Religieux de la Province de Bordeaux.
Formation et temps de guerre.
Jacques Le Corre est natif de Cornouailles, du village de Kervrier, à Pouldreuzic (Finistère) où il voit le jour le 1er avril 1926. Baptisé le 3 avril suivant, confirmé le 13 mai 1936, il passe son enfance dans son village qui est aussi le lieu de naissance des Pères Hascouët et du P. Alexis (Gall) Le Gall. Jacques a plus de treize ans lorsqu’il se présente à Saint-Maur (Maine-et-Loire), en septembre 1939. Il y est scolarisé de 1939 à 1943, avec un passage à Blou (Maine-et-Loire), puis il va faire ses humanités à Cavalerie (Dordogne), de 1943 à 1945. C’est une époque difficile pour le ravitaillement et bien des santés de ces jeunes gens sont ébranlées par les restrictions du temps. On ne mange pas tous les jours à sa faim. C’est le cas de Jacques dont la constitution n’est déjà pas très solide. Il doit prendre deux années de repos en famille avant de songer à entrer au noviciat. Il prend l’habit à Pont-l’Abbé-d’Arnoult (Charente- Maritime), le 14 octobre 1947. Douze mois plus tard, il prononce ses premiers v?ux, le 13 octobre 1948. De Pont-l’Abbé-d’Arnoult, il est envoyé à Layrac (Lot-et-Garonne) pour les études de philosophie et de théologie (1948-1954): il y connaît trois supérieurs: les PP. Alphonse Picot (1948-1949), Florentin Kernoa (1949-1952) et André Tournellec. La profession perpétuelle du Frère Jacques, prévue au 13 octobre 1931, est différée au 8 décembre de la même année. Il est ordonné prêtre par Mgr Rodié, évêque d’Agen, le 12 juin 1954.
Affectations.
Le P. Jacques commence son apostolat dans l’enseignement, de 1954 à 1956, à la maison d’Enfants de l’Allée Frédéric Mistral à Toulouse (Haute-Garonne).
De là, comme professeur, il passe au collège Saint-Caprais d’Agen (Lot-et-Garonne). Il y reste 8 ans (1936-1964) et s’y plaît. Mais sa santé donne des signes d’inquiétudes. Il doit renoncer à l’enseignement et prendre un temps de repos à la campagne. La maison de Blou, dans le Saumurois, se trouve toute désignée pour un tel repos. Fin septembre 1964, il y rejoint des confrères, avec l’immense regret de ne pouvoir reprendre son travail d’enseignant à Saint- Caprais. Il y demeure deux ans (1964-1966), c’est-à-dire jusqu’à la fermeture et la vente de cette propriété. Il est dirigé sur Chanac (Lozère), alumnat devenu maison de repos, où il ne reste qu’un an (1966-1967). En juin 1967, un certificat médical atteste, à sa grande joie, que le P. Jacques peut se livrer à un travail modéré, à condition que ce travail soit aisé, non contraignant, non préoccupant et qu’une détente chronique puisse lui être assuré. C’est dans ces conditions que le P. Jacques, à l’automne 1967, rejoint la communauté en secteur pastoral à Villefranche-du-Périgord (Dordogne). Très vite le P. Jacques est connu et apprécié dans ce secteur rural. D’une grande discrétion naturelle, on le devine proche des gens, cherchant à les connaître dans le concret de leur vie. Pour eux, il sait manier le bon mot, avec un naturel et une simplicité que de l’extérieur on pourrait qualifier de naïveté, mais une grande richesse de c?ur. Lui-même reconnaît qu’il n’est plus qu’une ombre ou un souffle, tant il se sent diminué et affaibli physiquement. Mais sa souffrance ne le rend pas triste. Sous les dehors d’un homme âgé, il garde une âme jeune, enthousiaste, fraîche, à l’étonnement naïf et désarmant, faisant toute chose simplement et consciencieusement. C’est à Villefranche-du-Périgord qu’il meurt le vendredi 5 mars 1971, à l’âge de 43 ans. Les obsèques sont célébrées le lundi 8 mars, présidées par l’évêque de Périgueux, Mgr Patria. La cérémonie terminée, les restes du P. Jacques sont transportés au cimetière de Layrac où ils reposent aux côtés de ceux de huit religieux assomptionnistes: les PP. Gratien Morvan, Tugdual Tréhorel, Francis Le Goff, Florentin Kernoa, Stéphane Laporte, les Frères Joseph Zweisler, Eliacin Le Roux et Jacques Salès.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A., mars 1972, p. 172. A Travers la Province (Bordeaux), 1971, n° 191, p. I-VI ( d’où est extrait le texte cité: Témoignage fraternel du P. François-Xavier Le Dû).