JEAN DEBOUCK – 1939-2001

Belgique-SudJean Debouck est né à Charleroi le 20 août 1939, dans une famille ouvrière, le papa avait d’abord été mineur, puis ouvrier de fabrique. C’est sans doute ce qui explique son intérêt pour les questions sociales. Il entreà Bure le 11 septembre 1951 et en sortira à la fin de ses humanités en 1958. Puis, ce fut le parcours classique chez les A.A.: un an de noviciat àTaintignies, avec les premiers voeux le 17 septembre 1959, la philosophieà St-Gérard (1959-1961), un an de service militaire (C.I.B.I.), la théologie qu’il termine en 1965. Ordonné le 14 mars 1965, il suivra alors jusqu’en 1969 les études de sciences politiques et sociales à l’Université Catholique de Louvain. Après une année dans la communauté d’Heverlée et un an d’enseignement (professeur de 6e latine) à Bure, il commence son activité pastorale dans le Hainaut: vicaire à Courcelles-Forrières (1970-1974), puisà Chapelle-lez-Herlaimont (1974-1976).

Le 1er septembre 1976, il entre dans la maison d’accueil de St-Gérard, qui vient d’être fondée dans l’ancien couvent des Soeurs Bernardines Réparatrices. Il y restera jusqu’au bout. D’abord, la mort dans l’âme, il assiste à la fermeture de la maison d’accueil. Durant près de 20 ans, il assure les services pastoraux de Bossière, « annexe » de la paroisse de St- Gérard; en 1989, il est responsable de l’économat, et, de plus, de 1988 à1999, supérieur de la communauté d’accueil. A la mort du P. Constant Gilson, il est desservant de la paroisse de St-Gérard. Mais, dès ce moment, surtout depuis juin 2000, le mal qui allait l’emporter avait commencé son oeuvre, et les paroissiens se souviendront longtemps de l’énergie du P. Jean lors de la dernière messe de Noël 2000: il tenait à peine sur ses jambes au moment de distribuer la communion.

Ce tour d’horizon ne dit rien du caractère du P. Jean. Les témoignages donnés lors de son décès furent unanimes pour rappeler sa disponibilité, sa bonté, sa faculté d’écoute. En voici quelques-uns:

« Quelle écoute auprès des jeunes et des moins jeunes désireux de rencontrer quelqu’un avec qui ils pouvaient parler en toute confiance, dans la plus grande simplicité! Que de liens ces contacts ont fait naître! Quelle attention portée aux plus démunis, aux plus défavorisés, quitte à déranger ou du moins à étonner son entourage, qui acceptait finalement certaines de ses initiatives en opinant de la tête tout en disant avec un petit sourire: Ca, c’est Jean… Il était bon comme le pain… » (P. J.-M. Denis, Homélie des funérailles).

« Au décès du P. Constant, il a pris en charge l’ensemble de nos deux paroisses, ce qu’il fit avec bonté et serviabilité, sa présence dans nos assemblées créait un sentiment de réconfort et de sérénité…. » (N.D.L.R.: c’était-ce à cause de son ton, de la lenteur de son débitoe) (Un fabricien).

« J’ai vécu dans la même communauté que Jean de 1974 à 1988: de 1974à 1976 à La Hestre et de 1976 à 1988 au Prieuré à St-Gérard…. Pour en rester aux « valeurs » reconnues et appréciées à l’Assomption, je dirais: disponibilité: que celui qui n’en a pas bénéficié un jour ou l’autre lève la main…; générosité: elle était tellement ancrée en lui qu’elle en arrivait à engendrer quelques troubles (parfois) au sein des groupes où il vivait…; détachement: avez-vous entendu Jean revendiquer quelque bien qui se serait produit à travers ses paroles en ses différents engagementsoe J’ajoute à cela simplicité de vie » (Frans Desmet).

Cette simplicité se manifestait tant dans le travail manuel: les heures passées au jardin!, et dans l’abattage ou l’élagage des arbres, encore quelques semaines avant son hospitalisation, il enfonçait à grands coups de masse un coin pour faire éclater une souche… que dans les conférences données aux anciennes Guides: « notre groupe a eu le privilège d’apprécier la profondeur de sa foi et sa faculté d’écoute, toute de disponibilité humble et souriante« .

« Par son savoir, sa façon de prier, son humilité, il était devenu un rassembleur dans la paroisse » (Une paroissienne).

Ainsi était le P. Jean; ainsi s’en est-il allé le dimanche 4 février dans la soirée. Il est tombé dans les bras de l’infirmière qui lui donnait les soins du soir. Il ne voulait pas donner d’embarras à ses frères. Ses funérailles eurent lieu le 8 février 2001 dans une église archi-comble, silencieuse et priante. Son corps fut déposé dans la concession a.a. attenante à l’église.

Bibliographies