Jean-Marie RIOUX – 1915-1970

Sillery, 1970.
« Le Seigneur, selon l’Evangile de Luc 12/35-40, nous avertit d’être
toujours prêts, les ceintures serrées sur
nos reins, les lampes allumées. Dans notre vie de tous les jours où nous
déployons souvent des activités fébriles, j’ai l’impression qu’il nous est
difficile de saisir l’urgence de cette vigilance constante.
Pour-tant ce n’était pas le cas pour le Père Jean-Marie, car si nous
l’avons connu inquiet
pour sa santé, troublé, parfois angoissé par l’idée de la mort, c’est qu’il
savait fort bien que cette mort le guettait à chaque pas. Il connaissait
son état et savait à quoi s’en tenir. Voilà un homme qui a enseigné
quelques années, qui a travaillé durement dans le ministère paroissial et
dans l’œuvre des pèlerinages à Beauvoir, qui avait connu succès et
déboires. Il a pourtant su trouver à Québec, malgré une santé chancelante,
une activité apostolique en faveur des vocations religieuses et
sacerdotales, qui non seulement donnait sens à sa vie, mais qui a été
extrêmement utile à l’Assomption canadienne et, en elle, à l’Eglise… Sans
doute
la séparation d’avec le P. Jean- Marie comporte une souffrance, mais nous
savons qu’il est déjà ressuscité et qu’il vit en pleine lumière ».

Notices Biographiques A.A

Religieux canadien de la Province d’Amérique du nord. Un fils de la ‘Belle Province’, fondateur de la Guilde-Assomption. Jean-Marie Rioux est né à Sayebec, Comté de Matapédia, dans la Province de Québec, au Canada, le 10 janvier 1915. Il est le fils d’Antoine Rioux et de Marie-Adèle Desrosiers. Il fait ses études secondaires au juvénat de Marie-Immaculée à Chambly-Bassin, de 1932 à 1936, puis achève son cours au séminaire du Sacré-Cœur à Saint-Victor de Beauce, de 1936 à 1937. En 1937, il opte pour l’Assomption, entre au noviciat à Sillery le 3 octobre 1937 et prononce ses premiers vœux le 4 octobre 1938 entre les mains du Père Bernardin Bal- Fontaine, Provincial de Paris dont dépend comme vicariat à l’époque l’Assomption d’Amérique du Nord. Il fait une année de philosophie en France à Lormoy (Essonne), de 1938 à 1939, mais doit retourner en Amérique à cause de la guerre. Il achève sa philosophie au collège de l’Assomption à Worcester (U.S.A.) en 1941 et étudie la théologie au grand séminaire de Québec. Il devient profès perpétuel le 3 octobre 1942 et il est ordonné prêtre par le Cardinal Villeneuve, le 16 juin 1944 à Québec. Les trois premières années de son sacerdoce se déroulent à Worcester où il enseigne aux élèves de l’Ecole Préparatoire de l’Assomption. A partir de 1948, il rentre au Canada où il va passer toute sa vie entre les deux résidences de Québec et de Beauvoir, cette dernière à partir de 1963. Mais c’est à Québec qu’il entreprend l’œuvre la plus marquante de sa vie religieuse, la Guilde- Assomption dont il est le fondateur pour le Canada. A première vue, cette oeuvre semble surtout d’ordre financier, car il s’agit, au moyen d’une association collectant des intentions de messe, d’assurer un re venu à la région canadienne pour servir à l’éducation des pré postulants et des jeunes religieux. A.A De ce point de vue, le Père Jean-Marie apporte une contribution importante dont la région assomptionniste ne pouvait guère se passer. Mais l’œuvre prend avec lui un aspect directement apostolique auquel il est très attaché et auquel il donne une grande importance. Il répète souvent que ce ne sont pas des aumônes qu’il sollicite en premier, mais c’est un service d’ordre spirituel qu’il offre. Et parmi les nombreuses correspondances qui arrivent tous les jours à la Guilde, on constate qu’il sait établir un lien personnel et spirituel avec beaucoup de personnes éprouvées par le deuil ou la maladie, ce qui don ne à ces relations un contact apostolique évident. En 1968, le P. Jean-Marie sait qu’il ne peut vivre beaucoup plus longtemps et que ses jours sont comptés. Il subit une opération très délicate du cœur, opération qui n’a pas pour but de prolonger ses jours, mais de lui permettre de travailler jusqu’au bout. La dernière semaine de sa vie, en septembre 1970, est très pénible, mais il ne cesse pourtant de continuer sa tâche, travaillant même de nuit. Le dimanche 27 septembre, après avoir célébré l’Eucharistie, il se plaint d’aller mal. On le transporte à l’hôpital Laval vers 11 heures, et c’est là qu’il meurt d’un infarctus vers 15 heures 30. Il laisse un frère et dix sœurs. Le service religieux est célébré au Montmartre canadien, le mercredi 30 septembre. Le Père Jean-Marie repose dans le cimetière de la communauté à Sillery, le onzième religieux à y être inhumé. Le P. Joseph Loiselle, Provincial d’Amérique du Nord, préside la cérémonie des obsèques. « je veux exprimer aux sœurs, au frère et à toute la famille du -Père Jean-Marie, la sympathie de l’Assomption, à l’occasion de ce décès, sympathie d’autant plus profonde que nous aussi, assomptionnistes, nous perdons un frère. Et c’est le troisième pour nous en moins d’un an, tous relativement jeunes … » (1). (1) Sont effectivement décédés de la Province d’Amérique du Nord: le Frère Rosario Roy, le 3 mars 1969, à l’âge de 56 ans; le P. Aimé Deschamps, le 23 janvier 1970, à l’âge de 55 ans; et le P. William Dubois, le 21 mai 1970, à l’âge de 42 ans.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. novembre 1970, p. 147. Notice biographique du P. Jean-Marie Rioux par le P. Armand Desautels (1970). Homélie des obsèques du P. Jean-Marie Rioux par le P. Joseph Loiselle, Sillery, 30 septembre 1970. Notices Biographiques