Léander (Jean Antoine L.) DE LEEUW – 1923-1973

L’Au revoir d’un Frère .
« Quand pour la première fois, en mai 1971 tu as été mis en face de la
mort, tu ne
paraissais ni consterné ni angoisse, ni excessivement souci eux. Durant ta
convalescence, tu rejetas l’idée d’aller t’asseoir derrière un bureau pour
pouvoir éviter ainsi tout effort qui pourrait
être cause d’une nouvelle crise cardiaque. ‘Mieux vaut mourir un peu plus
tôt que de vivre toujours dans la préoccupation de sa propre santé’. Sans
tarder, à l’encontre du sentiment de ton entourage, tu étais prêt à
accepter toute offre de travail pastoral. Pourquoi cet optimisme positif
dans ta vie? Tu étais un
homme très cordial, aimant les hommes. Tes attentions cordiales pour tes
confrères, ta famille et tes amis étaient plus que connus. Tu étais un
homme aimant l’étude, mais l’étude orientée vers l’homme. Tu étais un
prêtre croyant, soucieux des valeurs définitives de l’existence, mais tu
étais en même temps animé d’un sens de la réalité qui te faisait rechercher
des formes nouvelles à une foi séculaire et à son expression. La mort ne
t’a pas fait souffrir, elle nous fait souffrir, car il est dur de vivre
sans toi..».

Léander (Jean Antoine L.) DE LEEUW

1923-1973

Religieux de la Province de Hollande, assistant général de 1964 à 1972.

Trois frères Assomptionnistes.

Jean Antoine L. De Leeuw est né à Amsterdam en Hollande, le 17 avril 1923 dans une famille qui donne trois de ses enfants à l’Assomption hollandaise. Après des classes primaires dans les écoles de Saint- Léonard, Saint-Vincent et Saint-Pierre durant sept ans, le jeune Jean Antoine Léander entre à l’alumnat de Boxtel de 1936 à 1942. Il prend l’habit religieux à Boxtel le 24 septembre 1942 sous le nom de P. Léander et prononce ses premiers vœux le 25 septembre 1943 à Moergestel. Les études de philosophie et de théologie se déroulent à de Lutte et à Bergeijk, de 1943 à 1949. Il est reçu profès perpétuel le 25 septembre 1946 et ordonné prêtre à Bergeijk le 18 décembre 1949. Les différents rapports le concernant pour l’admission aux vœux et aux degrés de la cléricature font tous état de « ses dispositions aux travaux intellectuels, de son caractère sérieux, pieux, de son intelligence spéculative et pratique. Assez réservé, peu démonstratif, il est doué pour l’organisation». Ses études ne sont pas terminées. Le P. Léander part pour Louvain où en 1953 il passe avec succès l’examen préparatoire au doctorat en sciences politiques et sociales, après une licence bien méritée. Cette même année, il est désigné pour Herkenbosch, centre social où il est nommé supérieur de 1954 à 1960, tout jeune à ses débuts. Homme pondéré et calme il s’y montre bon administrateur et entreprenant puisqu’on lui doit la construction de la résidence. De Herkenbosch, il parcourt toute la province du Limbourg pour donner de très nombreuses conférences. En même temps, il donne des cours à l’Institut de Pasterhoit pour la formation d’enseignants en horticulture et agriculture. De 1960 à 1964, le P. Léander enseigne la sociologie à Bergeijk.

En responsabilité provinciale et générale dans l’institut.

En 1962 le P. Léander quitte Herkenbosch pour Boxtel en qualité de membre du Conseil provincial. Exprimant des idées modernes, il cherche à promouvoir des formules renouvelées pour un bon fonctionnement du gouvernement provincial et pour la marche des œuvres. Il lui est parfois difficile d’entrer dans une opinion adverse, mais déjà une certaine dureté d’oreille le handicape. Le Chapitre général de 1964 l’élit comme assistant général aux côtés du P. Dufault et en 1969, il est réélu dans la nouvelle curie recomposée autour du P. Charpentier. Sa formation de sociologue l’amène à apprécier les situations avec beaucoup de réalisme et, grâce à lui, des questions épineuses peuvent trouver une solution. Les missions du Brésil et du Congo lui doivent beaucoup. En conseil sont appréciées sa lucidité sa franchise et sa gentillesse. En 1972, il doit quitter Rome et donner sa démission de sa charge d’assistant pour raisons de santé, ce handicap d’une surdité croissante ne facilitant ni les contacts ni les échanges, agravé encore par un infarctus. Il peut se fâcher assez vite et devenir fatigant dans la mesure où n’entendant pas son interlocuteur, il continue à émettre son opinion personnelle sans pouvoir tenir compte de l’assemblée ou du groupe. Il se remet tant et si bien qu’en dehors de nombreuses conférences à des religieuses, il peut devenir professeur de philosophie du travail à l’Institut Supérieur Catholique de Tilburg. Il reprend avec joie l’enseignement, dans le cadre de cours de recyclage pour cadres.

Accident de voiture mortel.

Bien que devant surveiller sa santé fragilisée, le P. Léander ne connaît pas la mort d’un malade. Le soir du 23 juillet 1973, à son retour de vacances en Allemagne, à Ehingen, il trouve la mort dans un banal accident de voiture. La cérémonie des obsèques se déroule à Boxtel le 28 juillet dans la chapelle de l’internat Stapelen. Il est inhumé aux côtés de ses confrères à Boxtel.

Bibliographies

Bibliographie et documentation B.O.A. mars 1974, p. 236-237. Informations ART 1973 n° 42, p 3 Hommage en l’honneur du P. Leander par le P. Thomas De Leeuw (1973). Les archives romaines contiennent un nombre important de correspondances, de notes, de rapports établis par le P. Leander, surtout durant la période de son mandat d’assistant général. Notices Biographiques