Jossif (Petko) PASCOV – 1893-1917

Liste noire, 1917.
« Depuis le 1er janvier de cette année 1917, la maladie
semble disputer à la guerre le droit de multiplier nos deuils.
Vous avez appris par les Nouvelles de la Famille les morts
du Frère Victorien Planté, profès, à San Remo; du Frère Domnin,
novice, à Luxembourg, du Frère Ephrem Richard,
novice, à Louvain, du Père Corentin Kerbourc’h, prêtre
étudiant à Rome, du Frère Jossif Pascov, profès, à Louvain. A cette liste
déjà longue s’ajoutent en mai et en juin, les morts du Père
Silvain Barthassat, à Louvain, du Frère Rogatien Colineaux et du
Frère Marie-Aubin Nogaro, décédés à cinq jours de distance, le 15
et le 20 juin, à Louvain. Ce sont donc huit des nôtres appelés, en
dehors des champs de bataille, à paraître devant Dieu, en moins de
six mois. Je ne reviens pas sur les détails de leur vie si cour-te
et de leur mort si édifiante. La plupart, novices ou
étudiants, sont morts si jeunes qu’on peut les ranger parmi ceux
qu’on appelle des voleurs de paradis. lis ont reçu la récompense au
début de la carrière, sans avoir eu le temps de la parcourir et de
prendre part aux épreuves et aux combats de l’apostolat ».

P. Emmanuel Bailly.

Notices Biographiques A.A

Religieux bulgare. Un destin inachevé. Originaire de Philippopoli en Bulgarie où il est né le 26 mars 1893, Petko Pascov est scolarisé dans les alumnats d’Orient: à Karagatch et au collège Saint- Augustin, de 1904 à 1908, puis à Phanaraki en Turquie, de 1908 à 1911. Il vient commencer son noviciat à Gempe en Belgique où il prend l’habit le 14 août 1911, sous le nom de Frère Jossif. Il achève son temps de formation au noviciat de Limpertsberg, dans le Grand-Duché de Luxembourg où il prononce ses vœux perpétuels, le 15 août 1913. Quelques semaines plus tard, il part pour la maison d’études de Louvain. Il achève sa philosophie (1913-1916) lorsqu’une fièvre intestinale se déclare. Peu après elle se transforme en une tuberculose généralisée. Les soins prodigués sont impuissants à le guérir. Le Frère Jossif, tout à fait conscient de la gravité de son mal, accepte volontiers le sacrifice de sa vie et il meurt sans agonie le matin du 17 mai 1917, au jour de l’Ascension. Il nia que 24 ans à peine achevés. Son corps repose au cimetière de l’abbaye de Parc, à Louvain. Des Ephémérides de Louvain. « Jeudi 17 mai 1917, jour de l’Ascension. Le lever est à 5h30. Nous chantons Prime, suivie de la méditation. Avant de commencer la messe, le Père [Possidius Dauby] nous annonce la mort du Frère Jossif qui s’en est allé doucement fêter l’Ascension au ciel. La messe sera chantée pour le repos de son âme. Au déjeuner, le Père Possidius nous parle des derniers moments du Frère Jossif, entré dans le coma pendant la nuit. Il a perdu connaissance insensiblement et il ne se rendait plus compte de ce qui se passait autour de lui. Il s’est éteint sans souffrance. Le Père demande que la fête religieuse se continue mais refuse les manifestations personnelles à l’occasion de sa fête. A.A Le corps du Frère Jossif est exposé au parloir Saint-Pierre. Après le déjeuner, nous nous y rendons pour chanter un De Profundis. Il n’y a rien de changé quant au règlement des jours de fête. Le souper est avancé d’une demi-heure. Vendredi 18 mai, fête de saint Venance. On chante la messe de Requiem. L’absoute est donnée près du corps. Vers une heure et demie de l’après-midi, les futurs prêtres s’en vont chez les Pères Jésuites pour une répétition des cérémonies. Dans la soirée, on récite l’office des morts pour le Frère Jossif La mise en bière a lieu pendant la récréation du soir. Samedi 19 mai, fête de saint Pierre Célestin. La messe de communauté est célébrée par le P. Simon. A 8 heures 30, a lieu la levée du corps. On récite les Matines et on chante les Laudes de l’office des morts. La messe d’enterrement est chantée par le P. Possidius. Pour le reste de la cérémonie, tout se passe selon l’usage. A l’obéissance du soir, les prêtres ordonnés demain demandent pardon à la communauté de leurs manquements et promettent de prier pour tous. Le Père Possidius leur adresse quelques mots et les bénit au nom de leurs familles absentes et au nom du P. Général [Bailly] Le P. Eustache vient assister à l’ordination de ses anciens. C’est le cardinal Mercier qui vient donner l’onction sacerdotale à 39 diacres demain dont 9 de nos frères assomptionistes, les Frères Euchariste Boucher, Dieudonné Dautrebande, Cassien Dubost, Aubert Dansette, Odon Leroy, Théophane Bourreau, Vincent Ferrier Denys, Alcime Trémelot et Bernard Finaert ».

Bibliographies

Bibliographie et documentation; Lettre à la Dispersion, 1917, n° 453, p. 370. Notice biographique par le P. marie-Alexis Gaudefroy. Circulaire du P. Emmanuel Bailly, 4 août 1917. Ephémérides de Louvain, mai 1917. Notices Biographiques