Religieux de la Province de Paris.
De France en Orient.
Joseph-Antoine Marcilhac est né le 24 août 1881 à Saint-Saby, village de l’Aveyron sur la commune de Lassouts. Il est alumniste à Notre-Dame des Châteaux (Savoie), de 1893 à 1896, puis à Brian (Drôme), de 1896 à 1898. Il prend l’habit au noviciat de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), le 29 juin 1899, sous le nom de Frère Jean-Joseph. Il prononce ses premiers vœux, le 4 septembre 1900, au noviciat de Phanaraki en Turquie où il a été envoyé en raison du mouvement d’expulsion qui affecte toutes les maisons de la congrégation de l’Assomption à cette époque. Profès perpétuel le 15 septembre 1902, il fait ses premières armes de professeur à Konia en Asie Mineure (1902-1904). Il revient à Phanaraki pour ses études de philosophie (1904-1905), terminées à Notre-Dame de France à Jérusalem (1905-1906). Il enchaîne avec ses études de théologie (1906-1909). Il est ordonné prêtre le 5 juin 1909 par Mgr Camassel. Des rapports de l’époque, quelques traits de sa personnalité se dégagent: « Le Père Jean-Joseph a une santé faible, de là découlent les quelques difficultés qui l’ont suivi tout au long de ses études. Il prend facilement un air chagriné et ennuyé et on a pu lui reprocher un travail un peu mou. Sa nature est un peu languissante comme de quelqu’un qui a l’air épuisé. Il a souffert en plus de nombreuses épreuves de famille. On lui connaît aussi une conscience scrupuleuse et cela se voit à la minutie des détails auxquels il donne de l’importance. C’est un religieux très obéissant, faisant sûrement tout ce qu’il peut pour être dévoué ».
Ministères sur divers fronts.
Après son ordination, ses supérieurs lui confient un apostolat à la mesure de ses possibilités et surtout de sa faible santé:
le P. Jean-Joseph reprend le service de l’enseignement, cette fois à Ismidt (1909-1911). Il est envoyé en quasi-repos à Koum-Kapou, dans le secteur européen de la ville d’Istanbul où il fait fonction de dépensier (1911-1913). Il passe une dernière année à Phanaraki (1913-1914), dans l’enseignement des petites classes. La guerre le mobilise malgré sa faiblesse physique: il est versé dans un service d’infirmerie. On lui connaît plusieurs affectations dans l’Aveyron, à Rodez, et une autre à Lyon, au fort de la Duchère. En 1917, il peut rejoindre l’alumnat de Saint- Sigismond (Savoie) qui vient de s’ouvrir. L’Orient le sollicite à nouveau-, de 1920 jusqu’en 1923, le P. Jean-Joseph est professeur à Varna en Bulgarie. En 1923, ayant opté pour la nouvelle Province du Centre ou de Paris, il est envoyé à l’alumnat de Poussan (Hérault). En 1930, il gagne celui de Davézieux (,Ardèche) où il enseigne jusqu’en 1945. C’est alors que lui est proposée l’aumônerie des Sœurs du Saint Cœur de Marie à Vendôme (Loir-et-Cher), durant quatre années où il laisse un fort souvenir. Il meurt de façon inopinée le 19 septembre 1949 et il est inhumé au cimetière de Vendôme dans le caveau des aumôniers.
Témoignage du P. Saint-Martin sur le P. Marcilhac.
« On ne se console pas de la brusque disparition du P. Jean-Joseph. De la Mère supérieure à la plus humble des personnes de service, en passant par les pensionnaires, les petites orphelines et les vieillards impotents, personne ne peut évoquer son souvenir sans avoir les larmes aux yeux. En dépit de sa timidité et de son effacement continuel, le cher Père avait, par sa bonté et son dévouement de jour et de nuit, littéralement conquis tous les cœurs. Il a fallu sa mort et le grand vide causé par son départ pour que fut révélée toute l’étendue de l’affection que chacun lui portait. Même en ville on entend parler de lui avec émotion. Le Père respirait la plus souriante charité et le don constant de lui-même. On pouvait tout lui demander, il ne refusait jamais rien et s’imposait parfois les plus grands efforts pour ne pas décevoir ceux qui selon surfaisaient ses possibilités».
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Famille, 1949, n’, p. 84, 85-86. La Croix du 21 septembre 1949. L’Assomption et ses OEuvres, 1949, n° 480, p. 12-13. L’Appel (bull’etin de Davézieux), novembre 1949, p. 3. Petites Nouvelles aux Amis de l’Assomption, mars 1946, p. 3. Dans les ACR, du P. Jean-Joseph Marcilhac, correspondances (1905-1939), rapport sur Poussan (1928-1929).