Après des études primaires dans son village, en 1947, il entre à l’alumnat de Saint-Maur (Maine-et-Loire) et après trois années, il rejoint Cavalerie- Prigonrieux (Dordogne). Ses études secondaires sont couronnées par le baccalauréat es-lettres, 1re partie, en 1953.
Nous le retrouvons au noviciat de Pont-l’Abbé d’Arnoult (Charente- Maritime). Il commence son noviciat le 18 octobre 1953 et prononce ses premiers voeux le 19 octobre de l’année suivante.
Après une année d’études à Valpré (Lyon), il obtient la deuxième partie du Baccalauréat-es-lettres. Layrac l’accueille pour deux ans (1955-1957) pour les études de philosophie.
C’est la guerre d’Algérie… et en Algérie il passera une longue période dans une affectation très délicate : adjoint à l’officier de renseignements. On sait que c’est cet organisme qui interroge les prisonniers et les suspects… et on sait aussi les dérives possibles !
Son aumônier militaire écrit : « son expérience, à peu près unique, a été très précieuse, car il s’est nettement imposé dans ces fonctions et il a su prouver que l’on pouvait, dans ce service, faire parfaitement et avec beaucoup d’humanité, son travail et rester un chrétien impeccable. Il a su s’opposer à des procédés qu’il réprouvait parce que contre la morale chrétienne« .
Après ces deux ans (1957-1959) passés sous les drapeaux, le Père Joseph est envoyé à Rome pour poursuivre ses études de théologie, à l’Angélique (Université tenue par les Dominicains). Il passera quatre années à Tor di Nona, émaillées de divers événements : profession perpétuelle, le 21 décembre 1960, le sacerdoce le 17 février 1963 et la licence en théologie en juin 1963.
À cette époque, les jeunes prêtres suivaient une année de pastorale, à Valpré (Lyon), en rendant des services au diocèse, tant dans la catéchèse que dans le service paroissial (1963-1964). Puis ce furent des études supérieures dans les facultés d’Angers et de Nantes, tout en résidant à Saint-Maur. En 1967, après avoir couronné ses études par la Licence en Psychologie, le Père Joseph fait un stage d’un an à l’Institut de l’A.M.A.R. (aide médicalisée aux religieux) à Paris.
Au terme de ces longues et solides années de formation, ses supérieurs le destinent à des services communautaires de plus en plus importants dans lesquels allaient se manifester ses qualités de dévouement, d’intelligence, d’énergie et de fraternité aussi. Avec d’autres frères, le Père Joseph fonde à Nantes un foyer-postulat, pour remplacer les alumnats disparus. Une expérience de deux ans (1968-1970) qui a échoué.
De 1970 à 1978, il est Supérieur et Directeur du Centre Agricole et Horticole de Kerbernès à Plomelin (Finistère). En 1973 il est, en même temps, deuxième assistant provincial.
Le voici à Toulouse pour de nombreuses années, de 1978 à 1999. En même temps il est nommé premier vice-assistant provincial de l’Ouest. On peut dire que le Père Joseph a désiré faire de cette ville de Toulouse un point important d’ancrage assomptionniste. Après une année passée dansla communauté de la rue du Cagire, il entre en septembre 1979, dans la communauté de la maison d’enfants de la Grande-Allée, en qualité de Directeur. Il aura aussi, de 1988 à 1992, la charge de Supérieur de la communauté.
Les religieux ne sont plus assez nombreux pour animer cette oeuvre, le Père Joseph prépare la transition pour la nomination d’un Directeur laïc. Mais il tient à rester membre du Conseil d’Administration de cette maison d’enfants où il s’était, longtemps, dépensé avec dévouement et compétence. Lorsque les religieux quitteront la Grande-Allée, en 1993, il fait partie de la communauté Saint-Exupère (Toulouse).
Mais, premier conseiller vice-provincial il doit beaucoup aider le Père Raphaël Le Gleuher, douloureusement touché par la maladie. Et quand le Père Raphaël décède le 19 novembre 1991, la consultation des religieux démontre clairement que le Père Joseph Henry peut lui succéder comme Vice-Provincial de l’Ouest. La nomination a lieu vers la fin de l’année1991. « Dans cette activité, dira le Père François Rumeau, le Père Joseph déploya toute sa capacité d’attention aux communautés, aux personnes, aux problèmes à résoudre. Il était présent sur le terrain, manifestant esprit d’initiative et de décision« .
En plus de ces fonctions, il suivait les communautés de Roumanie, et les Roumains faisant leurs études en France. Que de fois n’a-t-il pas rendu des visites à sa « chère Roumanie » comme il disait.En 1999, il fait partie de la communauté de Layrac. Après une visite auBrésil (autre terre qui lui était chère) où il était allé pour l’inauguration dela nouvelle Province, sa santé donne quelques inquiétudes. En février2000, une grave opération, qui nécessite une hospitalisation jusqu’à fin avril. Il retrouve alors des forces, recommence à conduire et, en tant que sous-prieur, il participe à l’animation de la communauté.
De nouveau des problèmes de santé en avril 2001. Et toujours la même volonté de vivre, de guérir. Début juillet, il a la joie de rejoindre son pays natal, sa famille, frères, soeur, neveux et nièces, qui durent bientôt lui rendre visite à l’hôpital de Brest.
Il rejoint, en ambulance la clinique Saint-Hilaire d’Agen, espérant toujours revenir en communauté. Mais la maladie a eu raison de son courage et de son énergie et il décède le 1er août 2001, à 20 h 15, dans la soixante-sixième année de son âge.
Ses obsèques auront lieu au Prieuré de Layrac, le 4 août. L’Eucharistie est présidée par le Père Pierre-Emmanuel Rospide, et c’est le Père Alain Marchadour, qui a vécu de longues années avec le Père Joseph sur la place de Toulouse, qui assurera l’homélie, devant de nombreux membres de sa famille, de nombreux Assomptionnistes venus de Paris, Bordeaux, Agen, Gimont, Toulouse et Nîmes. Un Fax du Père Bernard Holzer, Assistant général et secrétaire général, est lu devant l’assemblée, de même qu’une page du Père Claude Maréchal (ancien Supérieur général) ainsi qu’un mot de Soeur Vivien, Conseillère Provinciale des Soeurs de la Sagesse. L’homélie se termine par cette phrase pleine d’espérance : « il est parti à l’heure du Seigneur ; à nous, il laisse des regrets, de la peine, mais aussi un programme à poursuivre : servir nos frères, un peu comme il l’a fait, sans se ménager ; jusqu’au dernier moment« .
Il repose au cimetière de Layrac, à côté de ses frères aînés qu’il a beaucoup servis et aimés.