Religieux de la Province d’Espagne. Résumé biographique. Né le 19 janvier 1926 à Itero Seco (Leon), Victor Soto se présente à l’alumnat d’Elorrio au Pays Basque en 1939. Il y fait ses études secondaires jusqu’en 1944. Le 18 octobre 1944, il prend l’habit sur place, en raison de la guerre qui a interrompu les relations entre la France et l’Espagne, cette dernière relevant de la Province de Bordeaux. Il prend le nom de Frère Hilario. Il prononce ses premiers vœux à Elorrio, le 19 octobre 1945, son maître des novices étant le P. Fernando Moisen-Celis. Après une année d’études complémentaires à Elorrio, il est envoyé poursuivre ses études de philosophie et de théologie en France, au scolasticat de Layrac (Lot- et-Garonne). Il y fait sa profession perpétuelle, le 9 décembre 1948. Ordonné prêtre à Agen le 8 mars 1952 par Mgr Rodié, le P. Hilario qui reprend le nom de Victor est envoyé en septembre 1953 à la nouvelle fondation espagnole de Suquets. Il s’adonne au ministère pastoral. En 1955, l’Assomption ouvre à Suquets une école apostolique où le P. Victor assume un service d’enseignement. Envoyé par la suite à Barcelone, puis à Madrid, paroisse de Dulce Nombre de Maria (1), il y exerce le ministère paroissial pendant 12 ans. Atteint d’une maladie cardiaque, il meurt subitement le 16 août 1973, au cours d’un voyage à Alicante. « Ie P. Victor Soto a souffert toute sa vie d’une maladie de cœur qui l’oblige à restreindre quelque peu ses activités ministérielles. C’est un excellent confrère en Communauté un peu timide et confiant envers ses supérieurs. Très humble, il accepte les remarques qui peuvent lui être faites. C’est un religieux très dévoué pour son travail pastoral. Il se montre homme de contact, de relations faciles et familières avec les personnes qui s’adressent à lui ». A.A D’après une information donnée par le P. Solano. « Merci pour votre lettre de Lourdes. La Provinciale des Oblates m’a dit queue avait reçu votre mot, nos sœurs aussi. J’ai transmis vos bons souhaits au P. Antonino-Maria Corpacci et au Frère Jean [L’Heureux], à toute la communauté. Je vous envoie ce mot pour accompagner les deux lettres ci-jointes. J’ai ouvert celle du P. Théodoor [?] pensant qu’il annonçait peut-être son arrivée par ici. Malheureusement sa santé ne va pas fort. Il est toujours hospitalisé. Hier [17 août] on m’a téléphoné de Madrid pour m’annoncer la mort du P. Victor Soto, de la paroisse du Dulce Nombre de Madrid. Il n’avait que 47 ans. Il souffrait du cœur depuis de nombreuses années, mais menait une vie tranquille et rendait bien des services au bureau de la paroisse pour recevoir les fiancés etc.. Il était un peu fatigué ces derniers temps et il est allé se reposer à Alicante. Si j’ai bien compris au téléphone, il serait mort le 16, avant d’arriver à Alicante, dans le train. On devait conduire hier son corps à Madrid. Pour la petite Province d’Espagne, c’est une perte sensible après celle du P. Eduardo [Arroniz]. Je vais dans quelques minutes porter à la Sacrée Congrégation des Religieux qui est restée fermée ces derniers jours à cause du Ferragosto la demande d’exclaustration du P. Joseph Scally et je reçois aujourd’hui même la demande de laïcisation de Jean-Paul Casaubon (USA). Profitez des quelques jours qui vous restent encore. Bien fraternellement ». (1) La communauté assomptionniste madrilène de Dulce Nombre de Maria se compose en 1963 du P. Domingo Oyaga, supérieur et curé de la paroisse, du P. Victor Soto économe, du P. Juan-Agustin Gonzalez chargé de la catéchèse dans neuf écoles et de groupes d’Action catholique, et du P. Jean Morvan assurant plutôt des permanences à l’église et à la sacristie, sans charge pastorale précise directe. Deux religieux sont détachés pour prendre en main la nouvelle paroisse à construire de la Estrella: P. Victor Gonzalez et Bienvenido Marzo que rejoint en 1963 le P. Ricardo Ruiz. En 1963, la communauté de Duice Nombre est renforcée par la venue du P. Francisco Javier lturgaiz. D’après la Répartition des Religieux, années 1962- 1963 et 1963-1964.