Joachim (Jakob) DOEPPLER
1880-1934
Religieux allemand de la Province de Lyon.
Un Bavarois, d’abord religieux Ermite de St-Augustin.
Né en Franconie en 1880, de parents de condition modeste, Jakob apprend le métier de cordonnier exercé par son père. Dès son jeune age il est attiré par le désir de s’instruire, mais ne peut que profiter de ses rares moments de loisir pour voler à ses travaux habituels le temps d’un apprentissage autodidacte. En 1899, le service militaire du Reich l’envoie en garnison à Metz, alors ville allemande. Il mûrit le projet d’une vie religieuse pendant les deux années que requiert le service militaire. En 1901, il peut mettre son projet à exécution et entre au couvent des Ermites de Saint-Augustin à Wützbourg, ville de Bavière sur le Main. Il est admis à la première profession en 1904 et exerce comme religieux convers le travail de la brasserie. Estimé capable d’autres emplois, il est chargé de la surveillance d’enfants, admis comme internes dans l’école dépendant du couvent. Il s’y révèle musicien apprécié. Quand éclate la première guerre mondiale en 1914, il est mobilisé comme artilleur et doit prendre part aux opérations militaires du front occidental où son courage lui vaut plusieurs déco rations. En 1917, il est fait prisonnier et n’est libéré qu’en 1919. Sa discrétion sur ses dures années de guerre ne laisse guère soupçonner ce qu’il peut endurer. Cependant il porte physiquement les marques d’une blessure que lui a infligée, au camp, un Soudanais. Pris d’une exaltation incontrôlée, son gardien lui assène un tel coup de crosse sur la mâchoire que l’artilleur Jakob en a les dents toutes brisées.
Assomptionniste à Scheidegg.
La vie de Jakob Doeppler, après la guerre, va être transformée par la rencontre du P. Césaire Kayser (1863-1931),
cet assomptionniste alsacien qui porte la préoccupation d’acclimater l’esprit du P. d’Alzon en terre germanique. Déjà l’Assomption lui doit la découverte, fortuite, de la maison de Scherwiller. On sait qu’en juillet 1919, par une erreur inexplicable, le P. Césaire se trompe de direction et au lieu d’arriver à Kientzheim près de Colmar (Haut-Rhin), se rend à Kientzheim, aux environs de Sélestat (Bas-Rhin). Un foyer sans enfants de Scherwiller, M. et Mme Meyer, offre sa demeure pour la fondation de l’alumnat Saint-Odile, prénom de Mme Meyer et de la Sainte chère aux Alsaciens. Une occasion, toute aussi généreuse, permet à l’Assomption de s’implanter en Bavière, grâce à Jakob-joachim Doeppler, quêteur de fonds en Allemagne grâce à la diffusion du bulletin en allemand des Missions de lAssomption (1928). jakob obtient son exeat régulier et se met à la disposition du P. Césaire dont il a fait connaissance par l’intermédiaire d’un autre Ermite, Frère Didascus, en rupture de ban avec son Ordre: opposés au caractère plus froid et distant de leurs anciens confrères Ermites, les deux jeunes gens apprécient l’esprit de famille qui règne à l’Assomption. Frère Didascus fait connaître à son compagnon l’ermitage d’Emmaüs, en Suisse, près de Bremgarten (Argovie). Energique, très doué pour toutes les affaires pratiques, financières, commerciales et immobilières, Jakob peut acheter en 1928 une maison que lui indique le curé de Scheidegg où il regroupe une vingtaine de jeunes gens. En 1929, l’évêque d’Augsbourg, pourtant peu enclin à favoriser l’implantation de Congrégations sur son territoire, accepte sous certaines conditions cette fondation insolite, mi-religieuse, mi-éditoriale. Le P. Césaire transforme Scheidegg en un noviciat de Frères convers à partie des recrues que Jakob compte dans son imprimerie. Sous le nom de Frère Joachim, Jakob commence avec ses compagnons son noviciat assomptionniste le 28 aoùt 1931, sous la direction du P.-Burgard. En 1931, on peut acheter une vaste fabrique de chapeaux, voisine de la première résidence, pour mettre au large la nouvelle communauté. Vers Noél 1933, le Frère Joachim se plaint de malaises. Placé dans un sanatorium, il est soigné par un Dr qui diagnostique chez son patient une grande faiblesse cardiaque et une forme d’hydropisie avancée. On enlève au malheureux frère jusqu’à 16 litres d’eau! Revenu à Scheidegg, il meurt le 2 juillet 1934. Il est inhumé au cimetière de Scheidegg.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1934, n° 533, p. 185; n° 537 p. 225-227. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudrefoy. On doit au Frère Joachim Doeppler l’initiative de la collection en langue allemande des Missions des Augustins de l’Assomption. Notices Biographiques