Religieux français.
Un des premiers Dauphinois à l’Assomption.
Henri-Jean Letocart est né le 21 mars 1854 à Grenoble (Isère). Il commence ses études secondaires au lycée de la ville (1867-1871) et les termine à l’Externat Notre-Dame (1871-1872), également à Grenoble. A la fin de ses études classiques, il entre dans l’administration des Impôts, à la Caisse des Contributions Indirectes à Voiron. D’abord commis, il gravit progressivement les échelons hiérarchiques de sa profession dans différents postes (Voiron, Grenoble, Pont-de-Claix, Albertville en Savoie) et finit comme Directeur de Banque au Crédit Lyonnais, à Gap. A la suite d’un pèlerinage à La Louvesc (Ardèche), il ressent l’appel à la vie religieuse et sacerdotale. Il entre au noviciat de Livry (Seine-Saint-Denis) où il prend l’habit le 25 avril 1890, sous le nom de Frère Hugues. Il y prononce ses premiers v?ux le 25 avril 1891, renouvelés l’année suivante à Paris, le 25 avril 1892, sous la forme des v?ux perpétuels selon l’usage ancien dans la Congrégation. Sa formation théologique est extrêmement rapide puisqu’il est ordonné prêtre à Livry, le 15 août 1893. Il est affecté à la communauté de la rue François 1er, travaille dans les bureaux de la Bonne Presse et exerce son ministère à la chapelle de Notre-Dame de Salut (1893-1899). En 1899, il est nommé à Toulouse (Haute-Garonne) pour prendre en charge le Cercle catholique de la ville et collaborer à la Croix du Midi. Il n’y reste qu’un an et rejoint la communauté de Bordeaux (Gironde) en 1900. Au moment de la dissolution de la Congrégation en France et de la dispersion des religieux à l’étranger, il va exercer son ministère sacerdotal comme prêtre sécularisé dans plusieurs diocèses. On lui connaît plusieurs affectations comme prêtre desservant: à Clairmarais (Pas-de-Calais), de 1905 à 1908, dans la région lyonnaise,
à la chapelle Notre-Dame de Lourdes, à Bron (Rhône), de 1906 à 1920. Aux confins des diocèses de Grenoble et de Lyon, au service de la petite chapelle des Essarts, près de Lyon- Bron, il prépare ainsi l’implantation de la Congrégation dans l’archidiocèse du Rhône, dans les années précédant la première guerre mondiale En 1920, il est nommé curé à Landry, puis au Planet [Planay], dans le diocèse de Tarentaise (Savoie). Oublieux de lui-même, très généreux sur le plan apostolique malgré une santé plutôt délicate, il retrouve une forme de vie communautaire à l’alumnat de Saint-Sigismond à la fin de l’année 1923. Trois mois plus tard, le 9 janvier 1924, à 1’age de 70 ans, il est emporté par la fatigue et la fièvre, contractée dans ses nombreuses courses apostoliques. Il est inhumé au cimetière de Saint-Sigismond.
Echos des derniers jours du P. Hugues Letocart.
« Le mercredi 2 janvier, l’abbé Letocart doit aller confesser et faire le catéchisme à Albertville. Le temps est affreux. La neige tombe à gros flocons serrés. Un de ses confrères qui le voit sortir lui dit: ‘Monsieur l’Abbé, ce n’est pas prudent de sortir; vous devriez attendre demain; le temps sera peut-être meilleur’. Il répond: ‘On m’attend; je dois confesser et faire le catéchisme. D’ailleurs, si en cours de route je vois que les chemins sont trop mauvais, je reviendrai’. Il revient en effet, mais c’est pour s’aliter. La fièvre le prend. Une congestion pulmonaire se déclare. Le médecin appelé aussitôt ne cache pas son inquiétude. Seul, M. l’Abbé Letocart se fait illusion sur son état. ‘Ce n’est rien, une bonne nuit de repos et demain je me lèverai et reprendrai mon travail’. Energique par tempérament, il réagit fortement contre la maladie, mais la fièvre qui ne le quitte pas l’épuise lentement. Le 9 janvier, le docteur, appelé de nouveau, déclare que le malade touche à sa fin. Averti du danger, l’abbé Letocart demande les sacrements. Il est prêt. Dans les notes intimes qu’il laisse, on voit que, de puis longtemps déjà, il sone à la mort. Il repose près de nous au cimetière de Saint-Sigismond ». D’après L’echo de Notre-Dame.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1924, n° 78, p. 13-14. Echo de Notre-Dame (bulletin de Saint-Sigismond), 1924, n° 25, p. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefray. Dans les ACR, du P. Hugues Letocart, correspondances (1896-1923) et un rapport sur la chapelle de Notre-Dame de Lourdes (17 septembre 1912), située aux Essarts, près de Lyon- Bron, à l’époque dans le diocèse de Grenoble. Ce rapport semble également adressé au successeur de Mgr Henry à Grenoble, Mgr Louis-Joseph Maurin (1859-1936), évêque de Grenoble en 1911, devenu archevêque de Lyon en 1916.