Religieux de la Province de Belgique.
Une vie fauchée en plein vol.
Joseph Henri Louis Maus est né le 14 septembre 1913 à Saint-Trond, au diocèse de Liège en Belgique. Il fait ses études au collège de Saint- Trond (1927-1929), puis à l’alumnat de Zepperen (1929-1932), enfin à. celui de Kapelle-op-den-Bos (1932-1934). Il fait un premier essai de vie religieuse à l’Assomption en prenant l’habit, le 30 septembre 1934, sous le nom de Frère Hilarion, à Taintegnies. Il lui est demandé, en août 1935, de passer au noviciat des Frères coadjuteurs. Bien qu’il soit vivement poussé par sa famille à ne pas accepter cette solution, le Frère Hilarion s’engage dans cette nouvelle perspective et prononce ses premiers vœux, le 19 février 1937. Il reste sur place au noviciat de Taintegnies et remplit la charge de jardinier, mais surtout celle de portier jusqu’en octobre 1938, date à laquelle il se rend à Louvain. Il y prononce ses vœux perpétuels le 19 février 1940. De 1938 à 1939, le Frère Hilarion suit avec des confrères des cours de médecine coloniale au Centre Universitaire de Louvain, en vue de se préparer à la mission du Congo. Mais le stage fini, il prend son poste de service à la porterie et à la buanderie de la communauté de Louvain. Au moment de l’entrée en guerre active des Allemands en mai 1940, il connaît comme tous ses confrères un exode qui le conduit à se réfugier en France. Après ces quelques semaines d’errance, la situation étant la même pour les populations civiles sur le front français, il regagne le domicile familial à Saint-Trond et atteint d’abord Zepperen pour quelque temps. Il gagne alors la maison de Saint-Gérard où il est employé aux postes de portier et de couturier. En novembre 1942, le couvent de Bruxelles manquant à son tour d’un portier, il y est affecté pour remplir ce service. Le 14 juin 1943,
il doit le quitter pour le sanatorium d’Hijnsdael (Flandre), atteint par la tuberculose. Le 2 janvier 1946, il arrive à Taintegnies pour y mourir le 16 mai suivant, à 33 ans.
Marche au Calvaire.
Le Père Vincent Vandermeerschen rapporte les cinq derniers mois de souffrance du Frère Hilarion, entre le 2 mai 1946, jour de son retour à Taintegnies, et le 16 mai suivant, jour de son décès dans la communauté. Nous en extrayons la présentation suivante: « Deux infirmières traversent la cour intérieure toute fleurie, portant avec d’infinies précautions la civière où est couché le Frère Hilarion. Une ambulance le ramène de Hijnsdael au noviciat de Taintegnies où une chambre proprette et claire l’attend [2 janvier]. Le 5 mars, le docteur M. Dochy, venu visiter le malade, s’inquiète un peu: il faudrait évacuer une poche de pus au poumon et il propose une visite d’observation à la clinique Sainte-Anne de Tournai pour une ponction. Cette médication effectuée, le docteur Berzou déclare bientôt nécessaire une opération plus grave, consistant à enlever une côte. Un examen approfondi révèle que le pus s’est disséminé dans tout l’organisme. Le fièvre se maintient au maximum, le deuxième poumon est atteint, ce qui rend inopérante l’intervention projetée. Le malade réintègre sa chambre et l’on s’étonne de sa grande résistance. On lui propose alors les derniers sacrements. Le Vendredi saint 19 avril, le Frère Hilarion renouvelle ses vœux. Il supporte avec un grand courage toutes ses journées de souffrance et songe lui-même à faire son souvenir mortuaire. Le 1er mai, il demande à ce que l’on présente une photo de son portefeuille pour qu’elle soit légendée après sa mort. Il a encore la force de plaisanter en préférant une dédicace du genre: ‘mort en odeur de pus: In geur van ettee parce que ce serait plus conforme à la réalité qu’il vit. Il préfère ne plus voir ses parents de peur de les contaminer en les embrassant. Le 15 mai, le dénouement est proche: tous les religieux de la communauté (1) viennent lui dire au revoir. Il est veillé toute la nuit par le P. Stéphane Lowet et le Frère infirmier, Marie-Georges Grégoire. Il meurt le lendemain, 16 mal, à 13h20, prêt au face-à-face. Le frère Hilarion est inhumé à Taintegnies. (1) La communauté du noviciat de Taintegnies est alors dirigée par le P. Stéphane Lowet, supérieur, assisté par 8 religieux prêtres. les PP. Lambrecht Muermans, Liguori Ruytens, Marie-Jean Hainaut, Laurent Watillon, Eugène Watrin, Ivo Briers, Bavo Theys et Vincent Vandermeerschen. Huit religieux coadjuteurs sont au service du noviciat. FF. Eniile Rob, Henricus Verheyen, Alfons-Marie Schoofs, Joannes-Berchmans Jans, Marie-Georges Grégoire, Jean-Claude Deciève, René Thielen et Arsène Martens. Elle comprend en outre un groupe de 9 religieux philosophes de première année et un autre de 7 religieux novices (8 frères de chœur et un coadjuteur). Au total 34 personnes avec le Frère Hilarion.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Famille 1946, no 18, P. 80; no 20, P. 90-91. Comment meurt à 33 ans un religieux, par le P. Vincent Vandermeerschen dans Foyer Assomptioniste (revue des maisons de formation des A.A. en Belgique) , 1946, n° 1, P. 21- 27.