Religieux de la Province de Paris. Un religieux-Frère adonné à l’apostolat social. Jean-Baptiste-Joseph Sénéchal est né le 19 juillet 1866 à Mouvaux (Nord). Il lui faut, jeune encore, mais pourvu d’une excellente instruction primaire, travailler pour aider sa famille. Son père, Armand, rude bûcheron, l’élève à la dure, ce qui durcit Jean- Baptiste physiquement et moralement, mais sans altérer sa gaieté, son respect, son amour filial puisés dans une vraie piété et un profond esprit de foi. Au patronage de Mouvaux, Jean-Baptiste est un compagnon assidu, boute-en-train, un vrai meneur d’hommes. Plus tard, devenu lui-même un jeune homme accompli, il devient le directeur laïc du patronage, sous la conduite du clergé paroissial qui emploie largement son activité et sa foi à l’expansion des oeuvres, notamment la bonne presse, le Tiers-Ordre des hommes. Le patron d’usine de Roubaix où Jean-Baptiste est devenu un employé de confiance estimé, utilise ces mêmes qualités à la Conférence Saint-Vincent de Paul. Jean-Baptiste est taillé pour la vie religieuse. Depuis de longues années, il en rêve sans pouvoir réaliser ses désirs, ne pouvant abandonner son père devenu infirme qu’il soigne avec un dévouement admirable. Les Trappistes du Mont-des-Cats et les jésuites auxquels ü se confie, lui demandent de prendre patience et d’attendre l’heure de Dieu. Son père décédé, il se prépare à entrer à la Trappe du Mont- des-Cats quand en 1897, au pèlerinage de Jérusalem, le P. Jean-François Pautrat, de l’orphelinat d’Arras (Pas-de-Calais), le gagne à la cause de l’Assomption et lui fait découvrir l’œuvre du P. Halluin. Jean-Baptiste vient y résider à partir de 1898. Trois ans plus, le P. Alfred Mariage qui est aussi un ancien de l’orphelinat, lui donne l’habit à la chapelle Saint-Antoine d’Arras, sous le nom de Frère Jean-Baptiste de la Salle. Les temps sont agités, A.A les Assomptionnistes sont chassés du sol français. D’autres se sécularisent pour maintenir quelques oeuvres dont celle du P. Halluin. Le Frère Jean-Baptiste ne peut commencer une vie religieuse selon les règles, après un temps de noviciat à Louvain qu’en 1907 et l’ émission de premiers vœux à Limpertsberg (Grand-Duché de Luxembourg), que le 8 juillet 1914. Homme de confiance du P. Jean-François Pautrat, après une nouvelle dispersion des religieux occasionnée par la guerre en 1914, le Frère Jean-Baptiste suit les jeunes orphelins au Réray (Allier) où se réfugient les élèves et le petit alumnat de la rue d’Amiens, tandis que les apprentis, plus grands, vivent à l’abbaye de Sept-Fons sous la houlette du P. Félix Ranc, aidé du P. Saintobert. Ces années passées au Réray sont pour tous des années de travail acharné, mais aussi de rudes privations et d’isolement forcé. En février 1918, le P. Jean-François meurt à l’évêché de Moulins. Le Frère Jean-Baptiste souffre d’une maladie grave. Le P. Félix Ranc lui fait alors prononcer des vœux in articulo mortis, officialisant sa donation totale et définitive à Dieu. Cet in extremis semble guérir miraculeusement le Frère Jean-Baptiste, au grand étonnement des médecins eux-mêmes. Le Frère peut renouveler sa profession perpétuelle publiquement dans la chapelle du Réray en 1918. Lorsque la fin de la guerre permet à tous de revenir à Arras, le Frère Jean-Baptiste y poursuit sa vie de dévouement. Apte à tous les métiers, il passe de la salle de classe, à la cuisine, à l’atelier de mécanique ou d’horlogerie aussi bien qu’au jardin ou à la surveillance, avec un violon d’Ingres, la photographie. Toujours gai et entraînant, il laisse dans son sillage auprès des habitants de la ville qui le connaissent bien, la réputation d’un vrai saint. Il meurt à Arras, le 25 mai 1930, à l’âge de 64 ans. Ses obsèques se déroulent le mercredi 28 mai en l’église Notre-Dame des Ardents, son cercueil étant porté par les grands apprentis, avec la participation d’une nombreuse assistance à la cérémonie religieuse. Le Frère Jean-Baptiste est inhumé dans le caveau de l’Assomption, au cimetière de la ville. Cette même année 1930, le 25 mai, a lieu la réinauguration de la statue du P. Halluin, protégée pendant la guerre, laquelle retrouve sa place, sur la vole publique, Place du Wetz-d’Amain.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1930, no 349, p. 105; no 351, p. 122-123 (évocation). L’Assomption et ses Oeuvres, 1931, no 354, p. 9-11. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Notices Biographiques