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1974, p. 242. Boletin de la Provincia, supl. al n° 16 (septembre 1973). Lettre du P. Dionisio Solano au P. Paul Charpentier, Rome, 18 aoct 1973. Compte-rendu d’une visite canonique pour la paroisse de Madrid, Dulce Nombre, par le P. Yves Jointer, 2 mai 1963. Notices Biographiques A.A Page : 694/694 Romuald (Jean) Souarn 1872-1948 Religieux de la Province de Bordeaux, Procureur général à Rome (1923-1948). Curriculum vitae. Jean Souarn est né à Nassiet (Landes), le 8 septembre 1872. Il fait toutes ses études secondaires dans les alumnats de l’Assomption, entre 1884 et 1889, à Nice (Alpes-Maritimes), Mauville et Clairmarais (Pas-de-Calais). D’une intelligence brillante, d’une mémoire exceptionnelle, il est si jeune de caractère qu’on lui fait redoubler une année d’humanités. Le P. Alype Pétrement qui est son professeur, se souvient que Jean, pour apprendre ses leçons, se contente de les lire une fois en se rendant en classe. Ses parents font pression sur le jeune homme pour qu’il entre au séminaire, mais la détermination de Jean est entière: il choisit la vie religieuse à l’Assomption. Le 6 août 1889, il reçoit l’habit au noviciat de Livry (Seine-Saint-Denis), sous le nom de Frère Romuald. Novice pieux et docile, d’une serviabilité inépuisable, il fait profession le 6 août 1890 à Livry et gagne en avril 1891 le scolasticat de Notre-Dame de France à Jérusalem où le P. Joseph Germer-Durand reçoit ses vœux perpétuels, le 6 août 1891. De 1891 à 1896, le Frère Romuald accomplit son parcours d’études philosophiques et théologiques à Jérusalem. Il est ordonné prêtre le 21 décembre 1895 par Mgr Appodia. L’état de ses différentes résidences ultérieures est décrit de sa main comme suit: Kadi-Keuï à Istanbul, de 1896 à 1906, professeur de morale et de droit canonique et vicaire de la paroisse Haïdar-Pacha, de 1906 à 1914, comme supérieur de communauté tout en restant professeur de morale à Kadi-Keuï, quartier d’Istanbul pro,che de Haïdar-Pacha. Il met à profit ce séjour en Orient pour devenir un linguiste remarquable. Durant ses études, il a assimilé avec une facilité étonnante les langues des versions bibliques anciennes, comme l’hébreu, le syro- chaldéen, l’arabe. Pour les besoins du ministère, il en arrive à parler couramment le grec, l’allemand et l’italien et apprend l’anglais par lui-même avec la méthode Otto-Sauer. On se souvient même que plus tard, se trouvant de passage à Montréal au Canada, pour le plaisir de relire du grec, il s’attable à un restaurant dont l’hôtelier, grec lui-même, le prenant pour un compatriote est si heureux d’engager la conversation avec lui qu’il lui offre le repas! Au moment de la guerre en 1914, il n’est pas incorporé dans l’armée française, mais mis en sursis et renvoyé par le ministère des Affaires Etrangères à Istanbul. Il ne peut y débarquer et se replie sur le collège de Saint-Augustin à Philippopoli jusqu’en 1915. En décembre 1915, l’évêque de lasi (Jassy, en Moldavie) le nomme aumônier des Sœurs de Sion et lui confie un cours au grand séminaire. En 1916, l’archevêque de Bucarest lui confie une grande paroisse de la capitale roumaine. §Rome, 1947. « Excellence (1), Le P. Gervais Quenard me prie de vous communiquer ce qui suit: le P. Thomas, désigné pour être le recteur de l’église Saint-Louis de Moscou, a pu arriver à Moscou d’une façon assez normale, en prenant un avion par la Suède et la Finlande. Le Ministre français des Affaires Etrangères (2) lui a donné tout son appui. Il a pu trouver place avec le P. Laberge, dans un minuscule appartement et je pense que désormais les deux Pères pourront se soutenir mutuellement pour faire ensemble un ministère fructueux et plus étendu. J’ai pu voir le P. Thomas à Paris, le 20 mai, le jour même de son &part. En vous remerciant de l’intérêt que vous portez à nos Pères de Moscou, je vous prie d’agréer l’hommage de mon profond respect ». P. Romuald Souarn. (1 ) Jacques Maritain (1882- 1973), philosophe connu comme défenseur du néothomisme, est en 1947 ambassadeur de France auprès du Saint-Siège. (2) Entre 1946 et 1954, ce ministère est partagé alternativement entre Georges Bidault (1899-1983) et Robert Schuman (1886-1963), ce dernier de Scy-Chazelles, proche de l’Assomption. Notices Biographiques A.A Page : 695/695 Il finit par être aumônier dans le corps d’armée du général Berthelot avec lequel il revient en France par la Russie en 1918. Ces pérégrinations lui ont encore permis d’apprendre le bulgare et le roumain. En novembre 1918, le P. Romuald est nommé professeur de droit canonique à l’institut oriental qui s’ouvre