est toujours parmi les plus doués dans les études.
Responsabilités croissantes.
Affecté de suite au collège de Worcester, le P. Henri y devient professeur de chimie, tout en suivant des cours aux universités Clark de Worcester et Columbia de New York, jusqu’à l’obtention d’une maîtrise en sciences. En 1935, sans quitter la chimie ni le ministère hebdomadaire en paroisse comme on le fait à l’époque, il assume la charge de préfet d’études au collège. Il veille avec compétence et diligence à la qualité de l’enseignement. Pendant la seconde guerre mondiale,
il crée une lettre circulaire envoyée aux anciens du collège devenus combattants. Ce service est très apprécié. A latin de la guerre, comme le nombre d’étudiants augmente vite grâce au G.I. Bill dont bénéficient les anciens combattants, le P. Henri aide à l’acquisition de surplus de guerre pour augmenter la capacité du campus, grâce à l’ajout de constructions légères. Il fait acheter aussi des maisons environnantes pour y loger des étudiants. En 1947 (1), le P. Henri est nommé supérieur de la communauté et président du collège. Dès 1950 il obtient de l’état du Massachusetts une charte autorisant le collège à offrir des programmes universitaires. Egalement il obtient ce qui aux U.S.A. est très important pour le progrès des institutions d’enseignement supérieur, à savoir l’accréditation auprès de l’Association des collèges et universités de la région, c’est-à-dire de la Nouvelle Angleterre. En 1952, le P. Henri succède au P. Wilfrid Dufault comme supérieur provincial. La jeune Province a besoin de maisons de recrutement et de formation. Il se met à la recherche d’occasions. En l’espace de quatre ans, il réussit à créer l’alumnat ‘Our Lady of Lourdes’ à Cassadaga (Etat de New York), l’alumnat ‘Emmanuel d’Alzon’ à Bury (province de Québec) et le noviciat de Saugerties (Etat de New York). En 1953, la Province est durement éprouvée par la tornade qui enlève le P. Engelbert Devincq et deux religieuses antoniennes et détruit plus du tiers du collège. C’est le Provincial qui supervise la reconstruction de l’édifice sinistré, mais pour y loger le ‘Prep’ (les quatre années du secondaire). En même temps, le P. Henri cherche et acquiert les terrains où un nouveau collège peut être établi et grandir à l’aise. Il surveille la construction des premiers pavillons pendant que le P. Armand Desautels, président du collège, consacre tout son temps à quêter des fonds dans le grand public pour la reconstruction. Le collège occupe son nouveau site à l’automne 1956. Après avoir oeuvré douze ans à ces multiples tâches en plus des soucis du gouvernement ordinaire de la Province, le P. Henri se voit choisir par le chapitre général de 1964 pour le poste de l’économat général. Il y sert jusqu’au chapitre général de 1969. Il demeure ensuite à la communauté new-yorkaise de N.S. de Guadalupe. Il y aide au ministère et s’occupe des portefeuilles de la Congrégation. Il sert plusieurs années comme Trustée du collège. Ce doit lui être pénible de voir le déclin des vocations amener 18 fermetures de nu- tisons de recrutement qu’il a créés, comme aussi la fermeture du ‘Prep’. En 1991, comme sa santé décline, le P. Henri quitte New York et rejoint une des deux communautés auprès du collège, au 50 Old English Road. Il peut y jouir de quelques bons mois. Mais en 1993 il faut, pour lui procurer les soins devenus nécessaires, le transférer à l’Hospice Saint-François. C’est là qu’il s’éteint le 10 mai 1994, à 89 ans accomplis. L’inhumation se fait au cimetière de Fiskdale.
(1) Le 21 décembre 1949, étant présents le P. Wilfrid Dufault, le P. Crescent Armanet et le P. Adrien Buisson, à la place du P. Henri Moquin, il y eut vote unanime pour présenter le P. Henri Moquin en vue d’un deuxième mandat comme supérieur du collège de Worcester.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (IV) 1994-1995, p. 18-20. Assumption North Ame,rica, may 1994, p. 7-8. Assumptionists Deceased in North America, 1995, p. 17. Lettre du P. Henri Moquin au P. Wilfrid Dufault, New-York, 4 juin 1964. Du P. Henri Moquin, dans les ACR, rapports sur Worcester (1946-1952), nombreux rapports provinciaux (1958-1964), correspondances (1928-1971). Le P. Henri Moquin a publié des articles dans Assummption (Worcester, 1949- 1951). Il est l’auteur avec le P. Richard Richards d’un ouvrage illustré Assump- tionists in The United States, 1994.