Léo MUIJLKENS – 1906-1992

Présentation.
« La communauté de Boxtel vous présente ses meilleurs vœux pour l’année
nouvelle. Nous aurons cette nuit l’adoration nocturne et c’est aux pieds du
divin Maître que nous exprimerons surtout nos souhaits. Nos 40 alumnistes
vont très bien. Depuis le début de cette année scolaire, nous en avons
renvoyé trois et un est parti. Le 2 janvier nous en
recevons deux autres capables de suivre immédiatement le, cours. Ils ont
bon esprit. On ne remarque plus parmi eux de profiteurs égoïstes. Parmi les
cinq postulants convers arrivés depuis un mois, il y en a trois très bons,
deux plus
ordinaires. l’expérience montrera ce qu’il sont et de quoi ils sont
capables. Le P. Boniface [Moitroux] leur fait tous les jours une demie
heure de petit noviciat et chaque soir ils ont une heure de français. Il y
a également ici les Frères Léo Muijlkens et le Frère Johannes Uppeischoten
qui tous deux ont pris l’habit le 11 février 1921. D’après les anciennes
Constitutions, les Frères convers pouvaient faire leur noviciat dans toute
maison régulière, mais cette règle a-t-elle cessé d’exister? Que dit le
Droit canonique? Nous avons ici le noviciat régulier des Frères de chœur,
pro tempore belli».

Religieux de la Province des Pays-Bas.

Vocation de Frère coadjuteur.

Léon dit Léo Muijlkens est né à Wijnandsraie, au Limbourg hollandais, le 11 janvier 1906. En 1919, il arrive pour la première fois à Boxtel pour faire connaissance avec l’Assomption, sans savoir que Boxtel sera sa maison de vie. Il reçoit l’habit religieux le 11 février 1921, dans sa seizième année. Le P. Norbert Claes donne son avis sur ce jeune religieux, pour cette circonstance., « Nous sommes très contents du Frère Léon Muijikens qui travaille en silence sans se faire remarquer. Il est notre boulanger et il s’occupe pendant le temps qu’il lui reste de la vacherie et du jardin. C’est un Frère que nous voudrions bien pouvoir garder. Le premier numéro de notre bulletin a paru, tout le monde le trouve très joli. C’est grâce au P. Abel [Fabre] qui a fait le dessin de la couverture et grâce au P. Ambroise [Coggia] qui nous permet d’emprunter les clichés de la Bonne Presse. Nous avons dix degrés en dessous de zéro, de la neige et de la glace à perte de vue. Nous sommes heureux de pouvoir patiner sur ces vastes étendues de glace. Nous sommes heureux de la collaboration des Oblates». Le P. Savinien Dewaele, supérieur de la communauté, ajoute son mot sur le Frère Léo: « Nous sommes tous contents de ce cher enfant et j’ai été particulièrement édifié de la façon dont il s’est comporté lors de la récente épreuve de la mort de son père, [Johannes Muijikens], rentrant au couvent aussitôt que possible et rendant compte de tout ». Après un temps de noviciat régulier à Taintegnies en Belgique comme l’a souhaité le P. Possidius Dauby, le Frère Léo y prononce ses premiers vœux le 29 mars 1925. Au noviciat de Taintegnies comme à Boxtel, c’est un homme toujours grandement apprécié. Le P. Rémi Kokel, maître des novices, ajoute sur son compte: « Le Frère Léo a rendu le service de cuisinier pendant son année de noviciat,

il désire personnellement retourner à Boxtel, dans son pays, mais si ses supérieurs en décidaient autrement, je crois que, sans murmurer, il se soumettrait à leur décision. On a été content de sa piété, de son dévouement et de son travail. Tout le conseil a été unanime pour son admission aux vœux ».

Une vie de service, à Boxtel.

Le Frère Léo est envoyé à Boxtel où il se donne entièrement à son service; spécialement à la ferme et dans le parc de Stapelen, jusqu’à l’épuisement de ses forces. C’est un homme très sobre, ponctuel, consciencieux et toujours modeste. Le 24 juillet 1991, il entre au foyer des religieux âgés ‘Molenweide’ à Boxtel. A la fin du mois de septembre 1992, à la suite d’une chute, il est opéré de la hanche à l’hôpital de s-Hertogenbosch (Bois-le-Duc) où il expire de façon inattendue le 11 octobre 1992, dans sa 87ème année. Les obsèques du Frère Léo ont lieu à la chapelle de Molenweide, le 15 octobre. Il est enterré au cimetière des religieux à Stapelen (Boxtel).

Boxtel après la guerre.

« Il serait sans doute intéressant de relater les faits et gestes de notre chère maison pendant la tourmente. Comme les maisons de Belgique et du nord de la France, nous avons eu à supporter la civilisation teutonne et vous savez notre résistance dont maint détail a déjà sombré dans l’oubli. Disons que le corps professoral quasi renouvelé de l’école apostolique a brûlé les étapes. Bouillonnante d’ardeur et d’énergie, elle a rattrapé le retard inévitable occasionné par une guerre désastreuse. A l’heure qu’il est elle a même pris les devants. Grâce aux efforts constants et inlassables du P. Domitien Meuwissen et de notre supérieur actuel, le P. Avelinus, notre communauté a pris un essor des plus heureux. Après la guerre, il a fallu faire face à de nombreux problèmes d’ordre matériel, telle la restauration de notre maison assez gravement endommagée par le passage continuel des Allemands et, plus tard, celui des Alliés, d’ailleurs chaudement accueillis. Cependant ce n’était là que le cadet de nos soucis. Il y avait aussi le probème des vocations dont le recrutement s’avérait plus difficile qu’au temps de notre fameux fromage doré à bon marché. Bien que, depuis lors, la situation se soit quelque peu améliorée, elle n’en donne pas moins des tracas à notre nouveau recruteur. La chose la plus ardue à réaliser a été la réorganisation des études… ». Nouvelles de Boxtel, 21 février 1950.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 71-72. De Schakel, januari 1993, p. 33-39. Lettre du P. Norbert Claes au P. Ger-vais Quenard, Boxtel, 31 décembre 1923.