à Rome grâce notamment à Mgr Petit. Il y assure des cours de mai 1919 à juin 1922. En 1923, dans la nouvelle Curie de l’Assomption, nommée par le Saint- Siège, il reçoit la charge de Procureur général, renouvelée régulièrement à toutes les échéances capitulaires jusqu’en 1948. Connu et apprécié par les Congrégations romaines, il est nommé consulteur de plusieurs d’entre elles: l’orientale en 1923, les Religieux en 1927, les Sacrements en 1940. Il est membre de plusieurs commissions pour la rédaction du droit oriental et sa révision. Le Cardinal Gasparri le charge de traduire en français les 2000 articles de ce code. Des travaux et rapports secrets lui sont demandés par la Congrégation Consistoriale pour la nomination des évêques. A ses multiples fonctions, s’en ajoute une autre, celles de la postulation pour les causes propres de l’Assomption, dont celles du P. d’Alzon et du Pernet. Il aime à redire combien les juges romains prennent intérêt à la personnalité du P. d’Alzon, rappelant leur appréciation sur cet homme de Dieu, géant, clairvoyant et prophète en son temps. Il accepte encore de s’occuper d’au moins deux autres causes, celle de l’abbé Chaumont et celle de Mme Carré de Malberg. Heureux en communauté, il vérifie ce dicton que l’on prête à l’un de ses compatriotes romains, le Dominicain Gillon, vice-recteur de l’Angelicum: « Chez nous, on vit heureux On a bon appétit jusqu’au bout et on s’en va vite ». En décembre 1947, le P. Romuald souffre d’une hernie dont il est opéré le 22 décembre. Bien qu’en apparence rétablie, sa santé ne laisse pas d’inquiéter. Il est pris d’un sommeil irrésistible, d’une toux grasse et de difficultés respiratoires. Le médecin traitant renforce la dose de digitaline. Le jeudi ler avril 1948, le P. Gervais Quenard le trouvant trop fatigué pour célébrer la messe lui propose de recevoir le sacrement des malades. Le P. Romuald acquiesce mais fait remarquer à la Sœur Oblate, son infirmière: « Ils veulent que je reçoive ]Extrême-Onction, je me demande bien pourquoi! ». Durant la cérémonie qui se déroule dans sa petite chambre en présence de toute la communauté de Tor di Nona, il se croit tenu de faire un discours quoiqu’il ait de la peine à se croire malade. On retient ses paroles: « je tiens à dire combien grande a été ma joie dans la vie religieuse. En ce moment, c’est une véritable allégresse. Cela m’a fait de la peine quand j’ai appris, en raison de ma charge, qu’il y avait des religieux déclarant ne pouvoir pas supporter onera communitatis, onora votorum. Je remercie Dieu de m’avoir appelé à la vie religieuse. Cette vie était faite pour moi. Elle allait à mon caractère. Je suis heureux d’y avoir passé toute ma vie ». Mgr Fontenelle, correspondant romain de La Croix, lui obtient une bénédiction du pape Pie XII, signée par le substitut Mgr Montini (futur Paul VI). Les jours suivants, le malade s’affaiblit bien qu’il garde l’illusion d’une proche guérison. Les membres enflent et le taux d’urémie progresse. Le P. Romuald meurt le mardi 6 avril 1948 dans l’après-midi, à 76 ans. Ses obsèques se déroulent le vendredi 9 avril dans l’église proche des Grands Augustins. Son corps est inhumé dans la tombe de l’Assomption, à Campo Verano. Bibliographie et documentation:.Lettre à la Famille 1948, n° 48, p. 37-31. Circulaire du P. Gervais Quenard, n° 59, avril 1948, 4 p. Circulaire du P. Judes Verstaen. Lettre du R. Souarn à J. Maritain, Rome, 16 juin 1947. Du P. Romuald Souarn, dans les ACR, rapports sur Haïdar-Pacha (1907-1914), rapports au chapitre général de 1921, entrevues avec le Cardinal La Puma (1921), correspondances (1891-1947), notice pour le centenaire de l’Assomption (1945), articles pour la cause du P. d’Alzon, notes de consulteur de la Congrégation romaine des Religieux, notes à la Commission du Code de droit oriental (1929-1940), notes de cours de droit ecclésial à l’orientale. Memento de théologie pastorale à l’usage des missionnaires, 1907. Praxis missionarii in oriente, Gabalda, 1911, 274 p. Brochure sur les Accords du Latran. Le Curé et la paroisse, Lethielleux, 1939, 537 p. (en collaboration avec le P. Vandenkoornhuyse). De Sanctis Patronis, 1939, 12 p. De Origine vicarii generalis, 1938, 12 p. De Confessariis religiosarum, Gabalda, 1912, 96 p. Articles dans la revue Ephemericies Iuris Canonici. Notices Biographiques