Religieux bulgare de la Province de France. Une vocation et une vie éprouvées. Christo Vitchev est né à Srème (ou Srem), près de Yambol, au diocèse de Sliveni ou Sliven en Bulgarie, le 7 août 1887. Il fait partie d’une nombreuse famille de six garçons et de deux filles. Son père, lonkov, est garde-champêtre. Un jour, un religieux assomptionniste venant d’Andrinople passe par la localité de Srème et, comme le soir tombe, il est invité à passer la nuit dans la famille. Ce religieux invite le petit Christo au séminaire de Karagatch, près d’Andrinople (1899). L’année suivante, son frère Petar le rejoint: c’est le cadet de la famille et le futur P. Kamen, décédé dans les circonstances d’un procès politique, à Sofia le 12 novembre 1952. C’est donc à Karagatch que Christo fait ses études de grammaire et d’humanités (1899- 1907). Vers la fin de ses études secondaires, il tombe gravement malade. Son supérieur envoie une lettre à la famille, demandant au père de venir chercher son fils qui va mourir. Il reçoit cette réponse des parents: « Vif ou mort, je l’ai donné à Dieu. Qu’il reste chez vous! A Srème, il n’y a pas de médecin ». Christo, heureusement remis, est envoyé en repos à Pokrovan, village catholique à 60 km à l’ouest d’Andrinople, dans les Rhodopes orientales. Ayant recouvré la santé, il peut se rendre à Louvain en Belgique où il reçoit l’habit le 8 septembre 1907, des mains du P. Vincent de Paul Bailly. Il y prononce ses premiers vœux l’année suivante, sous le nom de Frère Ivan (1), le 11 septembre 1908 et ses vœux perpétuels à Gempe, le 13 septembre 1909. Suivent les années d’étude de la philosophie, toujours à Louvain, de 1909 à 1911. Selon la coutume de l’époque, il interrompt le temps des études pour être affecté à l’enseignement dans les oeuvres: Varna en Bulgarie (1911-1913). Il reprend le régime étudiant, cette fois, Page :337/337 à Kadi-Keuï en Turquie, sur la rive orientale de Constantinople (1913-1914). Exempté du service militaire, il retrouve le poste de Varna pour une année de surveillance (1914-1915). En janvier 1915, on lui demande d’assurer des cours de langue bulgare et slave au collège de Plovdiv, pour les collégiens et les séminaristes. Après un séjour de deux ans à Srème (1916- 1917), il repasse par Plovdiv (1917-1919) avant d’aller terminer ses études de théologie à Louvain (décembre 1919-1921). Il peut enfin être ordonné prêtre avec son frère, le P. Kamen, dans le rite slave à Constantinople,;Ie 22 décembre 1921, par Mgr Michel Minov. En 1922, le P. Ivan est nommé curé de la paroisse slave de Plovdiv. L’église et les paroisses slaves existaient dès 1884, près de l’ancien collège Saint-Augustin, établi sur les rives de la Maritza, rue Luben Karavelov. Le P. Jacques Chilier en avait été le premier curé. Entre 1928 et 1931, une nouvelle église est construite près du nouveau séminaire et collège Saint-Augustin, rue Eleonora, aujourd’hui Vasil Marcov. Durant de longues années, le P. Ivan est un curé très appliqué à ses devoirs de pasteur en même temps qu’un religieux très dévoué pour ses frères. En 1939, Mgr Kourtev, son évêque, lui donne le titre d’archimiandrite. Durant toutes ces années, il assure la direction spirituelle des séminaristes et des sœurs de Saint-Joseph de l’Apparition à Plovdiv. En 1952, dix religieux assomptionnistes sont arrêtés, jugés et condamnés, avec un grand nombre de prêtres catholiques dans toute la Bulgarie. Le P. Ivan, étant leur supérieur, les aide par tous les moyens possibles, moraux et matériels. En 1958, il est remplacé comme curé et supérieur, mais il s’efforce toujours d’apporter soutien et aide à ses confrères, vivant pauvrement. Le 6 novembre 1978, il ressent les effets d’une première crise cardiaque, étant assis à son bureau, à l’heure de midi. Il est transporté sur son lit. Sœur Marie- Eudoxie de Jésus, religieuse Eucharistine, très dévouée auprès des religieux assomptionnistes depuis 1949, prend soin du P. Ivan. Le 6 juillet 1981, le Père Ivan s’éteint à l’âge de 94 ans, dans les bras d’un confrère qui réside sur place. Il continue à vivre par sa sainte vie au ciel dans les cœurs de ses frères. D’après le témoignage du P. Vélik Vitchev. (1) Le prénom religieux bulgare Ivan se réfère à Ivan de Rila, saint très vénéré en Bulgarie. Ce moine n’est autre que Jean Rilski qui fonda en 946 le monastère le plus célèbre du pays, au cœur du massif du Rila qui domine la plaine de Sofia et qui culmine à 2.925 mètres. Ce fut après 1920 un but de promenade et de visite très apprécié des religieux qui enseignaient au collège de Plovdiv. Page :338/338
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (II) 1981-1983, p. 16-17. A Travers la Province (Paris), août 1981, no 16. Lettre du P. Ivan Vitchev au P. Celse Ract, s.l., 20 juillet 1960. Dans les ACR, du P. Ivan Vitchev, quelques correspondances (1926-1971), article sur l’histoire de l’Assomption à Philippopoli dans L’Assomption et ses (Euvres, 1926, p. 339. Sur le collège de Plovdiv, Alain Fleury, L’expérience multiculturelle d’un collège français en Bulgarie au début du siècle, Colloque international Osaka 1994, p. 27-44. M. Fleury prépare d’autre part une monographie sur le collège de Plovdiv, à paraître en 2001.