Religieux de la Province des Pays-Bas, en mission au Zaïre.
Une éducation soignée.
Petrus ou Piet Kies est né le 15 janvier 1926 dans la ville de La Haye en Hollande. Il fait partie d’une famille nombreuse avec laquelle, toute sa vie, il reste fort lié. Piet fait toutes ses études secondaires à l’alumnat de Boxtel de 1940 à 1946. Il prend l’habit sous le nom de Frère Henricus (Henri), le 24 septembre 1946 à Haisteren où il prononce ses premiers v?ux, le 25 septembre 1947. Ses études ecclésiastiques se déroulent au scolasticat de Bergeijk, de 1947 à 1953. Il est admis à la profession perpétuelle, à Bergeijk, le 25 septembre 1951 et il est ordonné prêtre le 21 décembre 1953, toujours à Bergeijk. Il aime la liturgie, le chant, les cérémonies. Il met d’ailleurs la même application dans la composition d’un article, d’une correspondance ou dans la préparation d’une feuille polycopiée que dans le maniement souvent fort délicat de l’outillage à sa disposition. En tout le P. Henri apporte son souci de la perfection et il dit tenir de son éducation familiale, assez stricte, cette exigence du travail soigné qu’il porte en lui, sa vie durant.
Missionnaire au Zaïre.
Dès le mois d’octobre 1954, le P. Henri, selon son désir de vie missionnaire, est envoyé au Congo- Zaïre. Il passe quelques mois à Muhangi pour apprendre le swahili. Il commence par le poste de Bunyuka où il reste un an avant de revenir à Muhangi. En 1957, le Père Henri est chargé des écoles primaires à Muhangi. L’année suivante il est à Mulo et fonde la mission de Masereka. Mais cette région de haute altitude, au climat glacial, ne convient pas à sa santé quelque peu délicate. C’est pourquoi dès 1958, il passe à Manguredjipa.
En 1960, il faut un bref remplacement à l’école des moniteurs à Muhangi avant d’aller à Lubango. En 1962, le P. Henri est appelé comme aumônier des S?urs de Bunyuka. Après la rébellion (1964), il est chargé des Frères de l’Assomption, à Béni-Paida. De 1966 à 1971, il dessert le poste de Manguredjipa. Un jour de grand orage, il est même foudroyé dans le salon. reprenant conscience, il s’en sort à force de volonté et reprend peu à peu l’usage de ses membres. Il va même jusqu’à loger sous la tente en pleine contrée des Bapere, entrés autrefois ‘comme un seul homme’ dans la secte politique du kitawala, mais le P. Henri ne peut adopter ce genre ‘blouson noir’ pour convertir ces ‘endoctrinés endurcis’. Il revient résider à Muhangi. En 1973, le P. Henri se propose de lui-même d’aller un temps aider le P. Damiaan Van Deynen qui tient seul le poste de Mutwanga.Le jeudi saint, 27 avril 1975, le P. Henri est pris de violentes douleurs qu’il attribue à la fatigue ou à la grippe. En fait il souffre d’une perforation de l’estomac que rien ne révèle, de l’extérieur. On lui propose d’être conduit à Kyondo, mais estimant que ses malaises ne sont que provisoires et que d’autre part le travail pastoral de la fête de Pâques urge pour lui comme pour son confrère, il refuse ce voyage, par ailleurs fatigant à cause des mauvaises routes. Le lendemain, Vendredi saint, le mal ayant empiré, il se résout à quitter Mutwanga pour Kyondo, mais ce voyage lui est un vrai chemin de croix. Les moindres secousses du transport se répercutent dans son corps. Il n’arrive pas vivant à Kyondo. Après deux arrêts, aux environs de la Taliha, il rend le dernier soupir, vers les trois heures de l’après- midi (28 avril). L’inhumation a lieu le lendemain, Samedi saint 29 avril, à Musienene par Mgr Kataliko qui ne peut que souligner un rapprochement signifiant, à cause de la date, entre le Christ, crucifié un vendredi, et le P. Henri, décédé un Samedi saint, et à cause de l’âge, le Christ à 33 ans, le Père à 49 ans. Le Père Henri est inhumé près du séminaire de Musienene dans le petit cimetière qui le borde, là où reposent déjà plusieurs religieux de l’Assomption et des membres du clergé.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 11-12. De Schakel, 1975. In memoriam du P. Henri Kies par le P. Marc Champion, 1975. Marc Champion, Province du zaïre, Religieux défunts 1929-1994, Butembo, 1994, p. 22-23. Texte sur Masereka du P. Henri Kies, paru dans De Schakel, maart 1958, p. 44-45 (traduit par le P. Louis Augustijns). Dans les ACR, quelques correspondances du P. Henri (Henricus) Kies (1958-1964).