Religieux roumain de la Province de France.
Une formation franco-roumaine.
Né le 17 octobre 1911 à Bistra Turda dans le diocèse de Cluj (Roumanie), loan fait ses études secondaires au lycée gréco-catholique de Blaj tout en étant alumniste à la Casa Domnului (1925-1932). Il entre au noviciat de Beius le 16 octobre 1932 et reçoit l’habit religieux des mains de Mgr Frentiu, évêque d’Oradea Mare.
Il vient ensuite en France pour ses études ecclésiastiques: philosophie à Scy-Chazelles (Moselle) de 1933 à 1933 et théologie à Lormoy (Essonne) de 1935 à 1938. Il retourne alors à Blaj où il est ordonné prêtre le 26 septembre 1938.
L’écho d’une grande joie et d’un ministère neuf.
« Pendant que je savourais les joies de mon sacerdoce, il m’a été impossible de vous manifester toute ma reconnaissance… Mon ordination sacerdotale a eu lieu le 26 septembre à Oradea. La situation internationale était alors très incertaine et je ne savais où adresser quelques mots pour vous exprimer ma reconnaissance filiale… Cette année je dois faire ma 4èrne année à Blai, mais la maladie du P. supérieur qui est actuellement en clinique à Bucarest et surtout la maladie du P. Georges Cmeciu m’ont obligé à interrompre un peu mes études. Le P. Cmeciu risque de devenir aveugle complètement. Je le remplace au lycée du commerce depuis plus d’un mois. Ici à la maison je suis très content dans la compagnie du P. Cristea qui me montre comment faire de l’apostolat. La Casa Domnului est l’église la plus recherchée de la ville, surtout depuis qu’on y récite chaque soir le chapelet avec les prières à Notre-Dame de Banneux. J’ai préparé un peu le dogme et la morale mais la maladie du P. Georges m’a empêché de me préparer à l’examen. Mgr Nieviesco m’a cependant donné les pouvoirs de confesser.
Notices Biographiques A.A Page : 87/87 Je vous remercie surtout de m’avoir permis de prendre si vite celle place privilégiée dans l’intimité du Christ que je suis si heureux de servir dans notre Congrégation. Dans le rite oriental, la messe nous permet de prier au moins quatre ou cinq fois pour vous au cours du saint sacrifice. On met même une hostie spéciale pour vous comme pour l’évêque » selon une lettre du P. loan au P. Gervais Quenard du 28.12.1938.’
Au cœur d’une tourmente répétée.
Dès 1939, le P. loan enseigne au lycée de Blaj et peut pendant les années de guerre conquérir une licence ès-lettres à l’Université de Bucarest. En novembre 1947, il est nommé supérieur, mais, le 30 décembre suivant, le pays change de régime et la communauté doit se disperser. Astreint au travail obligatoire comme tous ses confrères, il devient magasinier dans une coopérative de Petrosani et, quelques années plus tard, soudeur dans une usine. Réintégré dans l’enseignement en 1967, il est professeur de français au lycée de Blaj où l’on sait qu’il est très aimé de ses élèves dont il s’occupe avec soin.
A soixante ans (1971), il passe au régime de la retraite, sans grands moyens: c’est alors qu’il est reçu chez une sœur et une nièce qui jusqu’au bout vont s’occuper admirablement de lui. En 1983, un accident tragique brise une seconde fois sa vie: marchant près d’une voie ferrée, pour éviter une locomotive, il tombe sur un tas de pierres, se meurtrissant gravement la tête. A partir de ce moment, il entre dans un état de dépression psychique. Il ne peut ni lire, ni écrire, ni célébrer seul ni aller de lui-même en ville. De temps en temps il reçoit quelques visites qui le distraient momentanément de sa nuit de souffrances. Il essaie vainement d’obtenir un passeport pour la France que le régime de son pays lui refuse.
Le 14 août 1985, il meurt vers trois heures du matin. Les obsèques célébrées le 16, il est inhumé au cimetière du village, en présence de quelques amis.
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Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (Ili) 1984-1986, p. 81-82. A travers la Province, Assomption France, Nécrologie n° 4 (1985), p. 84. Lettre du P. Aron au P. Gervais Quenard, 28.12.1938.