Lambertus (Theodoor) VERMEULEN – 1912-1991

Aumônerie militaire.
Le clergé séculier se trouva souvent, au sortir de la
seconde guerre mondiale, dans l’impossibilité de prendre en charge tous les
postes d’aumônerie militaire prévus par les diverses administrations. C’est
en
raison de cette pénurie que les Supérieurs Majeurs des Congrégations
religieuses autorisèrent assez largement des religieux de leurs Instituts
à vivre en dehors de leur couvent et à accepter des tâches de suppléance
dans le cadre de ces aumôneries militaires, mais en ficant quelques
conditions d’âge (un minimum de 35 ans), des qualités vérifiées de
doctrine, de piété et d’esprit religieux. Faisaient cependant problème pour
les Instituts l’absence prolongée de ces religieux de toute forme de vie
commune
et une certaine indépendance à l’égard de l’autorité religieuse régulière.
L’aumônier militaire dépendant effectivement d’un Ordinaire militaire pour
sa nomination, son maintien en charge, la discipline sacerdotale et
apostolique
dans l’exercice de son ministère propre. Les Supérieurs Majeurs avaient à
coeur de rappeler que ces religieux n’étaient cependant ni exclaustrés ni
membres exempts et qu’ils gardaient toutes les obligations de leur choix de
vie religieuse.

Religieux de la Province des Pays-Bas. Temps de préparation. Theodoor Vermeulen, né le 6 mars 1912 à Maastricht aux Pays-Bas, est le fils de Lambertus Vermeulen et de Maria Perée. Il commence sa première scolarité à Maastricht, puis la poursuit à Hasselt pour le secondaire et la termine enfin à l’école apostolique Sainte-Thérèse de Boxtel (1930- 1933). Le jeune homme commence son noviciat à Taintegnies en Belgique, sous le nom de Frère Lambertus qui est en fait le prénom de son père. Par la suite, il reprendra son prénom de baptême, sous la forme abrégée de Theo. Le 2 octobre 1934, il prononce ses premiers vœux à Taintegnies. Le P. Romanus Declercq, son maître des notes, note à son sujet: « Le Frère Lambertus a fait un bon noviciat. C’est un jeune religieux qui est bien doué intellectuellement sans être brillant, mais qui arrive assez facilement. Il est de bon caractère, jovial, ayant quasi toujours le sourire aux lèvres, dévoué et soigneux. Ces bonnes aptitudes morales et physiques laissent bien augurer de son avenir dans la vie religieuse ». De 1934 à 1936, le Frère Lambertus passe à la maison d’études de Saint- Gérard pour deux années de philosophie. De 1936 à 1940, il étudie la théologie à Louvain. Le P. Aubain Colette signe son rapport d’admission à la profession perpétuelle, émise à Louvain le 2 octobre 1937 avec cette simple observation: « Le Frère Lambertus est un homme de confiance, une vocation tardive qui fera un excellent religieux ». Ce dernier est ordonné prêtre le 11 février 1940 à Louvain également. Premier apostolat du P. Lambertus. Pendant la seconde guerre mondiale, le P. Lambertus aide les réfugiés et les prisonniers de guerre. Jeune prêtre, il est nommé socius au noviciat de Boxtel. En même temps, Page :295/295 il apporte son aide à la paroisse du Sacré-Cœur. En 1942, il part pour le noviciat déplacé à Moergestel. En 1944, il devient supérieur d’un groupe de jeunes prêtres qui suivent des cours à Tilburg. Temps d’aumônerie militaire. En 1946, le P. Lambertus devient aumônier dans l’armée nationale (1). Dans sa longue carrière d’aumônier, attaché à plusieurs casernes, il s’occupe surtout des personnes en difficulté. Il est apprécié par les militaires de carrière comme par ceux du contingent, les appelés. Maintes fois ses services sont couronnés de distinctions. Tout en exerçant son apostolat dans le cadre militaire, le P. Lambertus étudie le droit. Au service de la province des Pays-Bas. De 1964C à 1967, le P. Lambertus, devenu le P. Theo, est nommé conseillé juridique de la Province assomptionnistes des Pays-Bas, en raison de ses compétences. Pendant plusieurs années, il accompagne des pèlerins dans les lieux d’apparitions de la Sainte Vierge. En 1976, il est nommé à la communauté du Château de Staplelen, à Boxtel. A sa demande, il déménage le 10 mai 1991 au foyer pour religieux âgés de Molenweide ou il meurt le 15 décembre de la même année. Il est entré depuis le mois de mars dans sa 80ème année. Ses obsèques sont célébrées le 19 décembre 1991 à Boxtel. Son corps repose au cimetière de l’Assomption à Stapelen (Boxtel). (1) Après la seconde guerre mondiale, un certain nombre de religieux néerlandais trouvent un emploi apostolique dans l’aumônerie militaire et dans l’aumônerie de ressortissants néerlandais vivant à l’étranger. La jeune Province de Hollande, créée en juillet 1946, comptant alors près de 170 religieux, jeunes pour la plupart, ne disposait sur le sol hollandais que de quelques maisons ou résidence aux statuts divers : Bergeyk acheté aux Ursulines en janvier 1939; Boxtel, le berceau de l’Assomption dans le pays, comprenant le château, la procure et l’école apostolique; la location en 1941 d’une maison pour universitaires à Nimègue; la location de Moergestel en 1942 comme noviciat de guerre; l’installation d’un philosophât en février 1943 à De Lutte. Il s’agit donc en grande majorité de maisons de formation et non centre d’apostolat. En 1952, la situation s’est un pu améliorée : le noviciat s’est installé à Halsteren; une autre résidence donne de grands espoirs, Herkenbosch. Mais surtout hors du territoire national, la Province de Hollande, déjà associée à la mission du Congo, pionnière au Brésil indépendamment de la Province de Bordeaux, trouve de nouveaux élans missionnaires pour sa nombreuse jeunesse : le Liban depuis 1950, la Nouvelle-Zélande à partir de 1952, des paroisses rurales dans la France de l’Est… Sur place en effet, les évêques réservent l’encadrement pastoral de leur diocèse à leur clergé, aux effectifs également pléthoriques. Avec les années, les religieux néerlandais trouveront plus facilement des emplois apostoliques de type paroissial sans leur propre pays, quand se feront sentir les effets d’une crise de recrutement sacerdotal, déjà sensible ans les années 1960. Page :296/296

Bibliographies

Bibliographie et documentation- Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 52-53. De Schakel, maart 1992, p. 39-46. Pour les aumôniers militaires, cf Instruction de la Sacrée Congrégation des Religieux Rome, 2 février 1955. On trouve dans la revue De Schakel de 1965 un reportage du P. A. Van Gennip sur le P. Lambertus Vermeulen et, de ce dernier, trois correspondances au P. Domi- tien Meuwissen, datées de 1966.