Hippolyte (Marie-Alphonse) SCHNEE – 1887-1954

Plovdiv, 1926.
« A la fin de ma première année passée au collège Saint- Augustin, je tiens
à vous dire mes impressions, cela d’autant plus simplement que votre
dernière visite à Plovdiv m’a montré quel grand intérêt vous portez à ce
cher collège. Je me suis donné tout entier à
l’œuvre. Mes supérieurs seuls peuvent vous dire si j’ai pu faire quelque
bien, car je ne suis pas juge de ma propre cause. Mais ce qui est sûr,
c’est que j’ai acquis l’estime de mes élèves de 4ème classe, puisqu’avant
de partir en vacances ils ont fait une pétition au P. Flavien
[Senaux] pour m’avoir comme professeur l’an prochain. Cela vient sans doute
de ma préoccupation de ne jamais les injurier et de mon respect pour eux…
J’aime cette oeuvre parce que c’est une oeuvre de la Congrégation. Je
l’aime parce que ses fondateurs l’ont aimée et que l’on y peut faire du
bien. Je vous offre tous
mes vœux pour la fête de la saint Elie. Je vous transmets ci-joint la
composition de
littérature que je donne à mes élèves. La durée est de deux heures. Le P.
Alain lui-même m’a dit qu’il aurait fallu huit heures pour la traiter à
fond».

P. Hippolyte.

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de Lyon. Résumé biographique. Marie-Alphonse Schnée est né, le 9 octobre 1887, à Saint-Hippolyte en Alsace (Haut-Rhin), région alors allemande depuis le traité de Francfort en 1871. Il fait ses études secondaires, de 1900 à 1906, en Belgique: Bure (1900), Saint-Trond (1901-1904) et Taintegnies (1904-1906). Il prend l’habit le 11 septembre 1906 au noviciat de Louvain, sous le nom de Frère Hippolyte et sous la conduite du P. Antoine de Padoue Vidal, et il y prononce ses premiers vœux le 11 septembre 1906. « Le Frère Hippolyte est un bon religieux, très simple, se donnant sans arrière-pensée ». Sa profession perpétuelle est datée du 11 septembre 1908, à Louvain également, émise entre les mains du P. Emmannel Bailly. De 1908 à 1910, il fait deux années d’enseignement à Ismidt en Turquie. Il revient à Louvain pour les études de théologie (19101913), achevées à Notre-Dame de Jérusalem (1913-1914). Survient la déclaration de la première guerre mondiale. Sujet allemand par sa naissance, il est mobilisé comme infirmier dans l’armée allemande de 1914 à décembre 1918. En 1919, il retrouve le chemin de Louvain où il est ordonné prêtre le 7 août 1921 par Mgr Legraive. On lui connaît de nombreuses résidences: Scherwiller (Bas-Rhin), de 1921 à 1923, Varna en Bulgarie (1923-1925), Plovdiv en Bulgarie (1925-1947), Marseille (Bouches-du-Rhône), de 1947 à 1948, et enfin Tunis de 1948 à 1950. Après une vie mouvementée, le P. Hippolyte se résigne, à partir de 1950, à mener une vie de repos et de retraite dans la maison de Lorgues (Var) où il meurt le 30 mai 1954. Relation du P. Jean de Matha Thomas, Lorgues, 1954. « Nous venons de conduire le bon P. Hippolyte Schnée à la chapelle de la Dormition, A.A il y occupe la 20ème place. Depuis 4 ans, il souffrait d’asthme et avait souvent des crises d’étouffement qu’on soulageait avec des piqûres appropriées. Cet hiver, elles étaient moins fréquentes et, à part de plus grandes difficultés pour se mouvoir, les jambes devenant faibles, le Père menait sa petite vie d’égrotant, participant aux exercices de la communauté. Le 26 avril, il s’est couché avec 39′ de fièvre, mais rien d’alarmant. Il ne se plaignait de rien et nous pensions qu’il s’agissait d’une crise de paludisme comme cela lui arrivait parfois. Pourtant la fièvre persistait. Le docteur découvrit une congestion pulmonaire du côté droit et prescrivit le traitement à la pénicilline. Comme le cœur menaçait de lâcher et qu’à chaque fois qu’on soulevait le malade, il avait une syncope, on jugea prudent de lui donner l’Extrême-Onction le 3 mai au soir. Ce fut le meilleur médicament, car à partir de ce jour le Père alla mieux et put se lever et dire la messe assis, le 15 mai et il a célébré jusqu’au jour de sa mort, le 30 mai, fête de Jeanne d’Arc. Le soir, se sentant fatigué, il se coucha avant le souper. On lui porta à manger au lit, mais quand après souper je montai faire la petite tournée des malades pour les bénir, je le trouvai avec une respiration difficile et à peu près sans connaissance. Il s’est éteint sans soubresaut et sans souffrance comme sans agonie. Il put aller terminer au ciel la fête de la canonisation de Pie X qu’il avait entendue le matin à la radio. Ce ne fut pas un malade difficile. Son moral resta toujours bon. Chaque matin et chaque soir il disait qu’il allait n2ieux. Notre P. Grégoire a bien baissé et donne du mal à ses bons samaritains qu’il bourre de coups de poing à chacun de leurs actes de miséricorde. Le P. Aymard [Faugère] va légèrement mieux, mais il a 2 grammes 70 d’urée, si bien qu’on délaisse le soin du diabète pour aller au plus pressé. Il peut dire la messe assis comme le P. Zéphyrin Sollier. Le P. Adrien [Buisson] ne peut plus descendre et il est reclus comme un prisonnier, dit-il. Nous verrons-vous à votre retour en France? En l’espérant, nous vous redisons notre filiale affection ».

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. juin 1955, p. 107. Lettre du P. Jean de Matha Thomas au P. Bruno Linder, Provincial de Lyon, Lorgues, ler juin 1954 (détails sur la mort du P. Hippolyte Schnée). Lettre du P. Hippolyte Schnée au P. Elie Bicquemard, Plovdiv, 3 juillet 1926. [Nous n’avons pas trouvé de notice biographique sur le P. Hippolyte Schnée dans La lettre à la Famille de l’année 19551. Du P. Hippolyte Schnée, dans les ACR, quelques correspondances (1911-1923). Notices Biographiques