Jean-Jacques LAURENT – 1926-1989

Serviteur bon et fidèle.
« Nous étions nombreux,
Jean-Jacques, à t’appeler parle diminutif affectueux et taquin, J.J., qui
avait l’heur d’éveiller chez toi un sourire complice et malicieux. On ne
s’est pas
privé d’y puiser la joie et l’amitié. J’ai choisi cet évangile des talents.
I1 peut nous aider à parler un peu de
toi, pour faire revivre dans nos mémoires et nos c?urs ce que tu as été.
Plus encore, cet évangile doit permettre à chacun de mieux percevoir à quoi
tu es appelé et à quel les conditions le réaliser. Pendre compte, rendre
des comptes: tu sais ce que cela veut dire. Une bonne partie de ta vie
religieuse a été jalonnée par ces rites, ces obligations des comptes à
rendre. Chaque fois il t’a fallu obtenir le quitus
pour une gestion certifiée véridique, fidèle et juste. Il ne suffit pas
d’avoir des comptes justes. Mieux vaut encore qu’ils soient vrais. Et
aujourd’hui, comme 1es serviteurs dont nous parle l’Evangile, il est encore
question de comptes à régler, au tour d’une seule question: Qu’as-tu fait
de ce que tu as reçu? Pour toi a résonné la parole: C’est bien, bon et
fidèle serviteur, viens te réjouir avec ton Maître… ». P. Emmanuel
Rospide.

Religieux de la Province de France, économe provincial (1967-1987).

Temps de formation.

Né à Paris le 27 juin 1926, Jean-Jacques Laurent commence ses études à l’alumnat de Chanac (Lozère) en 1939. Après l’invasion allemande, il les poursuit à Soisy-sur-Seine (Essonne) de 1941 à 1944 et aux Essarts (Seine-Maritime) de 1944 à 1945. Sur place, aux Essarts, il prend l’habit religieux le 29 septembre 1943 et fait profession le 30 septembre 1946. Le P. Marie-Albert Devynck l’apprécie ainsi: « Le Frère Jean-François est un jeune homme intelligent et cultivé, d’une vive sensibilité et d’une forte imagination qui a des aptitudes intellectuelles et morales sérieuses ». Il étudie la philosophie au scolasticat de Lormoy (Essonne), de 1946 à 1948, accomplit son service militaire pendant un an dans un régiment de zouaves à Selins (Oise), puis à Tunis où il est nommé sergent. En 1949, il revient à Lormoy pour la théologie (1949-1953). Il y est ordonné prêtre par Mgr Vuccino, ancien archevêque de Corfou, le 28 février 1953.

Premiers ministères et responsabilités.

Le ministère sacerdotal du P. Jean-Jacques débute à Soisy-sur-Seine, en 1953, où il est professeur de quatrième, puis économe (19561959) et, de nouveau, professeur de quatrième (1939-1963), après un passage de courte durée à Chanac en 1963. Nommé supérieur de l’orphelinat Halluin à Arras (Pas-de-Calais), il met toute sa sensibilité et son acharnement à faire de la maison un havre accueillant et amical. Il ne finit pas son triennat. Le 17 avril 1967, les Oeuvres généralices françaises (O.G.F.) deviennent Quasi-Province des O.C.F. (Oeuvres communes françaises) avant d’être Province dite de France, le 3 juillet 1969. De cette entité aux noms changeants,

le P. Jean-Jacques est économe de 1967 à 1978. Il réside successivement à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) pendant deux ans, à Paris, rue de la Santé chez les Eudistes, pendant deux ans également, enfin à l’avenue Denfert-Rochereau, à partir de 1971, dans l’immeuble reconstruit sous sa responsabilité.

Premier économe de la Province de France.

Le 1er septembre 1978 est érigée la Province de France, regroupant les anciennes structures administratives de l’Assomption dans l’Hexagone. Bordeaux, Lyon, Paris et O.C.F. Il en assure l’économat pendant neuf années consécutives. Administration, gérance des affaires, commissions et conseils d’administration de tous genres occupent largement son temps. Lui tient à c?ur également le Pèlerinage national à Lourdes. Là aussi, son rôle est caché, mais combien efficace. A la fin de juin 1979, il souffre d’un infarctus du myocarde. Il passe un mois à l’hôpital Necker, suivi d’un mois de rééducation à Massy-Palaiseau (Essonne). Il reprend ses activités, mais doit ménager sa santé. En septembre 1987, il est nommé à la communauté de Sceaux (Hauts-de-Seine). Il continue à participer à des conseils d’administration, laissant l’économat provincial au P. Jean-Louis Soubirou. Il veille à la construction et à l’aménagement de la maison de Vincennes (Val-de-Marne). Les troubles de santé ne le lâchent guère: fatigue, amaigrissement, diabète. En mai 1989, tout effort lui devient pénible. Le 6 juillet, il est hospitalisé d’urgence à Clamart. Les longs examens ne laissent rien présager de bon. Son teint devient de plus en plus jaunâtre. Ses frères de Sceaux le visitent quotidiennement. Dans la soirée du dimanche 23 juillet, il reçoit le sacrement du pardon et celui des malades, en s’associant du regard à ce qui se dit et se fait. Il a encore la force de souhaiter de bonnes vacances à un religieux. Après minuit, la communauté de Sceaux est informée qu’il vient de décéder, entouré de ses cousins. Ses obsèques sont célébrées en l’église Saint-Jean-Baptiste de Sceaux le jeudi 27 juillet. Le corps du P. Jean-Jacques repose au caveau de l’Assomption au cimetière Montparnasse où vient de le précéder de quelques jours le P. Henri Monot, confrère de communauté à Sceaux.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (IV) 1987-1989, p. 64-65. Assomption France, Nécrologie 1989, p. 165-166. Serviteur bon et fidèle, extrait de l’homélie prononcée le 27 juillet 1989 par le P. Emmanuel Rospide, pour les funérailles du P. Jean-Jacques Laurent. Du P. Jean-François Laurent, dans les ACR, correspondances 1962-1967), rapports financiers (1973-1980). Le P. Jean-François Laurent est le principal rédacteur du bulletin de Chanac ‘Mon Etoile’, à partir de 1963.