Religieux français.
Une vie tôt brisée.
Jean-Marie Le Floc’h est né à Guengat (Finistère), le 5 décembre 1891, au diocèse de Quimper, le dernier garçon de quatre frères dont trois vont entrer à l’Assomption. Comme tous ceux de sa famille, après ses études primaires, il apprend le métier de tailleur. La maman, Mme Anne Le Floc’h, née Le Bec, meurt en 1897 et il revient au père de la famille, M. Yves Le Floc’h, la charge d’élever ses enfants et de leur apprendre son métier. Le P. Marie-Auguste Leclerc fait connaissance avec la famille et, lors d’un premier voyage, emmène avec lui l’aîné, Guillaume, pour le noviciat des Frères à Gempe. En septembre 1908, un second fils, le futur P. Yvon, s’achemine à l’Assomption. En novembre 1908, le désir de suivre ses deux frères brûle le c?ur de Jean-Marie, mais il doit patienter une année avant de pouvoir mettre son désir à exécution. C’est donc en septembre 1909 que Jean-Marie se présente au noviciat à Louvain, exprimant la volonté de devenir frère coadjuteur à l’Assomption. Il prend le nom de Frère Jean-Louis. En octobre 1910, il est envoyé à Bure faire la quête des pommes de terre dans les campagnes environnantes. Mais sa santé décline, par suite d’une croissance trop rapide, selon les termes d’une correspondance du temps. Il revient à Louvain où sa fatigue persiste. Aussi au mois de juillet 1911, ses supérieurs l’autorisent-ils à retourner en Bretagne et à y séjourner quelque temps pour s’y reposer et pour y retrouver si possible la santé. Le 2 décembre 1912, le P. Emmanuel Bailly autorise le Recteur de la paroisse de Guengat à recevoir les premiers engagements religieux du Frère Jean-Louis, in articulo mortis. Le Frère Jean-Louis semble un temps se remettre, mais finalement tout espoir de guérison s’envoie et il meurt dans sa famille le 6 janvier 1916,
à l’âge de 25 ans. Du fait de la guerre, de la mobilisation et des difficultés de communication, la nouvelle n’est pas connue de la Congrégation. C’est le P. Yvon Le Floc’h, le plus jeune de la famille à être entré à l’Assomption, qui fait connaître à l’issue de la première guerre mondiale la nouvelle du décès du Frère Jean-Louis, inhumé depuis 1916 dans son village natal, à Guengat. Il est inscrit au nécrologe de la Congrégation.
Les traces d’une mémoire: le P. Merklen.
Le P. Merkien a laissé un cahier de notes, daté d’avant 1944 d’après les indications de la page de garde, où il a rédigé de mémoire, sans document, des notices-souvenirs sur les religieux défunts. Il est conscient que se sont glissées dans sa rédaction des confusions de dates et des erreurs. Ses jugements sont souvent sévères, même s’il les croit sincères. Les petits côtés des grandes âmes qu’il épingle souvent grâce à son sens de l’observation, ne diminuent pour lui en rien l’estime et l’affection portés à ces religieux. Nous reproduisons ce qu’il a noté au 6 janvier, concernant le Frère Jean-Louis, résumant le parcours rapide de sa vie: « Né en 1891, ce frère convers a été un excellent novice, appartenant à une excellente famille bretonne qui nous a donné le P. Yvon, le Frère Guillaume, convers. Jean-Louis s’appelait en réalité Jean-Marie. Il a pris le nom de son frère Jean-Louis resté dans le monde. Le Père, veuf, couturier ou tailleur, voulut lui-aussi se faire religieux. Frère Jean-Louis fut pris d’une maladie très rare, en 1913, suite à une croissance subite trop rapide: les artères ne grandirent pas aussi vite que le reste du corps. Ce fut pour lui une condamnation à mort. Il partit chez lui dans sa famille pour y être soigné et y mourut saintement trois ans après ».
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1919, n° 558, p. 84-85. Nouvelles de la Famille, 1919, n° 288, p. 98. Merklen, Notes pour servir au nécrologe A.A. (ACR, i 550), p. 6-7.