Jean Bosco (André-Charles) WITZIG – 1903-1979

Pannard, 1945.
« Me voilà à Pannard depuis trois semaines sans que je vous aie encore
donné de mes nouvelles. Elles sont très bonnes: je goûte ici un repos qui
rétablit ma forme un peu compromise par la reprise des
cours. Je vous remercie de tout cœur de m’avoir dirigé pour quelque temps
sur cette
maison d’abondance qui ignore complètement le rationnement alimentaire.
Mais je suis bien terre à terre! J’essaie de faire mieux que de reprendre
seulement des kg! Je m’occupe du spirituel de la colonie jusqu’à son départ
jeudi prochain, 27 novembre. A présent j’ai le soin spirituel des Oblates.
Elles aiment bien qu’on leur prêche et cela me distrait aussi de mes
études. Je voudrais aussi vous poser la question de mon retour à
Paris, le 20 octobre serait une date commode pour moi. Je pourrais faire
mon devoir d’électeur et m’inscrire en temps voulu à la Sorbonne où je
compte obtenir l’exonération des droits. Allons-nous vers une bataille de
l’enseignement? Je vous demande la permission de faire ma retraite annuelle
individuellement ici sur place. La nuit j’écoute les résultats des
élections jusque fort tard
».
P. Jean-Bosco.

Religieux de la Province de Paris. Une vocation tardive. André-Charles Witzig a vu le jour, le 1er novembre 1903, à Lutterbach (Haut-Rhin), dans le diocèse de Strasbourg. Vocation tardive à Saint-Denis au nord de Paris, de 1931 à 1934, il a connu l’Assomption par l’intermédiaire de la communauté parisienne du quai de Javel, paroisse Saint-Christophe. Depuis 1923, il est venu sur la région parisienne et a servi dans l’aviation, de 1923 à 1927. André-Charles entre au noviciat des Essarts (Seine-Maritime), le ler octobre 1934. Il prend le nom de Frère Jean-Bosco. Il y prononce ses premiers vœux le 3 octobre 1935. De 1935 à 19377 il étudie la philosophie à la maison de Scy-Chazelles (Moselle), puis se rend à la maison d’études Saint-Augustin de Lormoy (Essonne) où il s’astreint aux études de théologie jusqu’en 1941. C’est à Lormoy qu’il a prononcé ses vœux perpétuels le 3 octobre 1938. Le P. Fulbert Cayré témoigne en sa faveur: « Le Frère Jean-Bosco est un religieux sérieux, dévoué, suffisamment doué, d’une piété solide ». Il est ordonné prêtre le 27 juillet 1941 des mains de Mgr Pie Neveu. Ministères. En 1942 commence le temps du ministère sacerdotal. Le Père Jean-Bosco est nommé curé de quatre villages près de Montmirail (Marne) où il séjourne de 1942 à 1946. Si l’on en croit deux de ses correspondances conservées au P. Gervais Quenard, le P. Jean-Bosco a pu résider au moins quelque temps sur Paris, après un intermède à Pannard (1), auprès de la maison des Oblates. Nous n’avons aucun moyen d’assurer qu’il ait suivi des cours à la Sorbonne comme il en forme le projet à cette époque (1945). De 1946 à 1949, il exerce son apostolat au milieu des jeunes de l’orphelinat du P. Halluin à Arras (Pas-de-Calais). Page :399/399 En 1949, il est nommé vicaire à Saint-Étienne (Loire) et participe ainsi à la fondation de la paroisse de Méon (2). En 1951, le voilà transféré à Vérargues (Hérault) avec la responsabilité de deux paroisses. Puis à partir de 1960 jusqu’en 1965, suite à la fermeture de la maison de Vérargues (3), le P. Witzig se rend à Saturargues (Hérault) comme desservant de deux petites paroisses (4). Il est rattaché canoniquement à la paroisse Sainte-Thérèse de Montpellier (Hérault) où le P. André Hooghe est alors supérieur. Plus tard dans la correspondance échangée avec les responsables de Paris (5), nous retrouvons en 1977 un échange de lettres où le P. Jean- Bosco demande à son Supérieur Provincial la permission de prendre le temps du repos, devenu nécessaire, à la maison de Chanac (Lozère). Il envisage de pouvoir y rendre quelques services matériels et des petits travaux bien utiles à la marche d’une maison de retraite. Il peut en fait surtout collaborer au travail des religieux encore actifs par le soutien de sa prière personnelle et l’offrande sa vie, en union avec tous ceux qui sont plus particulièrement touchés par les limites de l’âge ou de la maladie. Le Père Witzig rejoint la maison du Seigneur le 6 mai 1979. Il repose au cimetière de Chanac, près de cette maison où il a vécu ses dernières années. (1) Pannard est le nom du château et de la propriété où ont été accueillies une communauté d’oblates et leurs élèves durant la seconde guerre mondiale, près d’Ernée en Mayenne. (2) Pour cet apostolat de l’Assomption à Saint-Étienne, le lecteur voudra bien se reporter à la fiche personnelle du P. Ignace Causse (1893-1985). (3) Pour la situation de Vérargues dans les années 1964-1965, se reporter à la fiche du P. Jérémie Douziech (1888-1974). Cf Louis Secondy, De Saint-Fons à Saint-Roch, Montpellier, 2000, p. 243-250. (4) Saturargues est une petite commune de l’Hérault, dans le canton de Lunel, qui ne compte guère plus de 270 habitants à cette époque. (5) Le P. Jean-François Mudry est le dernier Provincial en titre de Paris (1977). L’année suivante, les 3 Provinces de Bordeaux, Lyon et Paris entament un processus d’unification. Le P. Maurice Laurent, Ardéchois né en 1942, est nommé en juin 1978 premier Vice-Provicial de Paris ou du Nord. Page :400/400

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 78. Note du secrétariat de la Province de France: le Père Jean-Bosco Witz:ig 1979). [Le bulletin de la Province de Paris se termine en 1978; celui de la Province de France, nouvelle entité – à ne pas confondre avec la Province de France ex- O.C.F.- qui regroupe les 3 Vice-Provinces françaises à partir de 1978, signale seulement les décès des religieux au début de sa parution. C’est en 1983 qu’il commence à rassembler les notices des religieux défunts dans un numéro spécial annuel ou bisannuel. Dans cet entre-deux, nous n’avons pas trouvé à l’intérieur des bulletins habituels français de notice consacrée au P. Witzig]. Lettre du P. Jean-Bosco Witzig au P. Gervais Quenard, Pannard, 30 septembre 945.