Religieux français. Un zouave pontifical à l’Assomption. Clément-Emile Pautrat est né le 9 octobre 1848 à Treigny, près d’Auxerre (Yonne). Il fait ses études primaires et secondaires au presbytère de Molesmes où son frère aîné est curé. C’est à Rome qu’il fait la connaissance, comme zouave pontifical, du P. Vincent de Paul Bailly aumônier. Cinquante ans après, il se souvient toujours de l’endroit, sous les colonnades de la place Saint-Pierre où il monte la garde, près des fenêtres du palais du Vatican. Le P. d’Alzon lui donne l’habit religieux au Vigan (Gard) le 25 octobre 1868. Profès annuel l’année suivante, il prononce ses vœux perpétuels au Vigan le 13 avril 1871, d’où il passe au collège de Nîmes compléter ses études et exercer la charge de surveillant. Le P. d’Alzon l’envoie seconder le P. Halluin à l’orphelinat d’Arras (Pas-de-Calais) où il reste deux années (1871-1873). Il est désigné comme professeur à l’alumnat de Notre-Dame des Châteaux (Savoie), de 1873 à 1874 et il revient à Nîmes prendre successivement les charges de surveillant, de professeur et de préfet de discipline (1874-1878). Le 18 décembre 1875, Mgr Besson l’ordonne prêtre. De Nîmes, le jeune prêtre est envoyé en renfort à l’alumnat de Clairmarais (Pas-de-Calais), professeur et curé de la paroisse (1878-1879). Il revient une nouvelle fois à Arras seconder le P. Halluin et prendre la direction d’un petit alumnat, dit de l’Irnmaculée-Conception, à proximité de l’orphelinat, rue Beaufort. Durant seize ans (1879- 1895), il S’adonne à cette tâche avec beaucoup de dévouement, dans les conditions précaires où se fondent et s’implantent ces institutions. En 1895, on le nomme à la tête d’un autre alumnat à fonder dans le Nord, Sainghin-en-Weppes dont il est supérieur jusqu’en 1898. A.A Un successeur digne du P. Halluin. C’est dans le contexte des perquisitions de 1899 qu’il revient prendre la direction de l’orphelinat d’Arras. Il lui revient d’assurer la survie de l’œuvre au moment de la grande guerre. La ville d’Arras subit en 1914 les bombardements allemands. Il trouve un local de fortune au Réray, près de Villeneuve- sur-Allier (Allier). Il y conduit dans la nuit du 31 octobre 1914 près de 300 enfants orphelins, devant quitter la ville d’Arras sur l’ordre du préfet, après avoir passé avec eux un mois dans des caves pour échapper aux bombardements. Le local qui est propriété de l’évêché de Moulins, transformé en petit séminaire, puis en maison de retraite pour les prêtres diocésains âgés ou malades, ne peut suffire. Le P. Félix Ranc est accueilli avec les plus grands à la Trappe de Sept-Fons. Le P. Jean-François, supérieur, réside au Reray tout en visitant régulièrement la section des grands à l’abbaye. Grâce à l’aide fraternelle de l’abbé Lavignon, curé d’Aubigny et économe de la maison diocésaine, il peut organiser la vie de l’institution dédoublée. Il n’hésite pas à recourir aux colonnes du journal La Croix pour solliciter de l’aide matérielle et financière, recevant vêtements, secours en nature et subsides. Le 7 février 1918, il se rend aux obsèques à Moulins d’un vieil ami, comme lui ancien zouave pontifical, le comte de Bourbon-Busset, encore tout impressionné par l’explosion d’une usine qui le 2 février ensanglante la région. En arrivant à l’évêché de Moulins où il est reçu par Mgr Penon, le P. Jean-François est saisi d’un premier malaise. Il ne peut se rendre à l’enterrement et doit s’aliter à l’évêché. Il y meurt le vendredi 8 février, à 70 ans, vers 1h20 du matin. Les obsèques ont lieu le lundi 11 février à la cathédrale Notre-Dame par Mgr Penon. Le corps du P. Jean-François est transporté au Reray où il est inhumé ce même jour. On ne peut s’empêcher de faire un rapprochement qui est coïncidence de date. le P. Jean-François est mort comme le P. Halluin un 8 février et il est inhumé comme lui un 11 février, au jour de la fête de Notre-Dame de Lourdes. On aime rappeler ainsi que le P. Jean-François a conduit à Lourdes trente-six pèlerinages du diocèse d’Arras dans le cadre du Pèlerinage National de l’été.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1918, no 496, p. 113; ne 498, P. 161-166; n° 499, p. 177-179; n° 502, p. 232-233; n° 503, p. 243-244; n° 504, p. 283. Lettres d’Alzon, t. XIII, 1996, p. 459-460. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Semaine religieuse de Moulins et de Sens, février 1918. Lettre du P. Jean-François Pautrat à Scour marie du Christ de Mauvise, Arras, le 14 février 1908. Dans les ACR, du P. Jean-François Pautrat, rapport sur Sainghin (1898), sur Ar- ras (1886, 1906, 1912), correspondances (1873-1918), hommage au P. Vincent de Paul Bailly (1913), au P. Halluin (1910). Notices Biographiques