Jac Berk – 1926-2004

Enfance – élève – étudiant

Jac est né le 23 octobre 1926 comme le premier de sept enfants. Son père meurt quand il a sept ans, son frère cadet doit encore naître; sa mère a alors 29 ans. Ils sont pauvres, c’est un temps de crise. Mais la foi de sa mère dans la Providence lui permet de tenir le coup. Elle est une femme très croyante.

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Quand il fait savoir qu’il voudrait devenir prêtre, les voisins disent à sa mère: « Mais laisse-le travailler pour toi et gagner de l’argent ». Mais elle répond: « S’il doit vraiment devenir prêtre, moi je serai certainement aidée ». Ainsi il s’inscrit en septembre 1939 à l’École apostolique « Sainte-Thérèse » à Boxtel. Après ses études secondaires et son noviciat, il prononce à Halsteren, le 27 septembre 1946, ses premiers voeux. Puis il part pour Bergeijk, où il fait ses études philosophiques et théologiques. Le 22 mars 1953 il est ordonné prêtre.

Accompagnateur à l’Ecole apostolique /b>

Étant très obéissant à ses Supérieurs, il remplit plusieurs tâches. Enfin, il est nommé accompagnateur des élèves à l’École apostolique, plus tard à l’Internat. Il remplit cette tâche durant quinze ans, jusqu’en 1973, organisant tout pour les garçons et s’occupant de cent choses en même temps. Il comprend qu’il ne pourra pas continuer à vivre jusqu’à sa mort dans ce petit cercle protégé. Mais personne ne lui demande rien, personne ne lui fait une proposition. C’est décevant. C’est la première fois dans sa vie. En accord avec Jan van der Meer, à l’époque Assistant provincial chargé des affaires du personnel, il est nommé pour la paroisse VughtZuid.

Pasteur dans les paroisses de Vught et de Bois-le-Duc

Il pose une condition: ne voulant pas accepter une tâche dans la pastorale sans une préparation solide, il désire pouvoir suivre un cours de recyclage. Ainsi, il prend part, au Centre Mgr. Bekkers à Nimègue, à un cours pour des pasteurs qui veulent faire leur travail pastoral d’une manière plus contemporaine. Pour son développement personnel, il participe plusieurs fois à des travaux pratiques de foi, à des workshops et à un problem solving group. Enfin, il suit encore un cours d’animation pastorale-socioculturelle. Chargé de ce bagage acquis pendant son séjour de sept ans dans la paroisse de Vught-Zuid, il commence le 1er mars 1981 sa carrière pastorale dans la paroisse de la Nativité de la Sainte-Vierge à Bois-le-Duc.

Sa conception de Dieu

Entre-temps sa conception de Dieu est en train de changer. Ça devient moins &nbps;’Lui et moi’ et davantage &nbps;’Lui en moi et moi en Lui’. L’activité de Dieu dans ce monde par lui, lui comme canal de la force de Dieu. Par le fait même, son sens de la responsabilité a changé aussi: il ne peut pas dans sa prière la déposer devant Lui. C’est son affaire à lui: lui comme élément du grand tout a l’obligation d’être une ‘bonne’ partie, collaborant avec le cours du tout. Si les choses passent autrement qu’il ne le désire, il accepte ça comme bon pour sa croissance spirituelle. Ce sont pour lui autant d’occasions d’apprendre une leçon de sagesse.

<Pèlerinages mariaux

Quand il quitte la paroisse, en 1993, le Provincial lui demande de se charger de la direction des pèlerinages mariaux à Beauraing. Alors il se demande: « Mais que vais-je faire avec des pèlerinages? » Plus tard il pense: Peut-être ça pourrait bien être quelque chose pour moi ». Et il accepte la tâche pour cinq ans. Ça s’avère être une periode très instructive.

Supérieur au Château « Stapelen »

Il a la même expérience quand on lui demande, en 1995, de devenir Supérieur de la communauté du Château. Dans son coeur il sait que la réponse sera « oui », mais il n’est pas capable de se prononcer. Il remplit la fonction un peu plus de sept ans et il ne l’a jamais regretté.

Un homme de communauté vivant seul

Le 2 mai 2002 il s’établit dans un appartement de la résidence-services « Molenhof’ pour être Supérieur de ses confrères au Centre de soins « Molenweide ». C’est le début d’une nouvelle fase de sa vie: dorénavant il vivra seul et se voit défié à rester indépendant. Après six mois une question paradoxale commence à s’imposer: « Qu’est-ce que je dois apprendre encore? Ayant été toujours orienté vers la vie communautaire, est-ce que je dois maintenant vivre seul dans l’intérêt de la communauté de « Molenweide »-« Molenhof’? » Peu à peu il arrive à la conclusion que ceci croise son chemin de la vie pour lui permettre d’atteindre un niveau plus profond d’intériorisation.

Maladie et approfondissement

Début novembre 2002, il se sent malade et le médecin constate qu’il a attrapé la jaunisse. La nourriture le dégoûte. Il perd rapidement du poids et est toujours extrêmement fatigué. Une tumeur maligne ferme les voies biliaires. Chimiothérapie ni radiothérapie ne sont une option et il décline une opération assez dangereuse. Il opte plutôt pour la qualité de la vie.

L’évolution de la maladie le confirme dans sa conviction qu’il doit faire davantage attention à lui-même et que, dans la dernière période de sa vie, il lui faut apporter plus d’équilibre dans son existence. Pendant toute sa vie de prêtre il a essayé de montrer aux hommes la face de Dieu, à l’exemple de Jésus de Nazareth. Toujours il s’est mis à la disposition de tout le monde: des élèves de l’Internat, des fidèles des deux paroisses où il a travaillé, des participants aux pèlerinages des malades, comme Supérieur, de ses confrères.

Durant toutes ces années il a passé sur ses propres sentiments, ses émotions, sa souffrance. Voilà la raison de la rupture de son équilibre intérieur. Pendant son séjour à l’hôpital il travaille dur pour laisser tomber beaucoup de choses. Il tâche de faire place pour ses émotions et son chagrin refoulé et d’exprimer ses sentiments.

Pas à pas il y arrive, en pensant au verset du Psaume: « Ta Parole est une lampe pour mes pieds, une lunière sur mon chemin ». Une lampe pour ses pieds, non pas un phare! Elle ne l’éclaire que pour son pas suivant! Le 31 décembre 2002, il est transféré au Centre de soins « Molenweide ». Et le ter février 2003 il reçoit par mesure de prudence le sacrement des malades, en présence de ses proches parents, de ses confrères, des Soeurs Oblates et de nombreux amis. Ça lui donne la force de s’occuper d’une manière transfrontalière des gens de « Molenweide », d’arriver à une grande harmonie et à une soumission complète dans sa vie et de continuer à « témoigner de l’espérance qui vit en lui ».

La fin

Le 19 juin 2004, sa santé se détériore rapidement. Après une opération douloureuse et échouée à l’hôpital, il accepte sciemment et en pleine confiance le terme de sa vie. À plusieurs reprises il exprime sa gratitude pour l’extra de la dernière année et demie, pendant lesquelles il a joui de la vie comme jamais d’avance. Malgré le fait qu’il a dû faire plusieurs fois l’ascension de la montagne de l’adieu, son chant final est le Psaume 27: « Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte? » Dans la matinée du 26 septembre il quitte la terre pour aller à la rencontre de son Seigneur. La liturgie funèbre a lieu dans l’église Saint-Pierre à Boxtel, le 30 septembre. Ensuite il est enterré au cimetière du Château « Stapelen ».


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Bibliographies