Religieux bulgare de la Province de Lyon. Dans la simplicité et le silence. Ivan Petrov est né le 1er octobre 1871 à Kaloyanovo en Bulgarie. Après un essai de vie religieuse chez les Pères Capucins, il vient frapper à la porte de l’Assomption et fait son noviciat à Phanaraki (Turquie), en 1900-1901, comme Frère coadjuteur. Il est envoyé ensuite à Mostratli (1) avec les Pères Christophe Portalier (1864-1934) et Théopistos Laurent (1870sécularisé en 1914, décédé en 1941). Il est affecté à l’exploitation de la ferme. On sait seulement qu’il prononce ses vœux perpétuels, le 4 septembre 1910. En 1913, la guerre balkanique (2) chasse les religieux de cette maison et le Frère se réfugie à Yamboli en Bulgarie (3). Nous le trouvons à Varna, toujours en Bulgarie, en 1914-1915, à Plovdiv ensuite pendant la grande guerre, entre 1915 et 1918, qui occasionne le départ de la majorité des religieux étrangers, de nouveau à Varna. En 1921, Le Frère Ivan vient se fixer définitivement à Yamboli. Il ne quitte plus cette maison, seulement pour venir mourir à Plovdiv, à l’hôpital catholique, le 30 décembre 1948. Depuis longtemps, la maladie, de forme rhumatismale, lui a enlevé la possibilité de toute forme d’activité. Il ne quitte plus guère son lit. Sa soeur, religieuse Oblate (4), vient le soigner chaque jour. Le Frère Ivan meurt saintement, dans le silence, comme il a toujours vécu. Religieux très humble, très dévoué, il n’a guère fait parler de lui. Il n’en a pas moins bien accompli les travaux qui lui ont été confiés. Dans les circonstances où vivent à partir de 1948 ses Frères de Bulgarie, on peut espérer que ce religieux sera un puissant protecteur pour la fidélité de ses confrères exposés à de dures conditions de vie. (1) Mostratli est le nom d’une localité de Turquie d’Europe dont le nom est lié à une autre implantation, Soudjak, située en Roumélie orientale, A.A province qui fait alors partie de la Bulgarie. L’Assomption y acquiert à la fin du XIXème siècle des droits concernant des propriétés monastiques provenant des igoumènes Pantaleimon et Stephan Nicetas, à la tête de moines basiliens. Les difficultés sont nombreuses, d’abord confessionnelles, les igoumènes et leur communauté oscillant selon leurs intérêts entre l’Eglise catholique et l’Orthodoxie (Sliven), politiques, les localités relevant tantôt des droits de la justice turque tantôt de ceux de la justice bulgare. En janvier 1901, Mgr Nuchel Petkov, vicaire apostolique pour les Bulgares Unis, reconnaît aux Assomptionnistes la propriété de Mostratli. En juillet 1913, la guerre provoque l’exode des populations et de la communauté. Les bâtiments (résidence des Religieux et des Oblates deux écoles et église) sont pillés puis brûlés. (2) La première guerre balkanique, 1912-1913, groupe la Bulgarie, la Serbie, le Monténégro et la Grèce contre la Turquie acculée à signer le traité de Londres (30 mai 1913). L’Albanie y gagne son indépendance. La seconde guerre balkanique, juin-juillet 1913, oppose les Alliés de la veille au sujet du partage de la Macédoine. Les Bulgares qui ont fourni le plus grand effort militaire, se retournent contre les Grecs et les Serbes, mais pris à revers par les Roumains et les Turcs, ils sont sévèrement défaits. Au traité de Bucarest (10 août 1913), les Bulgares perdent leurs acquisitions antérieures, la Macédoine est partagée entre la Grèce et la Serbie, la Dobroudja méridionale revient à la Roumanie, la Turquie reprend Andrinople. Une troisième crise balkanique en juin 1914 déclenche l’enchaînement des alliances des pays européens, et débouche sur. la première guerre mondiale. (3) Yamboli ou Yambol est une autre fondation de l’Assomption en Bulgarie, en 1889, due au P. Ivan Pistichki (1853-1920), un des premiers assomptionnistes bulgares. Au départ, c’est un modeste poste de mission au service de la communauté catholique, placée sous le patronage des saints Cyrille et Méthode. En 1905, on peut construire une résidence pour les religieux et deux chapelles, l’une pour la paroisse latine, dédiée au Sacré Cœur, et l’autre pour la paroisse slave, dédiée aux saints Cyrille et Méthode. Les Oblates sont à Yamboli depuis 1888, elles y ouvrent une petite école en 1889. Les religieux ouvrent également une école vers 1895. En 1927, les bâtiments agrandis peuvent recevoir un alumnat. On connaît les noms des supérieurs successifs de cette mission: P.P. Ivan Pistichki (1853-1920), Vincent Chaîne (1836-1910), Barthélemy Schiskov (1867-1931), Josaphat Schiskov (1884-1952), Marislav Bantchev (1899- 1985), Méthode Stratiev. A partir de 1952, les communautés en Bulgarie sont dispersées, les religieux soit emprisonnés soit en diaspora. La Répartition des religieux signale à partir de 1976 seulement le poste de Yambol avec le P. Gorazd Kourtev comme desservant. (4) Nous n’a-%-ons pas trouvé de renseignements biographiques sur cette religieuse Oblate dans les Pages d’oblation, mais aux archives des Oblates, Paris, rue Lecourbe. Sœur Marie- Emilie Petrova Stoianka, née le 25 février 1913, Oblate en 1933, est sortie de la Congrégation le 23 août 1952. Elle doit plutôt être une nièce qu’une sœur du Frère Ivan.
Bibliographies
Bibliographie et documentation-. Lettre à la Famille, 1949, n° 65, p. 8; n° 68, p. 20. Dictionnaire Historique. Dossiers Yamboli et Mostratli dans ACR. Notices Biographiques