Religieux de la Province de Paris, vicaire général de la Congrégation (1918-1922).
Un homme de responsabilités et d’appareil.
Joseph Maubon est un enfant de Lunel (Hérault), né le 21 janvier 1849. Elève du collège Saint-Jean de la ville où le repère l’un de ses professeurs, M. Louis Allemand, il passe au collège de l’Assomption de Nîmes en 1863. Il y reste jusqu’en 1867. Il décide de se faire religieux et demande son admission au noviciat du Vigan (Gard). Le 31 octobre 1867, il prend l’habit et prononce ses vœux perpétuels, le 8 décembre 1869 à Arras (Pas-de-Calais), à l’orphelinat du P. Halluin, où il réside de novembre 1868 à août 1870 et où il étudie la philosophie. Il revient ensuite à Nîmes, de 1870 à 1874, où il remplit de nombreuses fonctions au collège: surveillant, professeur, préfet de discipline, économe, tout en se préparant à l’ordination sacerdotale, conférée par Mgr Plantier à Nîmes, le 11 février 1872. En novembre 1874, le P. d’Alzon le nomme supérieur de l’alumnat d’Arras, essaimé des Châteaux, lequel s’établit dans un premier temps dans l’orphelinat avant de s’en affranchir (novembre 1874-avril 1876). Le P. Joseph est le fondateur de l’alumnat de Clairmarais (Pas-de-Calais) dont il est le supérieur d’avril 1876 au mois d’octobre 1882. Le P. d’Alzon lui enjoint d’y séparer alumnat de grammaire et alumnat d’humanités, ce qui conduira en 1879 à la fondation de Mauville (Pas-de-Calais). En 1882, le P. Picard l’envoie fonder une communauté de religieux étudiants à Koum-Kapou, jeunes profès de Osma, en plein quartier musulman d’Istanbul. Le P. Joseph est supérieur de cette communauté exposée’, de 1882 à 1885. La confiance du P. Picard en ce jeune religieux le fait nommer supérieur de toute la mission d’Orient (1892-1892). Il est rappelé en France de 1892 à 1894 pour organiser la formation des religieux (Paris, Toulouse).
A la mort du P. Alexis Dumazer, il accepte la direction du collège de Nîmes (1894-1900). Après les fêtes du cinquantenaire de l’établissement qui ont occasionné le transfert des restes du P. d’Alzon du cimetière Saint-Baudile à la chapelle du collège et l’érection de sa statue dans la cour (juin 1893), le P. Joseph fait construire une façade neuve sur l’avenue Feuchères et transforme la chapelle entièrement décorée. Devenu assistant général à la mort du P. Pernet (avril 1899), le P. Joseph qui apprend l’espagnol à 51 ans, part volontaire pour la mission du Chili dont il assume la responsabilité générale de 1901 à 1918. Clest là, à ce poste, qu’il apprend la nouvelle du décès du P. Emmanuel Bailly (novembre 1917).
Un intérim difficile.
Revenu en France, le P. Joseph Maubon se trouve à la tête de la Congrégation comme assistant vicaire général, cieux autres assistants étant décédés (P. Vincent de Paul Bailly en 1912 et le P. Joseph Germer-Durand en 1917). A 69 ans, il procède à une réorganisation de la Curie avec la désignation des PP. André Jaujou, Ernest Baudouy, Stéphane Chaboud et Marie-Bernard Horgues. Depuis la promulgation du nouveau Code de Droit Canonique (1917), il est exigé des Congrégations d’aligner leurs Constitutions sur les normes générales du Droit. Au chapitre général de 1918 à Notre-Dame de Lumières (Vaucluse), où l’on convoque des délégués dans les conditions difficiles d’une Europe en guerre, de nombreuses communautés désorganisées et dans un climat de fronde à l’intérieur, on tente d’établir un compromis entre ces exigences et les traditions de l’Assomption. Mais au chapitre suivant tenu à Rome, la Congrégation des Religieux impose ses diktats canoniques. Le chapitre est invalidé. Réaliste, le P. Joseph Maubon plaide pour un ralliement sincère aux thèses du nouveau droit, malgré ses atttaches et ses préférences personnelles pour l’ancien système de gouvernement à l’Assomption (cooptation des délégués au chapitre, généralat à vie, gouvernement centralisé). En 1923, Rome fait connaître son choix, en écartant aussi bien les tenants de ‘l’ancien système’ que les protestataires de la fronde (Merklen). Un homme neuf est porté à la tête de la Congrégation, le P. Gervais Quenard. Tous les assistants et officiers nommés en 1923 n’ont eu aucune part de responsabilité dans le gouvernement antérieur de la Congrégation (Thomas Darbois, Alype Pétrement, Matthieu Lombard, Possidius Dauby, assistants; Ambroise Jacquot économe général et Romuald Souarn procureur général). Les anciens responsables sont tous écartés, dont le P. Joseph Maubon. Il demande à se retirer à Jérusalem où il se met au service de l’apostolat des pèlerinages et vit volontairement dans l’ombre, jusqu’à sa mort, le 13 février 1932, à 82 ans achevés. Il est inhumé à Saint Pierre de Galhcante.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1923, no 49, p. 370-371; 1932, no 427, p. 34-36; n 429, p. 49-64; no 430, p. 65-72; no 432, p. 81-83; no 441, p. 153-160. Polyeucte Guissard, Portraits Assomptionistes, p. 24-32. Vers l’autel @bulletin de Scherwiller), supplément 1932. Padre Jose maubon (biographie espagnole), 1996. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Lettres d’Alzon, t. XIII (1996), p. 456- 457. Lettre du P. J. Maubon au P. G. Quenard, Rome, 9 mai 1922. Pierre Touveneraud, Le régime des provinces à l’Assomption, 1973. Du P. Joseph Maubon dans les ACR, discours de distribution des prix (1894), discours sur les Oeuvres de l’Assomption en Orient (1893), correspondances (1868-1932), notes de retraites, agenda de correspondances, allocutions au chapitre de Lumières (1918), circulaires (1918-1922), rapports de Santiago (1907-1913).