Jérome MASUMBUKO TSONGO-N MASUMBUKO TSONGO – 1934-1981

« Congo, mon pays, je t’ai quitté pour me préparer à mieux te servir. Le
sacerdoce est la voie que la divine Providence m’a indiquée. Devenir un
autre Christ! Participer à la dignité de celui qui dit. ‘Je ne suis pas
venu pour être servi mais pour servir’. Le même auquel la liturgie du
vendredi Saint attribue ces paroles: ‘Mon peuple, que vous ai-je fait? En
quoi vous ai-je contristé? Répondez-moi. Est-ce pour vous avoir tiré de
l’Egypte que vous m’apprêtez la Croix?’ Quand bien même ma vie finirait sur
un ton plaintif, je
me dirais encore heureux d’avoir tenu bon et d’être resté fidèle au Christ.
D’autres âmes éprises du même idéal m’ont précédé les missionnaires qui ont
donné leur vie pour l’Afrique. lis n’ont pas peiné
en vain. N’est-ce pas grâce à eux que des prêtres noirs s’interrogent. Ce
qui m’attend au pays, c’est la continuation, l’approfondissement de l’œuvre
commencée par le missionnaire. Quoi qu’il arrive, il n’y aura pas de
rupture ni d’opposition entre son langage et le mien. La tonalité de la
voix sera peut-
être autre, mais le message du Christ demeurera identique. Quelle politique
mon pays va- t-il adopter? Peu importe la situation, je ne tairai pas la
Parole ».

Religieux de la Province du Zaïre.

Premier Assomptionniste Congolais.

Jérôme Masumbuko Tsongo-Ndara est né le 20 septembre 1934, à. Kamituga (région du Kivu), au Congo, alors belge. Son père, originaire de Lubéro, se trouve dans ce centre minier comme infirmier. Revenu en famille dans sa région d’origine, le jeune Jérôme entreprend ses études primaires à Bunyuka (diocèse de Butembo-Béni). Les études primaires terminées, il entre en 1947 au petit séminaire de Musienene (1947-1954). Après ses humanités latines, il accomplit trois ans de philosophie au grand séminaire de Baudoinville (Moba) chez les Pères Blancs (1954-1957), dans le Nord-Shaba. Après réflexion et conseil, il maintient son désir d’entrer dans la congrégation de l’Assomption. C’est ainsi qu’il part pour la Belgique et le noviciat de Taintegnies où il prend l’habit le 31 octobre 1957. Il est accepté aux premiers vœux qu’il prononce le 1er novembre 1958 à Taintegnies. Il est envoyé étudier la théologie à l’Angelicum à Rome où il est reçu à la profession perpétuelle, le 21 novembre 1961 et où il décroche une licence. Il est ordonné prêtre le 8 décembre 1961, avec dispense d’interstices. Il se rend ensuite à l’Université catholique de Louvain pour 4 années d’étude (1962-1966) en vue d’obtenir une licence en philosophie et en lettres. Rentré au Zaïre en 1967, le P. Jérôme est nommé professeur au collège de Kambali Butembo, primitivement appelé collège Pie X. Il y enseigne dans les classes terminales le français, le latin et la philosophie. Il devient directeur de l’établissement. Le 28 janvier 1975, le P. Jérôme est appelé à assumer la charge de secrétaire général adjoint de la Conférence épiscopale du Zaïre. Il réside désormais pour cela à la capitale, Kinshasa. En 1980, il ressent les premières atteintes de son mal. Il est alors envoyé en Belgique pour y recevoir des soins appropriés.

Il doit y retourner en décembre 1980. Atteint d’une tumeur au cerveau, il meurt subitement, le jeudi 5 février 1981, à la clinique universitaire d’Anvers. Sa dépouille mortelle est rapatriée au Zaïre, à la demande de la Conférence épiscopale, le 15 février 1981. Les funérailles ont lieu le mercredi 18 février. Les restes mortels sont inhumés à l’entrée de l’église de Kitatumba de Butembo.

Hommage au P. Jérôme par Mgr A. Kaseba, évêque de Katemie-Kirungu.

« Cher Père Jérôme. Dépouillé de tout faste, tel est le cadre intime que vous avez choisi comme lieu de votre dernière demeure. Quelle simplicité, qui, du reste, reflète fidèlement le style de vie que vous vous étiez imposé. Telle vie, telle mort. Toute -votre vie durant, vous avez cultivé avec un extrême soin la discrétion, l’oubli de soi. Vous êtes mort dans l’effacement. Nous avons repris votre message qui fait écho à la spiritualité de Jean-Baptiste: ‘Il faut que le Christ grandisse et que moi je diminue. Telle semble avoir été réellement votre devise, votre consigne d’action, que nous accueillons aujourd’hui comme votre testament spirituel pour ceux qui ont partagé avec vous la même vie au sein des structures de l’Eglise de Dieu qui est au Zaïre. Si j’ai tenu à vous accompagner jusqu’à votre dernière demeure, c’est précisément, par delà l’amitié qui nous liait depuis de longues années, pour vous témoigner, au nom de la Conférence épiscopale du Zaïre, notre affection et notre estime et vous dire de vive voix notre sincère merci de tout ce que vous avez été pour notre Conférence durant les six ans de votre mandat de Secrétaire général-adjoint. Pour avoir été mêlé de près aux démarches et négociations préalables à votre désignation, je sais quel sacrifice votre départ devait représenter. Vous occupiez à Butembo un poste de responsabilité, des espoirs fondés étaient concentrés sur vous pour d’autres grandes responsabilités. On connaît votre attachement à la paisible cité de Butembo. Votre oui de janvier 1975 rappelait à sa façon le oui d’Abraham, pour gagner la tumultueuse capitale, au climat de fournaise, pour vivre une réelle aventure dans l’arène de l’époque… ».

Bibliographies

Bibliographie et documentation. Documents Assomption, Nécrologe (II) 1981-1983, p. 7-8. L’Assomption et ses (Euvres, 1981, n° 606, p. 31. Marc Champion, Augustins de l’Assomption, Province du Zaïre (religieux défunts 1929-1994), Butembo, 1994, p. 42-44. In Memoriam P. Jérôme Masumbuko Tsongo-Ndara (textes rassemblés par le P. Mbogha Kambale Charles, 1981). Dans les ACR, du P. Jérôme Masumbuko, correspondances (1957-1976). Nous avons trouvé également dans le dossier personnel du P. Jérôme un article imprimé du Il octobre 1959, intitulé ‘Nous resterons unis’.