Religieux de la Province de Lyon.
Formation en Orient.
Maurice Marchand est né le 31 juillet 1884 à Bellentre, près de Aime (Savoie). Il entre à l’alumnat de Notre-Dame des Châteaux (Savoie) où il étudie de 1897 à 1900, puis va faire ses humanités à Brian (Drôme), de 1900 à 1903. Il garde de ces années lointaines le sens de la pauvreté matérielle et d’une ferveur enthousiasmée pour l’Assomption. Il entre au noviciat à Louvain (Belgique), le 18 octobre 1903, prononce ses premiers vœux, sous le nom de Frère Joseph-Marie, le 13 novembre 1904 à Jérusalem où il est envoyé comme novice de deuxième année et étudiant en philosophie (1905- 1907). Il enchaîne avec les études de théologie (1907-1910). Profès perpétuel le 29 octobre 1905, il est ordonné prêtre le 10 juillet 1910, toujours à Jérusalem.
Apostolat et ministère conduits avec dynamisme.
Pour son premier poste, le P. Joseph-Marie est envoyé en Turquie comme vicaire à Haïdar-Pacha (1910-1915). Rentré en France par la Russie, il est un temps mobilisé. En 1916, nous le retrouvons curé de Landry en Savoie, paroisse voisine de Bellentre. Il y reste deux ans et en 1920, il est appelé à succéder au P. Savinien Dewaele comme supérieur de l’alumnat de Saint-Sigismond (1920- 1923). Tout est à faire ou presque, à organiser et il remplit les fonctions cumulées de supérieur, d’économe et, de professeur. Homme de grande bonté et d’une piété profonde, il marque ses jeunes élèves de l’empreinte de sa douceur persuasive et de l’esprit -de famille qu’il impulse au jeune alumnat encore au berceau. Il sait aider les jeunes, les comprendre, accordant de longues promenades, partageant les jeux et les sentiments de son petit monde. Partisan d’un travail manuel jumelé à l’effort intellectuel,
il s’active pour remettre en état le vieux nid d’aigle des Châteaux longtemps délaissé. Il aime accueillir des religieux en mission qui se trouvent de passage, susceptibles d’intéresser les jeunes par des conférences sur leur activité apostolique. A la fin de son triennnat de supérieur, le P. Joseph-Marie est affecté à l’éphémère collège d’Arles (Bouches-du-Rhône) qu’il faut vite songer à laisser. En 1926, le voilà à Scy-Chazelles (Moselle) comme professeur d’alumnat, puis en 1927 dans la maison voisine du noviciat. En 1929, l’attend le Foyer du marin à Marseille (Bouches-du-Rhône). Le Foyer est à l’époque un pauvre local, proche du port, qu’il s’agit d’animer avec le Frère Rambert Heller. Dans un bout de couloir, à 5 heures du matin, il célèbre la messe en solitaire, avec un sermon d’usage ramassé en quelques mots dont le leitmotiv est l’inévitable: « Frère Rambert, il faut mourir ». En 1934, une nouvelle activité s’offre à lui où il va pouvoir donner toute sa mesure. Il s’agit d’animer la paroisse de La Ginouse à Toulon où l’Assomption, avec le P. Giraudo, dessert depuis un an une chapelle. Quand il y arrive, il n’y a pas de place pour lui au petit presbytère de deux chambres, déjà occupées par le P. Giraudo et le P. Jovien Bermond. Au début, il dépend pour son service paroissial de deux curés, celui de La Garde et celui de Saint-Jean-du-Var, qui n’entendent pas lui lâcher la bride. Très vite, il obtient avec diplomatie plus de latitude et d’autonomie. En 1937 meurt le curé de La garde, l’abbé Dol, tandis que son voisin, l’abbé Sigalloux, se retire du ministère. L’évêché de Fréjus, sollicité par le P. Marchand, en profite pour redessiner les limites des paroisses. Le 26 septembre 1937, le Père Joseph-Marie peut lire le décret officiel de l’érection de sa paroisse. Il met tout son cœur et toute son énergie pour développer ce lieu sur le plan spirituel et sur le plan matériel. Il renouvelle le presbytère trop exigu, en l’aménageant de façon plus spacieuse et plus confortable. Son vicaire, le Père Médard Hudry, bon menuisier, refait le mobilier de l’église-. bancs, sacristie. On peut acheter un nouvel autel, une cuve baptismale, refaire les peintures, baptiser une nouvelle cloche. Sur le plan de l’animation, le P. Joseph-Marie est un partisan convaincu des mouvements d’Action catholique en 1935, il jette les fondements de la L.F.A.C. (ligue féminine), puis, l’année suivante, des groupes de J.E.C. et de J.O.C. Les conférences Saint-Vincent de Paul voient le jour en 1938, avec des groupements pour les anciens et pour les jeunes. En 1944, une chorale paroissiale peut être constituée, sous la direction de Jacques Laporte, vite secondé par Henri Tiscornia qui deviendra responsable des chorales A Cœur joie. D’autres mouvements de piété sont lancés: Tertiaires de Saint-Augustin, Heure sainte, Adoration du Saint-Sacrement. Il faut dire aussi que le P. Joseph-Marie est bien secondé par une communauté vivante et dynamique: les PP. jovien Bermond, Jean-Bernard Arnold, Médard Hudry, Louis-Gabriel Courriol, Paul-Augustin Domon, Félix Michel, Alpin Allemand et le Frère Marie-Edmond Roesch. En août 1947, fatigué, le P. Joseph-Marie est envoyé au service des jeunes étudiants qui viennent de fonder la maison de Valpré, aux portes de Lyon. Il y reste de 1947 à 1954. Il gagne alors la maison de repos de Lorgues (Var) où il passe encore dix années, animé par un fraternel souci de service, égayé par un sourire sans ombre. Il y meurt, à 80 ans, le 8 novembre 1964.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. juin 1965, p. 79-80. Assomption 65, pages 30-31. Rhin-Guinée (bulletin de Lyon), 1964, n° 57. Dans les ACR, du P. Joseph-Marie marchand-Liffoz, rapport sur Saint-Sigismond (1921), rapports sur Toulon (1935-1946), correspondances (1905-1960).