Jean-Antoine GARDE
1881-1930
Religieux de la Province de Paris.
D’Occident en Orient.
Jean-Antoine Garde est né le 18 septembre 1881 à Izieux, dans la Loire, à l’époque dans le diocèse de Lyon. Il fait ses études dans les alumnats de Notre- Dame des Châteaux (Savoie), de 1894 à 1898, et de Saint-Joseph de Brian (Drôme), de 1898 à 1900. Au sortir de Brian, il part pour le noviciat de Phanaraki (Turquie d’Asie) où il prend l’habit, le 7 octobre 1900. « J’ai été très content du Frère Jean-Antoine pendant tout son noviciat. Ce n’est pas quïl soit sans défauts. D’abord son caractère violent l’expose à de fréquentes saillies d’où la charité ne sort pas toujours intacte. Il accepte tout de ses supérieurs, mais les égaux ou les inférieurs ont le don de l’exaspérer. Il ne subsiste en lui aucune trace de rancune. Les paroles de violence sont chez lui plutôt l’effet de la surprise. Le Frère fait preuve de beaucoup d’énergie et de persévérance pour combattre les défauts de son caractère. J’ai attiré son attention sur sa négligence et sa distraction. C’est un religieux intelligent mais sans mémoire. Pieux, franc, dévoué, il suit avec docilité les directions qu’on lui donne » note le P. Benjamin Laurès. Le 7 octobre 1902, un an après ses vœux annuels il prononce ses vœux perpétuels entre les mains du P. Alfred Mariage. Il poursuit ensuite ses études de philosophie à Kadi-Keuï (Turquie) de 1902 à 1904, est envoyé de 1904 à 1907 dans les œuvres comme professeur dans les écoles de la mission, à Ismidt et Konia. En 1907, il est temps pour lui de reprendre le collier des études: il se rend à Notre- Dame de Jérusalem pour ses études de théologie (1907-1911). Il est ordonné prêtre le 10 juillet 1910.
Un service d’enseignement et d’économat.
Comme il est exempté du service militaire,
le P. Jean-Antoine revient en Occident pour prendre du service dans l’enseignement: à la maison des vocations tardives, en Belgique, à Sart-les-Moines (1910-1919) où on lui confie également le soin de l’économat. Son industrieux savoir-faire et son grand dévouement le font particulièrement apprécier pendant le temps difficile de la grande guerre. Après une année passée à Boxtel aux Pays-Bas (1919-1920), le P. Jean-Antoine se retrouve aux Essarts, près de Rouen (Seine-Maritime). Il ne va plus quitter cette maison dont il suit toutes les transformations (1920-1930). Pendant plusieurs années, il s’y trouve seul. Il partage son temps entre le travail manuel, bien nécessaire d’après les clauses de l’achat de cette propriété, et des services de ministère ponctuels rendus aux paroisses environnantes. C’est ainsi que peu à peu il se trouve lié au soin d’une paroisse naissante, autour de la chapelle Saint-Joseph, aux Hauts- Fournaux de Grand-Quevilly. Il s’y dévoue pendant de nombreuses années sans compter sa peine et acquiert l’estime du clergé qui rejaillit sur l’implantation des Essarts. Même les communistes de la région, assez développés en raison des installations industrielles dans cette région de Basse-Normandie, le respectent et relativisent leur image parfois caricaturale du prêtre. Le noviciat vient s’installer aux Essarts: le P. Jean-Antoine ajoute à ses soucis de curé ceux d’économe local.
Une fin prématurée.
C’est à la suite d’un refroidissement, dans les derniers jours du mois de février 1930, que le P. Jean-Antoine contracte une double pneumonie qui va lui être fatale. Il meurt le 5 mars 1930 au matin. Il n’a pas encore atteint ses 50 ans. Il est le premier assomptionniste à être inhumé aux Essarts.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1930, n° 343, p. 51; n° 344, p. 68-71; n° 347, p. 89-90. L’Assomption et ses œuvres, 1930, n° 349, p. 307-310. Du P. Jean-Antoine Garde, dans les ACR, correspc>ndances (1911-1930), rapports sur Les Essarts (1926-1927). Notice biographique par le P. Marie-Alexis Caudefroy. Notices Biographiques