Herman (Armand Louis) BIELEN – 1929-1965

Evocation.

« Dieu vient de nous éprouver d’une façon terrible: le bon Père Herman
Bielen n’est plus. Professeur au collège de Capelle-au-Bois, âgé de 36 ans,
il se donnait sans mesure
à son travail. Il aimait la musique, donnait tous les cours de musique au
col lège, suivait lui-même encore des cours à Malines et le samedi soir il
allait aider un curé des environs… Il aimait à rendre service. Vendredi
le 2 juillet,
le Père se plaignait de crampes au ventre. Samedi il consultait un médecin
qui, ne trouvant rien, lui fait une piqûre. Le
mal persiste, bien que le Père sache surmonter ses souffrances pour
assistera une réunion du conseil des journées musicales qu’il organise
chaque année au début du mois d’août au collège. Mais le soir, le Père
réclame à nouveau le médecin qui le fait transporter à la cl inique St
Joseph de Malines.
Le Père est opéré le dimanche matin d’une obstruction intestinale. Le mardi
6 juillet,
je lui rends visite avec le P. Stéphane. Le Père est tout souriant, le Dr
est tout content, Dans la nuit du mercredi à jeudi 8, il est frappé d’une
embolie. Quel coup! ».

P. Augustin Van Engeland, 9
juillet 1965.

Religieux de la Province de Belgique-Nord.

Cadre biographique.

Armand-Louis est né le 20 octobre 1929 à Lummen, dans le Limbourg belge, au diocèse de Liège [Depuis 1967, le Limbourg néerlandophone, autrefois au diocèse de Liège, forme le diocèse de Hasselt]. Il fait ses études secondaires à Zepperen (1945-1948) et à Kappelle-op-den-Bos (1948-1951). C’est à Taintegnies qu’il prend l’habit le 20 septembre 1951 sous le nom de Frère Herman et qu’il prononce ses premiers vœux le 21 septembre 1952. Il étudie la philosophie au scolasticat de Stabroek de 1952 à 1954. Il accomplit ensuite son service militaire (1954-1955) et commence sa théologie en France, à Lormoy, en 1955- 1956, qu’il poursuit à Saint-Gérard (1956-1958) où il est ordonné prêtre le 20 avril 1958. L’année suivante, il fait une année de pastorale à Louvain, en résidant à la Demi-rue (1958-1959).

En service à Kappelle-op-den-Bos musique. (1959-1965) enseignement et musique:

Le P. Herman ne va connaître qu’une maison d’œuvres, Kappelle où il laisse le meilleur souvenir. Déjà, si l’on en croit les rapports transmis sur son compte, il laissait prévoir un heureux avenir à ses confrères:

« Le Fr. Herman est un religieux exemplaire et très doué. Il aimerait le professorat dans un collège ou alumnat, mais en même temps une certaine activité apostolique à l’extérieur. Ayant beaucoup de ressources, ce sera un de ces religieux qui peuvent réussir dans de nombreuses œuvres. Il est également très avisé dans le domaine pratique. Il peut être admis en toute sécurité aux ordres ». Ce jugement de son supérieur de scolasticat [P. Yves Laurent] s’est révélé parfaitement exact. Nommé à Kappelle- op-den-Bos, le P. Herman enseigne d’abord le français,

le néerlandais et le grec. Comme cela ne suffit pas à son besoin d’activité ni à son désir de donner aux élèves un complément de culture, il fonde au collège une chorale Sainte-Thérèse. Rapidement il obtient avec elle des succès remarquables, non seulement à l’intérieur à l’occasion de fêtes, mais également au dehors à des concours d’où sa chorale remporte plus d’un premier prix. La musique le passionne, non pour lui-même, mais pour ses élèves afin de leur apprendre à trouver dans l’art musical la plus agréable détente. Ainsi aux heures libres, dans tout le collège, la musique bat son plein, car le P. Herman a su trouver des pianos, des guitares, des flûtes et il apprend aux jeunes à s’en servir harmonieusement. Bientôt il n’enseigne plus que la musique et pour être aussi compétent que possible, il prend des cours deux années durant à l’Institut Lemmens de Malines. Son activité ne se limite pas aux murs du collège: il sait entendre l’appel des âmes et les dimanches et jours de fête il aime rendre service dans une paroisse voisine. Il y crée un groupe de guides. Là comme au collège, il se fait aimer comme prêtre et comme religieux: gai et content de caractère en toute circonstance, il est spécialement soucieux du bien de la jeunesse, ne prêchant que par l’exemple. Quel est le secret d’une vie si courte et pourtant si riche? Lorsqu’il est encore Frère Herman, il a confié sur papier son projet de vie:

« Depuis ma dernière année à Zepperen, j’ai acquis la conviction que j’étais appelé au sacerdoce. Parfois je l’ai ressenti comme un désir ardent, mais la plupart du temps, il me suffisait de le savoir. A Kappelle, je suis bien décidé à poursuivre ma vie ainsi, sans que cela crée en moi un enthousiasme particulier. Ma vocation, c’est de me sanctifier en vivant comme Dieu l’attend de moi et de porter le Christ aux âmes. Je puis dire et je M’en sens heureux – que le second tableau de cette image m’appareil plus distinctement ».

L’avenir en décide brutalement autrement: le P. Herman, opéré d’urgence, décède brusquement le 8 juillet 1963 à la clinique Saint-Joseph de Malines. Il est inhumé à Kappelle-op-den-Bos le lundi 12 juillet suivant. Il n’a que 36 ans.

Bibliographies

Bibliographie : B.O.A. janvier 1966, p. 128-129. Onder-Ons, n° 171, juillet 1965, 5 pages.