Jean-Emmanuel (Nicolas) LIEFFRING – 1907-1967

Froyennes, 1959.
« Beaucoup de v?ux vous
sont parvenus de tous les coins du monde. Il ne faut pas que Froyennes soit
absent à ce rendez-vous. Que Dieu daigne réaliser vos désirs qui sont
orientés vers le Règne de Dieu en vos fils et par eux dans le monde. Nous
travaillons notre champ d’apostolat qui est si varié. Notre maison est si
proche de Bethléem, avec ces poupons qui ont toutes les couleurs et qui
appartiennent à toutes les races. C’est un petit monde, bien dans l’esprit
du P. d’Alzon, avant-coureur dans le domaine social. J’ajoute à mon travail
des cours de religion à une Ecole normale d’Etat à Tournai. On voudrait une
présence de l’Assomption plus forte dans le Tournaisis. Il est très facile
ici de travailler comme quatre si l’on se laisse prendre par l’appel de
tant d’âmes. J’ai eu aussi de bonnes nouvelles de mon frère qui ne manque
pas de travail. Le Brésil n’a pas de chance: après la sécheresse, voilà les
inondations. Nous vivons avec vous les heures douloureuses
et glorieuses de l’Eglise. Beaucoup de nos anciennes ont connu le pape Jean
XXIII en Orient, spécialement Mère Noël, raison de plus de prier pour le
Pape ».
Jean-Emmanuel.

Religieux de la Province de Belgique-Sud.

Le temps de la formation.

Nicolas Lieffring est né le 26 juillet 1907 à Martelange, en Belgique, près du Luxembourg. Il fait ses études secondaires à Zepperen (19191922) et à Sart-les-Moines (1922-1924). Il prend l’habit le 31 octobre 1924 à Taintegnies, sous le nom de Frère Jean-Emmanuel et y prononce ses premiers v?ux, le 1er novembre 1925. Il va étudier la philosophie à Saint-Gérard (1925-1928), avec une année de repos à Locarno. Les études de théologie se déroulent à Louvain (1928-1932). Profès perpétuel le 1er novembre 1928 à Louvain, il y est ordonné prêtre le 5 juin 1932. Pendant cette première période de sa vie, le temps de la formation religieuse, le P. Jean- Emmanuel est très marqué par la personnalité du P. Gausbert Broha. Religieux d’une piété profonde, d’une grande austérité, éducateur exigeant et parfois bourru, il laisse sur ses élèves une forte empreinte, centrée sur l’essentiel: l’amour de l’Eucharistie, de la Vierge, de l’Eglise. Le jeune religieux qu’est le P. Jean-Emmanuel reconnaît volontiers de son premier maître à l’Assomption ces valeurs intellectuelles et morales qui définissent aussi sa vie: la droiture, l’austérité, le goût du travail, l’ordre et la persévérance dans l’effort.

Résidences, emplois et services.

Le P. Jean-Emmanuel est d’abord nommé professeur à Sart-les-Moines (1932-1934) où il a pour directeur le P. Dieudonné Dautrebande, futur Provincial. Il retrouve chez lui les traits qu’il appréciait chez son maître de novices, le P. Savinien Dewaele: un état d’esprit très surnaturel, une grande bonté, une austérité mêlée à une forme de rigidité naturelle. Le P. Jean-Emmanuel dit sa gratitude aussi au P. Sidoine Hurtevent qu’il a connu comme brillant formateur intellectuel

et au P. Léonide Guyo, modèle de sainteté vivante à cause de son observance fidèle de la Règle. A leur image, le P. Jean-Emmanuel aime aussi se plonger dans les livres pour être nourri d’une foi et d’une piété doctrinales. Même s’il est de nature assez grave, cela ne l’empêche pas de rire. Il est pour ses confrères un bon compagnon avec lequel on s’enrichit à faire les cent pas dans le jardin et, à Bure où il est professeur et supérieur trois années (1934-1937), on aime arpenter avec lui les bois de la Marlagne ou les Eaux-Douces. Professeur de seconde, le P. Jean-Emmanuel, selon l’expression d’un de ses confrères, travaille comme un b?uf et n’a pas peur d’entraîner toute sa classe à son rythme. Très jeune supérieur à Bure, il donne un nouveau cours à la vie de cette vieille maison. Il instaure un cyle de six ans d’humanités, fait construire la chapelle de l’alumnat et une nouvel aile au bâtiment. Mais quand la maison est prête, il ne peut l’habiter, car il est envoyé à Sart-les-Moines (1937-1939) comme professeur de première, puis à Taintegnies (1939-1942) comme supérieur et maître des novices. A partir de 1942, il prend en charge l’aumônerie du Foyer et de la communauté des Oblates à Froyennes (1942- 1965). Il continue à se maintenir au courant des publications, soucieux de communiquer sa flamme aux jeunes et aux religieuses, désireux de garder le contact avec les nouveautés en matière liturgique et pastorale. Il étend d’ailleurs son activité à l’extérieur de la maison. Professeur de cours de religion à l’Athénée d’Antoing, il donne également un cours de morale à Tournai, se prête à maintes contributions dans le secteur pastoral: prédications, confessions. En 1965, le P. Jean-Emmanuel dont la santé donne des signes d’inquiétudes, est placé à la maison de repos de La Hulpe. Il est soigné à plusieurs reprises dans des cliniques, aussi bien à Louvain qu’à Bruxelles. Il meurt le lendemain du jour 33ème anniversaire de son ordination, le 6 juin 1967, à la Polyclinique de Bruxelles. Ses obsèques sont célébrées le 9 juin suivant à l’église bruxelloise de La Madeleine. Son corps est inhumé au cimetière de la communauté assomptionniste à Saint-Gérard.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. jan@ier 1968, p. 238-240. Belgique-Sud Assomption, 1967, n° 23. Lettre du P. Jean-E@anuel Lieffring a. P. SWilf@id Dufault, Froyennes, le 3 janvier 1959. Du P. Jean-E@nuel Lieffring, dans les ACR, rapports sur Bure (1934-1937), sur T.i.t.gni.. (1939-1942) et correspondances (1934-1960).