Jean-Damascène (Jean-Baptiste) DHERS – 1874-1953

Dans l’émotion du décès.
« Hier en vous écrivant, je ne me doutais pas que j’aurais à vous annoncer
aujourd’hui la mort du P. Damascène. Le Père faiblissait d’un moment à
l’autre, c’était visible. Mais il avait encore la force de se lever. Il
avait la parole difficile, mais il se faisait encore bien comprendre et
plaisantait même. A 1h ce matin, je suis allé le voir. Le
P. Rudolphe [Van Asten] qui le veillait à ce moment me dit qu’il était
assez agité. A 1h30, le P. Jean-Régis Pharisier vient me prévenir que le
Père D. était mourant. Le Père Jean-Régis a récité un Ave, le P. D. l’a
balbutié en partie mais il ne l’a pas achevé. Quelques secondes après, il
était mort. Sa dernière maladie et sa mort ont été à l’image ou la
conclusion naturelle de sa vie je veux dire sainte et exemplaire. Dieu sait
s’il en a dit des Ave. On le voyait souvent se promener dans les couloirs,
même dans l’obscurité, en récitant
pieusement son chapelet. C’est en disant un dernier Ave qu’il est mort.
C’est avec un sourire tout maternel que la Vierge a dû l’accueillir et le
présenter à Dieu ».
P. Marcel Ployon au P. Henri
Bélard, Davézierux,
22.10.1953.

Jean-Damascène (Jean-Baptiste) DHERS

1874-1953

Religieux de la Province de Paris.

Le temps de la préparation.

Jean-Baptiste Dhers est né le 26 mars 1874 à Orus, petit village proche de Viedessos, dans l’Ariège. Sa formation se déroule dans le cadre des alumnats: Roussas (Drôme) en 1886, Brian (Drôme) en 1889, Nîmes (Gard) en 1889-1891 d’où il doit partir à Livry pour fuir l’épidémie de choléra. Le 13 août 1891, Jean-Baptiste prend l’habit à l’abbaye de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) sous le nom de Frère Jean- Damascène. Il fait sa première profession sur place le 13 août 1892 et sa profession perpétuelle, l’année suivante à la même date. Il quitte alors Livry pour Rome (1893-1897) où il décroche le grade de docteur en théologie. Le cardinal Parocelli l’ordonne prêtre à Saint-Jean du Latran le 17 avril 1897. Le Père Jean- Damascène a beaucoup de facilité pour l’étude et, sans en laisser rien paraître, possède une culture étonnante.

D’alumnat en alumnat.

Une grande partie de la vie apostolique du P. Jean- Damascène va se dérouler au service de la formation dans les alumnats. Il commence tout d’abord au berceau, à Notre-Dame des Chàteaux (1897-1899). Puis il est demandé au noviciat de Livry pour donner des cours sur l’Evangile, sur les psaumes aux novices (1899-1900). En 1900, il est obligé de quitter le soi français et trouve refuge à Bure (Belgique), de 1900 à 1902. De 1902 à 1906, il est nommé supérieur à Saint-Trond, puis de 1910 à 1910 au Bizet. Entre 1910 et 1918, nous le trouvons à Ascona et Locarno en Suisse, deux fondations provisoires qui ont le mérite en cette période de guerre de se situer dans un pays en paix. A la fin de la guerre, il quitte Ascona pour l’Amérique: il devient préfet de discipline à Worcester (U.S.A.) jusqu’en 1926. A son retour en France, il est nommé supérieur de Poussan (Hérault),

de 1926 à 1928 et en 1929, il assume la charge de préfet de discipline au collège Saint-Louis de Gonzague à Perpignan. En 1930 il reprend son bâton de pèlerin pour le collège de Pontlevoy. En 1932, c’est Davézieux (Ardèche) qui l’accueille et Mgr. Durieux n’hésite pas à le nommer en plus curé de la paroisse (1934).

Curé de Davézieux pendant 20 ans.

Pendant l’hiver 1936-1937 une grave pneumonie l’oblige à un repos prolongé. Aux vacances de 1937, il est nommé supérieur de Vérargues (Hérault), mais une démarche des paroissiens auprès de Mgr. Durieux pour le garder comme curé, pousse le P. Gervais Quenard à le maintenir à Davézieux. Cette double charge lui pèse, mais il doit attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour être déchargé du supériorat (1945). Il est alors plus libre pour se donner totalement à la paroisse, malgré l’approche de ses 80 ans. En 1947, la paroisse, ses anciens élèves, de nombreux amis se réunissent pour fêter ses noces d’or sacerdotales: le P. Jean- Damascène reste alerte, gai, jeune, malgré le grand âge. En janvier 1953 cependant, une mauvaise grippe le cloue au lit dans sa chambre. Malgré lui, il doit laisser le soin de sa paroisse bien-aimée à ses confrères jusqu’à Pâques. A partir de juillet il devient très essoufflé, le médecin ne lui cache pas ses inquiétudes sur l’état de son coeur. A compter du mois d’octobre [1953], le froid l’oblige à rester dans la maison et même dans sa chambre. Les religieux de la maison de Davézieux se relaient pour le veiller la nuit. Il meurt le matin 22 octobre 1953, vers lh30, bien entouré par ses confrères. Toute la paroisse se fait un devoir de participer à la cérémonie des obsèques. Le P. Jean-Damascène est inhumé dans le cimetière de Davézieux, dans le caveau des prêtres de la paroisses, aux côtés de son prédécesseur immédiat, l’abbé Vergier.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. juin 1954, p. 71-72. Lettre à la Famille 1953, n° 160 p. 82-83 et 1954, n° 166, p. 31-32. Correspondances nombreuses dans les ACR (1906-1947) ; rapports sur Zepperen (1906), Asona (1912), Le Bizet (1906-1910), Poussan (1926-1928), Perpignan (1928-1929), Pontlevoy (1930- 1931), Davézieux (1931-1939. Notices Biographiques