Religieux de la Province de Paris.
Un normand laborieux et méthodique.
Paul est né à Arras (Pas-de-Calais) le 11 mai 1893, mais il est de souche normande. Ses études primaires se déroulent au Tréport (Seine Maritime) et à l’orphelinat Halluin à Arras. Orphelin de mère, il souffre de son milieu familial. Son père a fait de la prison pour recel de biens et son frère Georges ne partage guère les convictions religieuses du jeune Paul lequel a bien du mai à se faire admettre à l’alumnat du Bizet (Belgique) de 1904 à 1907. Excellent travailleur, il passe à Taintegnies (1907-1909), est reçu comme postulant à Gempe (1909-1911), y commence son noviciat le 4 juin 1911 sous le nom de Frère Herbland: il termine son noviciat à Limpertsberg au Luxembourg où il prononce ses premiers vœux le 4 juin 1912. Déjà il travaille à son ‘encyclopédie pastorale’, nourrie des textes de Saint Augustin et des Pères qui donneront matière à ses nombreuses instructions ou conférences. Comme banc d’essai, il est envoyé enseigner à l’alumnat de Vinovo en Italie (1912- 1914). C’est là qu’il fait profession perpétuelle le 4 juin 1913. Il est ensuite mobilisé, ‘poilu sans famille’, de 1914 à 1919 comme infirmier militaire. Sa conduite courageuse lui vaut la croix de guerre, la médaille militaire et la légion d’hon- neur. La guerre finie, il peut reprendre ses études à l’automne 1919: philosophie à Taintegnies et théologie à Louvain où il est ordonné prêtre le 26 juillet 1925 avec 24 confrères!
De collège en collège.
En septembre 1925, il est affecté au collège de Nîmes, alors logé à l’étroit dans un ancien externat du boulevard Jean-Jaurès. Professeur ardent, il est heureux de travailler sur les pas du P. d’Alzon et s’adonne aux joies du ministère à l’église Sainte-Perpétue et chez les P.S.A.
Homme tenace, il porte la réputation d’être dur: ‘Je n’ai jamais roulé personne, mais je me défends’. Il enrichit son fichier de notes et citations alzoniennes qui de boîtes en boîtes remplissent une mallette devenue célèbre. A la demande de l’évêque de Perpignan, l’Assomption prend en charge en 1927-1928 le collège diocésain Saint-Louis dont le P. Bisson assume la direction en 1930, à la place du P. Dhers transféré à Pontlevoy. Supérieur des religieux (1931) et préfet des études, le P. Bisson réalise jusqu’en 1939 un travail colossal de modernisation: corps professoral, constructions, programmes et niveau scolaires. La seconde guerre mondiale le mobilise à nouveau comme aumônier, le collège est réquisitionné. L’armistice le libère, mais en 1943 le collège est requis par les forces d’occupation. Le P. Herbiand se multiplie entre 5 gîtes précaires jusqu’en décembre 1943. Le Provincial de Paris fait alors appel au P. Bisson pour l’économat provincial à Paris (1944-1946): on connaît les méthodes habiles, acharnées et rusées du Père. En 1946, le voilà de retour à Nîmes comme supérieur et préfet des études au collège qu’il dirige de main de maître et où il a l’ambition d’élever une grande chapelle!
Au service missionnaire Assomption (SEMA).
Très vite il conçoit le projet de faire connaître l’Assomption par un grand service de propagande pour lequel il n’omet rien: but, matériel, diffusion, financement, exploitation, à Nîmes d’abord (1949-1950), à Paris ensuite, avenue Bosquet et rue François 1er (1950-1965) et à Bourg-la-Reine enfin à partir de 1966 (Hauts-de-Seine) où il est aumônier des Oblates qui y tiennent une clinique. Il fait paraître jusqu’en 1969 les Cahiers d’Alzon, soit 110.000 volumes en 30 éditions, conçoit des audiovisuels, fait fabriquer un arsenal d’objets de piété, rédige un prospectus de vente de 4.000 adresses, multiplie retraites et conférences (250)! Il estime lui- même en 1969 le dépôt invendu à plus de 16 tonnes… En janvier 1972, il lui est demandé par les Supérieurs de se retirer en maison de repos. Récalcitrant, il ‘disparaît’ le 25 juin 1972 à Lormoy, mais finit par arriver à Layrac (Lot-et-Garonne) le 14 septembre. Nulle part je ne pouvais trouver mieux , me voilà novice du ciel mais la date de sépulture est reportée à une date ultérieure. J’ai été non seulement recueilli, mais accueilli. J’ai toujours cru que je mourrais à 93 ans. Vers la fin mai 1973, son état de santé se dégrade. Il meurt le 19 juin 1973 à l’hôpital d’Agen d’un comadiabétique qui a nécessité des soins de réanimation artificielle pendant quinze jours. Il est inhumé le 21 juin à Layrac. Il manque treize ans à son projet de vie.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1974, p. 234. Voulez-Vous? (bulletin de Layrac), 1974, n° 87, p. 6-7. Nouvelles de la Province de France, 1973, n°20, p. 22-26. Notice de 5 pages sur le P. Herbland Bisson. Le P. Bisson a consacré de nombreux travaux à la mémoire alzonienne et assomptionniste dont les Cahiers d’Alzon et les Tables analytiques des Ecrits du P. d’Alzon, premier essai de thesaurus alzonien. Des conférences, articles, études sur le P. d’Alzon et la spiritualité assomptionniste, sortis de sa plume, se trouvent épars dans des revues variées- L’Assomption, Voulez-vous ?, Pages du Tiers-ordre de Saint-Augustin… Les Archives de Rome gardent également des traces de la correspondance du P. Bisson et de ses travaux non publiés.