Religieux de la Province de France.
Une jeunesse marquée par la guerre.
Jean-René-Baptiste Lançaro est né le 12 novembre 1916 à Saint-Jean-le-Vieux (Pyrénées-Atlantiques), dans une famille très chrétienne. A la suite de son aîné, le futur P. Charles, né en 1912, il pense au sacerdoce et fait ses études de grammaire à Saint- Maur (Maine-et-Loire), de 1929 à 1932, puis à Melle (Deux-Sèvres), de 1932 à 1934. Elève silencieux et appliqué, il est remarqué pour sa piété. Pendant les récréations, il se décontracte et se dépense avec une agilité et une souplesse étonnante. Le moment de détente terminé, il se remet tout naturellement à ses études (1). Jean prend l’habit religieux à Pont-l’Abbé-d’Arnoult (Charente- Maritime), le 30 septembre 1934, sous le nom de Frère Jean-Baptiste. Il y fait profession le 1er octobre 1935. Un an de philosophie universitaire à Layrac (Lot-et-Garonne), deux ans de philosophie scolastique à Scy-Chazelles (Moselle), le service militaire en 1938, la déclaration de guerre en 1939 et la mobilisation, suivie de la captivité et d’une longue déportation dans les Sudètes avec son frère Charles, cet enchaînement des années et des événements explique le parcours insolite du Frère Jean-Baptiste qui ne peut prononcer ses voeux perpétuels que le 30 septembre 1946 à Layrac. Libéré en 1945, il peut commencer sa théologie à Lormoy (Essonne), la poursuivre à Layrac (1946- 1948), être ordonné prêtre le 22 mai 1948 et terminer sa théologie à Tarbes (Hautes-Pyrénées) en 1949.
Trente-quatre ans d’enseignement.
Le Père Jean-Baptiste quitte le collège Jeanne-d’Arc en 1951. Nommé au collège Saint-Caprais d’Agen (Lot-et-Garonne), il ne quitte plus cette ville, mais il change plusieurs fois de résidence. En 1974, il fait partie du groupe des religieux
qui s’établit hors du collège, rue des Augustins. En 1981, il rejoint la seconde communauté qui a émigré à l’Avenue Michelet en 1975. « C’est à Saint-Caprais quïl donne la mesure de son savoir-faire, comme professeur et éducateur: méthodique et patient, soucieux d’atteindre l’ensemble de la classe, reprenant ses explications et les améliorant pour les adapter aux moins- doués. En 1970, le premier cycle émigre à Sainte-Foy et le P. Jean-Baptiste suit ses élèves, avec les autres professeurs qui enseignent dans ces classes. Il s’adapte aux classes mixtes, avec un rare succès et c’est pour cela sans doute qu’il fait une année supplémentaire (1) ». « Son amour des enfants est tel que sa rigueur étonne un peu quelquefois. Mais cette rigueur, il l’a d’abord pour lui-même. Ses cours sont préparés avec minutie. Ses corrections, son cauchemar, sont parfaites de droiture; rien ne lui échappe, ni une virgule, ni un point sur les i. Cette rigueur, il essaie de la communiquer aux enfants, pour la joie d’un travail bien fait, bien charpenté car, dit-il: ‘Comme tu travailles maintenant, tu travailleras plus tard’» (2).
Champs du soir.
Le P. Jean-Baptiste quitte l’enseignement en 1982 et s’adonne avec joie à divers ministères. Il participe à la catéchèse à Sainte-Foy, se montre disponible pour donner le sacrement de la réconciliation aux enfants. Après une demande de l’évêque, il accepte l’aumônerie des Carmélites d’Agen, leur assurant l’Eucharistie, la prédication. Mais un anévrisme de l’aorte l’emporte en moins de 24 heures, le 15 décembre 1988. Il ne s’est jamais plaint du c?ur, mais d’un ulcère de l’estomac qui le faisait souffrir depuis son retour de la captivité. Les obsèques du P. Jean-Baptiste sont célébrées le 17 décembre à Layrac où il repose dans le caveau de l’Assomption.
(1) Témoignage de Jacques L’hostis. (2) Témoignage du P. Marcel Arzel, dans l’homélie des obsèques du P. Jean-Baptiste Lançaro.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (IV) 1987-1990, p. 43-44. Assomption-France, Nécrologie, année 1988, p. 151-152. Lettre du P. Jean-Baptiste Lançaro, Agen, 21 juillet, 1960. Récit des années de guerre (1940-1945): Supplément à la Lettre à la Famille, 1945, n° 6, p. 28. Du P. Jean-Baptiste Lançaro, clans les ACR, quelques correspondances (1945-1960).