Religieux bulgare de la Province de Lyon.
Dans la lignée des premiers religieux bulgares.
Joseph Marachliev (1) est né à Philippopoli en Bulgarie, le 23 janvier 1853. Une de ses nièces, Sœur Perpétue, Oblate, est également de la famille de l’Assomption. Joseph fait partie de la première équipe d’élèves scolarisés à Saint-André en 1863 par le P. Galabert pour lequel il gardera un véritable culte toute sa vie et dont il rappellera la conversation. En 1867, Joseph commence à fréquenter avec assiduité la communauté. C’est tout naturellement le P. Galabert, supérieur de la mission, qui donne au jeune Joseph l’habit religieux, dans la chapelle des Oblates à Karagatch (Andrinople), le 25 décembre 1870. Le Frère Joseph prononce ses voeux perpétuels de religieux frère le 5 avril 1874. Au cours des événements de la guerre russo-turque en 1877-1878, il trouve son affectation déterminée au service des oeuvres agricoles et sociales de la mission à Andrinople. Il encadre les orphelins et les orphelines recueillis par les religieux et les Oblates pour lesquels va être organisée une forme de vie familiale. Une ferme éloignée de 10km. de Karagatch, baptisée Saint- Isidore, est en effet achetée pour occuper et faire vivre toute cette jeunesse délaissée. Pendant 28 ans, le Frère Joseph y travaille. Il y passe toute la semaine, vivant comme un paysan. Il rentre le samedi soir à Karagatch pour la confession, le chapitre des coulpes, les offices religieux en communauté le dimanche. Le lundi est consacré aux courses à faire en ville et le lundi soir, le Frère Joseph retourne à son exploitation. A chacun de ses voyages, le Frère rapporte les produits de la ferme que l’on se plait à lui demander avec insistance et pour lesquels il aime se faire prier. En 1908, trouvant que le coût d’une telle exploitation n’est plus rentable, les supérieurs décident la vente des terres à des Conventuels hollandais.
Le Frère Joseph en est affecté. Pour lui éviter le spectacle, il part en pèlerinage à Jérusalem. Par la suite, la ferme de Saint-Isidôre passe encore entre les mains d’un Autrichien et la guerre des Balkans en 1912-1913 anéantit l’exploitation, même les regrets que l’on aurait pu éprouver.
‘Tchélébi’, une vraie figure de Religieusx du Désert.
Surnommé Tchélébi, le Frère Joseph est désigné en 1912 pour la mission d’Eski-Chéir en Turquie. Pendant la première guerre mondiale, en tant que citoyen bulgare, il peut rester sur place en compagnie d’un prêtre grec, le P. Néophytos. Mais en 1915, il est emprisonné par les Turcs avec d’autres religieux qu’une intervention du Vatican auprès de l’empereur d’Autriche réussit à faire libérer. Le Frère Joseph peut gagner Kadi-Keùï pendant tout le reste de la guerre. En 1919, il supplie le P. Ludovic Marseille de l’accompagner à nouveau à Eski-Chéir pour rétablir la mission endommagée par les Turcs et occupée alors par les Anglais. Tous deux peuvent camper dans la maison Saint-Antoine, avec pour tout ustensile une marmite en terre cuite, unique plat posé directement sur la table pour les repas préparés par le Frère Joseph. Ses talents de cuisinier n’ont jamais exposé les convives à commettre le moindre péché de gourmandise. En mai 1919, les Grecs reprennent l’offensive en Asie Mineure. On sait que Mustapha Kémal organise la résistance à l’aide de bandes d’irréguliers, les fameux ‘tchétés’ qu’il fait instruire et armer grace à l’aide russe. Pendant toute la durée de la guerre de reconquête, 4 religieux et 4 Oblates réussissent à se maintenir au prix de mille dangers, ravitaillés par le jardin du Frère Joseph. La mission est pillée, incendiée au cours d’offensives et de contre- offensives, notamment lors de la fuite des troupes grecques le 5 septembre 1922. Le 9 septembre, les religieux rejoignent Kadi-Keuï après une véritable odyssée, dernière étape terrestre de la vie du Frère Joseph. (1) On trouve plusieurs formes de transcription de ce nom bulgare: Marachliev, Maraschlief, Marachliski.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1939, n° 791, p. 382; n° 792, p. 391-392; n° 797, p. 426-430. missions des Augustins de l’Assomption, 1939, n° 441, p. 451-452. Lettres d’Alzon, t. XIII (1996), p. 455.