Religieux de la Province de Paris. Une âme de lumière. Jean-Marcel-Pierre Nicolas est né le 27 novembre 1931 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), au diocèse de Versailles. Après un essai au petit séminaire de Versailles jusqu’en troisième (1946- 1949), il se présente à la maison des Essarts (Seine- Maritime) pour être religieux coadjuteur. Il y prend l’habit le 2 juillet 1951 sous le nom de Frère. Jean et fait sa première profession le 3 juillet 1952. Son service militaire se passe en Allemagne, de mai 1953 à septembre 1954, à Coblence, puis Fribourg. Il prononce régulièrement ses vœux annuels en 1954 et 1955. Il est secrétaire à la Procure des Essarts en lien avec les missionnaires de Madagascar. Rappelé comme disponible le 20 avril 1956, il fait une semaine d’instruction accélérée à Maisons-Laffite et part pour l’Algérie en guerre: Alger, Beni-Amram. Il écrit régulièrement de petites cartes de nouvelles à ses anciens compagnons de noviciat, rendant compte de sa vie militaire, donnant des détails sur la brousse. Le 18 mai 1956, il tombe dans l’embuscade dite la tuerie de Palestro. Il meurt ainsi à l’âge de 25 ans. Religieux charmant, distingué et soigneux, il apporte à ses frères en communauté joie et épanouissement. Une sorte de lumière divine qui l’habite rayonne dans la clarté de ses yeux et dans la paix de son visage. Mort en service, dans les gorges d’Ouled-Djellal. « Le 18 mai, Jean Nicolas fait partie de la patrouille commandée par le sous-lieutenant Hervé Arthur qui a reçu du commandant de la Compagnie la mission de se rendre à Ouled-Ben-Rahmoun, près des villages qui avaient fait au cours de précédentes patrouilles un accueil favorable aux unités françaises. Les consignes du commandant précisent que le retour se fera par un chemin différent de l’aller. Page : 47/47 Parvenu vers 10h30 à Ouled-Ben-Rahrnoun, le sous-lieutenant Arthur congédie son guide, recruté à Ouled-Ben-Dahinasse. Par un nouvel itinéraire, la patrouille revient à sa base. Elle marche, étirée derrière les haies d’une piste qui découche sur le village de Ouled-Djellal, par un col resserré entre des rochers abrupts. Un groupe de fellaghas dépendant de Khodja, adjudant déserteur de l’arsenal d’Alger, y attend les hommes du sous-lieutenant. Autour des tentes de Beni-Amram, l’inquiétude grandit à mesure que sont dépassés les délais fixes pour le retour de la patrouille. Des recherches s’organisent dans l’après-midi. Le lendemain les corps de 17 soldats sont découverts aux abords d’Ouled-Djellal. Les rebelles ont emporté vêtements et armes. Seuls, la croix, le chapelet et le Manuel du chrétien du Frêre Jean sont découverts un peu à l’écart, soigneusement enveloppés dans un foulard arabe. Les 17 soldats reçoivent à l’hôpital Maillot d’Alger les honneurs militaires et les services religieux. M. Robert Lacoste préside la cérémonie. La Légion d’Honneur est épinglée sur le cercueil du sous-lieutenant Arthur et la Médaille militaire sur ceux de ses 16 compagnons. Une Eucharistie est célébrée à Saint-Germain-en-Laye le 23 juin 1956. Les parents de Jean reçoivent cette lettre de condoléances du commandant Chabot: . J’aurais été heureux de vous rendre votre fils, mais sans doute Dieu en avait-il décidé autrement. D’une nature sensible et ardente, son rayonnement était déjà grand parmi ses camarades. Il lui arrivait fréquemment de remplacer dans un service un compagnon fatigué. Que votre immense peine, à laquelle la mienne fait écho, s’allège de savoir que votre garçon a été courageux ». Le corps du Frère Jean est provisoirement inhume au cimetière d’El-Aria, Maison-Carrée, en attendant que la famille obtienne des services de l’armée son rapatriement. Le 21 février 1957, à Saint-Germain-en- Laye a lieu la cérémonie funèbre du transfert et de l’inhumation dans la tombe familiale au cimetière de la ville, après l’office religieux. ou prennent part des Assomptionnistes. Page : 48/48
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. décembre 1957, p. 218. Lettre à la Famille, 1956, no 210, p. 81; no 213, p. 105-107. Paris-Assomption, 1956, no 43, p. 7-8 et.1957, no 54, p. 3-4. Foyer Assomptioniste, 1957, no 56, p. 6-7. L’Assomption et ses OEuvres, 1956, no 511, p. 19-22. Missions des Augustins de l’Assomption, 1956, no 39. Carte du Frère Jean Nicolas à ses compagnons, Il mai 1956. Notices Biographiques