Religieux de la Province de France.
Un solide lozérien.
Henri naît à Meyrueis (Lozère) le 1er novembre 1893: il est baptisé le même jour. En 1905, au terme de sa scolarité chez les Frères de la Doctrine chrétienne, il est admis par faveur à la première communion, obtient son certificat d’études et entre à l’alumnat de Miribel-les- Echelles (1903-1912). Il en sort bachelier, passe un an au séminaire de Mende (Lozère) de 1912 à 1913 et, nostalgique de l’Assomption, gagne le noviciat de Limpertsberg (Luxembourg) pour y prendre l’ habit le jour de ses vingt ans, sous le nom de Frère Ignace. Déclaré inapte au service militaire, il reste dans le Grand Duché que les Allemands occupent, la guerre à peine déclarée. « Dès 1916, nous dûmes aller travailler dans des fermes louées par le maître des novices pour ne pas mourir de faim comme trois de nos confrères moins résistants. A la fin de 1917, nous pûmes passer en Belgique et rejoindre Louvain pour commencer ou continuer les études préparatoires au sacerdoce. Le 19 août 1918, 17 novices dont j’étais, firent leurs vœux désirés depuis 1914. Dix-sept sur les 38 entrés en 1913. Avant nous, quatre frères hollandais étaient profès, trois autres furent tués à la guerre et deux sont morts à Luxembourg » peut- on lire dans l’autobiographie du P. Ignace. Le 7 août 1921, à Louvain, le Frère Ignace est ordonné prêtre, avec treize frères plus âgés que lui qui ont fait la guerre.
Dans l’enseignement et le ministère.
De 1921 à 1928, le P. Ignace est surveillant, professeur de sciences et de mathématiques au collège de Nîmes, sis Boulevard de la République. Sa collaboration avec les Petites- Sœurs de l’Assomption de la ville est très active, il est leur aumônier depuis 1922.
Il fonde en outre en 1925, au n° 16 de la rue des Lombards, un Bureau de Presse Catholique, le quatrième après ceux de Marseille, de Montpelllier et de Toulouse. En 1928-1929, il est appelé à l’enseignement à l’alumnat de Davézieux (Ardèche), avec à la clé beaucoup de travail manuel pour aménager un nouveau bâtiment. En 1929-1930, il quitte le Midi pour le Nord, Clairmarais (Pas-de-Calais) où il est professeur de sciences. En 1930, il est choisi pour aller prendre en mains le collège Saint-Edme de Sens (Yonne), fondé en 1894, repris par l’Assomption en 1925 sous la responsabilité du P. Ildephonse Causse son oncle. En 1931, le P. Ignace est encore changé pour retourner à Davézieux où il unit les austérités de l’enseignement aux joies du ministère dans les paroisses du plateau ardéchois et de la vallée du Rhône.
Fondateur de paroisse à Saint-Etienne.
Nommé à Saint-Etienne à l’automne 1940, le P. Ignace et le P. Jean-Bosco Witzig réussissent au prix de nombreuses difficultés à acheter un terrain sur le quartier de Méons, bénit le dimanche 22 juillet 1951, et à y faire construire une chapelle, inaugurée le dimanche 28 mai 1958 (1). En quêtant dans la Loire et la Haute-Loire, église et presbytère peuvent être payés, mais à bout de force, soigné d’un décollement de rétine, le P. Ignace quitte Saint-Etienne le 29 novembre 1958. Parmi ses successeurs à Saint-Etienne, on retient les noms des PP. Edmond Barthez, Falcon Falcon (1954) et Fenayrou (1961).
A La Ville-du-Bois et Meyrueis (1958-1972-1985).
Pendant 14 ans, le P. Ignace devient aumônier des Oblates de l’Assomption à La Ville-duBois, près de Lormoy (Essonne) où se trouve leur noviciat. Quand celui-ci ferme, le P. Péjac provincial de Paris autorise le P. Ignace à revenir dans son pays natal porter secours à un curé malade privé de vicaire en qualité de prêtre auxiliaire. Il fait l’admiration de tous pour son courage, son dynamisme et sa culture. Le P. Ignace, chargé de jours, meurt à Mende (Lozère) après une brève hospitalisation le 3 août 1985, à 92 ans. Le 5 août suivant ses obsèques sont célébrées par le P. Jean-Marie Fosse. Il est inhumé dans la tombe des prêtres au cimetière de Meyrueis, parmi les siens. (1) Cette église dédiée à Notre-Dame de l’Assomption a été par la suite confiée à un prêtre Pradosien, le P. Jean Magand jusqu’en 1968, date à laquelle la paroisse a été absorbée par celle de Sainte-Barbe desservie par le P. Jean Sabot, délégué de la Mission Ouvrière. L’église est aujourd’hui démolie, la cure de Méons désaffectée après le décès du P. Jean Sabot en 1997, l’association paroissiale de Méons dissoute. D’après lettre septembre 1998.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (III) 1984-1985, p.76-77. Assomption France, Nécrologie n° 4, année 1985, p. 78-81. Les ACR ont gardé quelques lettres du P. Ignace Causse (1923-1943), ses rapports sur la communauté de Saint-Etienne (1946-1958) et un rapport personnel écrit de la Ville- du-Bois en 1962. Sous le titre ‘Je chanterai sans fin les miséricordes du Seigneur’, le P. Ignace a lui- même rédigé sa biographie en août 1979, 9 pages dactylographiées (Archives de la Province de France). Lettre du 31 août 1998 de Mme Diego Martinez, ex-assistante paroissiale à Méons, déposée aux Archives de l’Assomption (renseignements sur la paroisse Notre-Dame de l’Assomption à Méons, quartier de Saint-Etienne).