Religieux français. Un parcours de vie stoppé par la maladie. Guillaume Thomas est né le 4 mai 1871 à Saint- Etienne (Loire), alors au diocèse de Lyon. Il est le frère aîné du futur Père Louis-Thomas, également assomptionniste (1873-1946). Guillaume fait ses études secondaires au collège Saint-Michel à Saint- Etienne (1882-1889) avant d’entrer au noviciat de l’Assomption, à Livry (Seine-Saint-Denis). Il y prend l’habit, sous le nom de Frère Jean- Chrysostome, le 8 décembre 1895. Profès annuel l’année suivante, il est envoyé au collège de Nîmes (Gard), de 1898 à 1901. Il y fait profession perpétuelle le 8 décembre 1898. D’après sa correspondance, nous savons qu’en juin 1902, il quitte Rome pour gagner la maison de Saint-Trond en Belgique. Nous empruntons au récit du bulletin des Missions des Augustins de l’Assomption les quelques détails d’ordre biographique qui ont été consacrés à sa mémoire: « Ce jeune religieux, professeur au collège de Saint-Augustin à Philippopoli (Bulgarie) ayant été atteint de neurasthénie, le médecin ne tarda pas à déclarer qu’une guérison totale lui paraissait impossible. On essaya néanmoins un changement d’air et on envoya le malade à l’hôpital français d’Andrinople, tenu par les Sœurs Oblates de l’Assomption, parmi lesquelles se trouve justement la propre sœur du Frère Chrysostome. C’est dire que celui-ci fut entouré des soins les plus empressés et les plus délicats. Il fallait réagir contre les idées noires qui l’envahissaient, l’obliger à sortir, à s’égayer, alors qu »il se sentait à bout de forces. Nul d’ailleurs ne le croyait en danger immédiat et de ferventes prières avaient lieu dans nos diverses maisons pour obtenir du ciel son rétablissement. Malheureusement, le mal prit soudain une marche rapide. Le samedi 4 mars, le Frère se leva à 6 heures et servit une messe. Page : 59/59 Dans la journée, il éprouva à trois ou quatre reprises des vomissements attribués à la fatigue. Le lendemain, le malade assista à une messe plus tardive et y communia, sans la servir. Il redescendit pour la bénédiction du Saint-Sacrement, fit deux promenades au jardin et reçut la visite du P. Paul Christof [Portalier] qui le dérida par son entrain et lui promit de revenir le chercher pour achever de le remettre à Mostratii, dès qu’il aurait repris quelques forces. Hélas! la fin était proche. Le lundi 6 mars [1905], le Frère qui ne pouvait déjà presque plus parier, mais toujours obéissant aux prescriptions reçues, se leva comme d’habitude, prit ses repas, descendit trois fois au jardin. Tout à coup la paralysie du cerveau s’aggrava. On le fit coucher à 7h30. Depuis ce moment, écrit sa sœur, il n’a guère donné de signe de connaissance; je crois cependant qu’il était bien abandonné à la volonté de Dieu et qu’il a dû faire courageusement son sacrifice. Vers 4h30, son visage était inondé de sueur, mais ses membres n’arrivaient pas à se réchauffer. Je lui demandai s’il me voyait, car la paralysie avait gagné l’œil gauche; il me serra la main à plusieurs reprises. Il tenait son crucifix dans la main gauche depuis le moment où on l’avait fait coucher; vers 5 heures, il l’approcha de son oeil droit et le baisa très posément à trois reprises, puis ne parut plus s’apercevoir de sa présence. Un peu plus tard, je l’approcha! moi- même de ses lèvres, mais il ne fit aucun mouvement. A 8 heures, le docteur déclara qu’une crise pouvait l’emporter à chaque instant, mais qu’il pouvait rester plusieurs jours en cet état. Le P. Louis [Luigi Dimitrov?] lui administra les derniers sacrements; rien ne nous prouva qu’il comprit nos paroles, mais il est possible qu’il gardât sa connaissance, sans pouvoir la manifester à cause de la paralysie. Le Frère ne paraissait plus ‘souffrir, mais les deux pupilles main tenant étaient dilatées, la paralysie gagnait donc de plus en plus. L’agonie commença à 9h30; les PP. Louis et Epiphane [Beauquis] récitèrent avec nous les prières de la recommandation de l’âme et on lui renouvela à plusieurs reprises l’absolution. Enfin, la respiration s’arrêta tout à coup et mon pauvre frère paraissait devant Dieu…». Le Frère Jean-Chrysostome est inhumé au cimetière de Karagatch. Page : 60/60
Bibliographies
Bibliographie et documentation- – Lettre à la Dispersion, mars 1910, n° 68, p. 271. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Missions des Augustins de l’Assomption, juillet 1905, n° 111, p. 111. Lettre du Frère Jean-ChrySostome ‘Thomas au P. Emmanuel Bailly, Saint-Trond, 20 juin 1902. Du P. Jean-Chrysostome Thomas, dans les ACR, quelques correspondances (1897- 1902).