Louis-Benjarnin Pétex est né le 17 octobre 1913 à Saint-Jean de Belleville, petit village de Savoie, à quelques km du sanctuaire de Notre-Dame de la Vie. Il est le septième enfant d’une famille de onze qui comptera deux religieux et deux religieuses. En 1924, Louis entreprend ses études secondaires à l’alumnat de Saint-Sigismond en Savoie (1924-1928), puis à Miribel-les-Echelles (Isère), de 1928 à 1930. En 1930, Louis choisit la vie religieuse à. l’Assomption et il entre au noviciat de Scy-Chazelles (Moselle) où il prend l’habit le 12 octobre, sous le nom de Frère Jean-Marie. Il y prononce ses vœux le 13 octobre 1931. C’est là aussi qu’il fait ses études de philosophie (1931-1934), suivies du service militaire à Bourg-Saint-Maurice (Savoie). Puis il gagne le scolasticat de Lormoy (Essonne) où il prononce ses vœux perpétuels le 21 novembre 1936 et où il étudie la théologie (1935-1939). Il y est ordonné prêtre le 18 juin 1939 par Mgr Neveu. 1939 est aussi la déclaratoire de guerre. Le jour de sa première messe dans son village natal, il reçoit l’ordre de mobilisation générale. Chef de commando, il passe l’année 1939-1940 sur la ligne Maginot jusqu’au jour où il est fait prisonnier. Il essaie à plusieurs reprises de s’évader et y réussit en 1941. Revenu en France, il termine la guerre dans la Résistance en Savoie, tout en assurant le service de la paroisse de Montgirod, près de Moûtiers. En 1946, avec une équipe de trois autres religieux, il prend en charge le petit secteur de Cevins, près d’Albertville, durant 9 ans (1946-1955). Il est envoyé ensuite en Tunisie comme curé de Tunis-Bellevue, mais il doit revenir bientôt dans sa Savoie natale pour apporter une aide matérielle et morale à ses parents âgés, à Hauteville -Gondon, près de Bourg-Saint-Maurice. En 1961, le P. Jean-Marie qui reprend son prénom de Louis, est nommé curé de Lorgues (Var) pour une durée de 5 ans (1961- 1966). Après un bref passage à Marseille (Bouches-du- Rhône), dans la paroisse du Rouet, ses supérieurs lui confient la direction des pèlerinages à Lyon (Rhône). Souffrant des intestins, il doit se soigner. Après un temps d’hospitalisation, en 1969 il est affecté à Menton-Carnolès (Alpes-Maritimes) où sa santé revenue lui permet à nouveau de prendre la responsabilité de la communauté et de mener à bien la construction d’une nouvelle église au Cap Martin. C’est à Carnolès qu’il meurt le ler mai 1978, à 65 ans, après un mois d’hôpital et une double intervention chirurgicale. Personnalité d’un religieux simple, direct et fraternel. Homme dynamique, gai, doué, communiquant aux autres la confiance, tel apparaît le P. Louis Pétex. A.A Il a le don d’être proche des hommes, il porte le souci de ce qu’ils vivent, d’où sa grande simplicité et sa manière directe dans sa parole comme dans son action. Très intuitif, ayant une faculté rare de communication, le P. Louis est un entraîneur-né, jovial, sans pour autant manquer de profondeur. Plus d’un de ses compagnons de vie pourrait évoquer des souvenirs précis où il captive par sa parole chaude, riche et persuasive. Homme plein de courage et d’optimisme, il l’a montré en s’évadant des camps de concentration. Doué d’une grande sensibilité, il a le don d’accueillir ceux qui ont besoin de lui. Du tact et du courage, il lui en faut pour écouter et dire la parole juste qui convient, celle qui remet debout et qui redonne l’espoir. Rien n’aide plus une âme que de se sentir comprise et aimée. Homme de foi ardent et passionné, il est un prêtre donné aux autres, au service des hommes parce que donné à Dieu. Vivant en communauté religieuse, il est aussi très aimé de ses frères, fraternel, délicat, compréhensif, toujours prêt à secourir, quelquefois blagueur! C’est un véritable animateur de communauté, apprécié par tous ceux qui ont eu la chance de travailler avec lui. L’hommage de la cité. Le maire de Roquebrune-Cap-Martin, M. Imbert, a tenu à s’associer à l’hommage rendu au Père Louis Pétem « Ce qui frappait chez lui au premier abord, c’était la sollicitude, la bonté qui émanaient de son regard et de son sourire, de son visage si sympathique. C’était aussi son état de disponibilité permanente, sa douceur résolue, sa tranquillité ferme, sa quiétude attentive, qui faisaient ensuite découvrir l’étendue profonde de sa foi en Dieu, en un Dieu qui était et ne pouvait être à ses yeux, comme on le devinait à travers ses paroles, que d’une totale bonté et d’un absolu pardon. Il n’était pas un écran entre celui qui venait se confier à lui et Dieu, il était au contraire le guide fraternel qui nous menait vers Lui, trouvant toujours le bon chemin à suivre, même si parfois des obstacles pouvaient empêcher cette quête de l’Eternel…. Et sa joie fut grande d’avoir pu réaliser cette église où nous sommes réunis, nous en avons tous été les témoins émus. La seule récompense de ses efforts, du don de soi dont il était si prodigue, était l’amitié dont l’entouraient tous ceux qui le connaissaient. Sa modestie, son humilité étaient à la mesure de sa grandeur d’âme et de la conception hautement élevée de son rôle dans la collectivité, cette collectivité à la vie de laquelle il avait à cœur de participer en apportant le chaleureux tribut de sa présence aux manifestations civiles auxquelles il était si volontiers convié. Le Père Louis n’est plus. A l’instant où son voyage terrestre va définitivement s’achever, notre présence auprès de sa dépouille mortelle veut être le témoignage de la place qu’il occupait dans nos cœurs, lui qui a tant donné du sien, par cet amour du prochain qui trouvait sa source, son sens et sa dimension dans son amour pour Dieu auprès de qui il est désormais pour l’éternité».
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomptioni, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 59. Documents Assomption, 1978, n° 3, p. 212-213. Bulletin des Archives diocésaines de Tarentaise, 1993. Dimanche, suplément 7 mai 1978 (journal paroissial de Lorgues). Lyon-Assomption, juin 1978, n° 60, p. 11-13. Lettre du P. Louis Pétex au P. Wilfrid Dufault, Tunis, Bellevue-Dubosville, 27 avril 1957. Dans les ACR, du P. Jean-Marie Pétex, rapports de Cevins (1949-1953), correspondances (1934-1957). Notices Biographiques