Religieux français de la Province de Belgique- Hollande. Un parcours de vocation assez composite. Jean-Emile Philbert (1) est né, le 10 février 1849, à Malancourt (Meuse), dans le diocèse de Verdun. Il fait ses études secondaires au petit séminaire de Verdun (1863-1869), puis ses études ecclésiastiques au grand séminaire de Verdun (1869-1874). Il est ordonné prêtre diocésain le 30 mai 1874. On lui connaît plusieurs postes de service paroissial dans le diocèse de Verdun: vicariat à Montier-sur-Saulx et Gondrecourt (1874-1876), curé desservant de trois paroisses pendant 25 ans, Montsec (1876-1890), Rémoiville (1890-1892), Saulmory et Villefranche (1892-1900). L’abbé Philbert s’occupe aussi de la diffusion de La Croix de Paris et de La Croix de la Meuse ainsi que de la collection des Vies des saints. En 1894, le P. Picard lui demande d’intervenir au Congrès de la Croix pour exposer ses méthodes de diffusion et pour y rendre compte de ses succès. Mais quand l’abbé Jean-Emile demande d’être admis comme diffuseur des revues de la Bonne Presse, il lui est répondu que ce service est accordé par priorité aux seuls religieux. Ce refus du P. Picard est renouvelé par celui du P. Vincent de Paul Bailly. De la Chartreuse à l’Assomption. Son évêque, Mgr Jean-Pierre Pagis, refuse de le laisser partir au noviciat de l’Assomption et quand il l’autorise à se faire religieux, c’est pour entrer à la Chartreuse de Bosserville, sous le nom de Dom Marie-Antoine (1900). En 1901, du fait de la loi qui frappe en France les Congrégations religieuses, les Chartreux de Bosserville émigrent en Angleterre, à Parkrninster, dans le Sussex. Profès simple, il est chargé de la formation spirituelle des Frères convers et remplit la fonction de maître de chant. A.A Le Frère Marie-Antoine n’est pas autorisé à poursuivre son expérience de vie contemplative, n’ayant pas la santé suffisante pour la voie ascétique et ne présentant pas, au jugement de ses supérieurs, toutes les dispositions nécessaires au choix de la vie d’anachorète. Soucieux de vie apostolique et de vie religieuse, il retrouve le choix de l’Assomption, marqué par ses longues années de diffusion des revues de la Bonne Presse. Finalement le 16 septembre 1906, avec l’approbation de Mgr Louis-Ernest Dubois, alors évêque de Verdun, l’abbé Jean-Emile Philbert peut revêtir l’habit assomptionniste à 57 ans, sous le nom de Père Hubert, au noviciat de Louvain en Belgique. Le P. Benjamin Laurès est son maître de novices: « Le P. Hubert est un bon prêtre, plein d’esprit surnaturel, simple dans ses goûts, d’une piété sincère, mais d’une nature assez anxieuse. Peut-être serait-il bon de prolonger l’épreuve du noviciat? ». Profès annuel le 16 septembre 1907, le P. Hubert est admis à la profession perpétuelle, émise le 21 septembre 1908. Après une année de collaboration avec le P. Marie-Clément Staub, à Gempe, pour la formation des Frères coadjuteurs, il est nommé au service des vocations tardives à la communauté de Sart-les-Moinés (1908-1938). Professeur, il garde un grand attrait pour le ministère paroissial. Fidèle à ses premières armes, il diffuse les revues de la Bonne Presse et le culte à saint Michel, patron de la maison de Sart-les-Moines, parcourant tous les environs de Sart-les-Moines, prêchant et confessant beaucoup. On dit aussi qu’il pourchasse le diable dans tous les recoins des villages, multipliant les exorcismes dans toute la contrée. Il assure également quelque temps un service d’aumônerie à l’Institut Dogniaux, à Jumet-Heigne. En 1934, il a joie de célébrer ses noces de diamant sacerdotales, ce que les journaux locaux ne laissent pas passer inaperçu. Il vit les deux dernières années de sa vie à Lorgues (Var) où il meurt le 18 août 1940, à 91 ans. Le Père Philbert est inhumé au cimetière de Lorgues. Les communications postales et téléphoniques sont alors coupées en France, entre la zone occupée et la zone libre. Peu de détails sont donnés sur cette dernière période de sa vie. (1) On trouve son nom aussi orthographié Filbert, par erreur.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1924, n° 98, p. 178-180; 1940, n° 831, p. 13. Lettre du P. Hubert Philbert au P. Possidius Dauby, Sart-les-Moines, 25 mars 1925. Dans les ACR, du P. Hubert Philbert, correspondances (1907-1921). Notices Biographiques