Léonard (Léonard-Jean) PLUYMERS – 1916-1986

Putte-Kapellen, 1956.
« Depuis de longues années, je rêve d’aller une fois à Rome, mais je n’en
ai jamais eu l’occasion. Toutefois on ne perd pas toujours à attendre, car,
la semaine passée, j’ai obtenu du P. Provincial
[Stéphane Lowet] la permission d’aller pour un mois à Rome. Je m’adresse à
vous maintenant pour vous demander s’il est possible de loger chez nos
Pères et à quelles conditions. Les mots
‘si c’est possible’ sont de trop, car je sais que tout devient possible
quand vous vous y mettez et je vous remercie déjà pour votre intervention
bienveillante. On m’a dit que le mois d’avril est le mois le plus propice
pour faire des promenades à Rome et ce mois m’arrange également le mieux
pour mon travail, pourvu que cela aille aussi
pour le logement. Dans ce cas, je partirai le 2 avril. Vous
vous demanderez peut-être ce qui motive ce voyage. J’ai été professeur de
morale, puis d’histoire de la philosophie et de psychologie. Il parait que
je serai à nouveau professeur de morale dès que la maison sera prête ici.
J’ai toujours dû me débrouiller pour mes cours,
car je n’ai jamais eu le bonheur de suivre des cours universitaires. Ce
serait donc un heureux complément pour ma formation personnelle ».

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de Belgique-Nord. Le temps de la formation. Léonard-Jean Pluymers (1) est né le 30 mai 1916 à Ulbeek en Belgique (2), dans le diocèse de Liège. Après une année au collège Saint-Joseph de Hasselt (1929-1930), il fait ses études secondaires à Zepperen (1930-1934), puis à Kapelle-op-den-Bos (1934-1936). Il entre au noviciat de Taintegnies où il prend l’habit le 27 septembre 1936 et garde son prénom de Léonard. Il prononce ses premiers vœux le le 28 septembre 1937 entre les mains de Mgr Pie- Eugène Neveu. Le P. Domitien Meuwissen, son maître des novices, le présente comme « un jeune religieux de belle intelligence, inspirant pleinement confiance, d’une piété sérieuse et recueillie, un peu porté à l’indépendance, n’hésitant pas à faire part de ses doléances. Très volontaire, il n’hésite pas non plus à afficher des opinions tout à liait personnelles et tenaces ». Le Frère Léonard accomplit ses études de philosophie à Saint-Gérard (1937-1939). Il prononce ses vœux perpétuels à Saint-Gérard le 28 septembre 1941 où, en raison des perturbations de la guerre, il étudie la théologie. Il est ordonné prêtre le 22 août 1943. Services ministériels. D’abord vicaire paroissial à Woluwe (19441947), le Père Léonard devient ensuite professeur de théologie morale à Saint-Gérard et à Halle (1947- 1952), puis de philosophie à Stabroek (1952-1958), enfin de religion et d’histoire au collège de Kapelle- op-den-Bos. Il est apprécié pour ses compétences et sa pédagogie, pour son souci d’un jugement bien établi et argumenté et pour ses appréciations fort judicieuses, aiguisées par un sens apostolique très zélé. Parfois ses confrères le trouvent un peu sévère dans ses jugements, A.A même si lui-même trouve à redire sur les observances un peu trop contraignantes, selon lui, de la vie religieuse en communauté. Après ces longues années d’enseignement, le Père est nommé en 1970 curé de Meise (3), et quatre ans après, de Saint-Brixius-Rhode. Personnalité. Dans ses diverses activités, le Père Léonard fait preuve d’ordre, de ponctualité, voire de fierté. L’injuste répartition des biens dans ce monde est à ses yeux le plus grand mal qu’il condamne, si l’occasion se présente, d’un jugement sévère. Il sait faire preuve en effet d’un grand esprit critique. Relativiser pour lui est signe de faiblesse. C’est sans doute par amour et par inquiétude pour l’Eglise qu’il l’accuse et la critique à l’occasion. De lui-même, il écrit: « J’ai cherché dans la morale le bien, dans la philosophie la vérité, et dans l’art la beauté, mais aucune de ces trois sciences ne m’a apporté la paix ni la tranquillité. Seul le Christ en témoignant: ‘je suis le chemin, la vérité et la vie’ a pu apaiser mon cœur angoissé’ ». Maladie et mort. Atteint d’un cancer, le Père Léonard meurt en toute lucidité le 2 décembre 1986, à l’âge de 70 ans. Ses obsèques sont célébrées le 6 dans son église paroissiale de Saint-Brixius-Rhode. L’inhumation a lieu au cimetière de Ulbeek, son village natal. (1) On trouve au moins trois graphies pour ce nom. Pluymers, Pluimers, Pluijmers. Nous nous conformons à sa feuille de renseignements personnels écrite de sa main. A ne pas confondre avec un autre Pluymers, Emmanuel, homonyme, ex-religieux Assomptionniste, né en octobre 1911 à Wonck, également du diocèse de Liège, qui a quitté la Congrégation en 1954. (2) D’après le Nouveau dictionnaire des Communes de Belgique de E. Guyot (1937), Ulbeek se trouve dans la Province belge du Limbourg, dans le canton de Looz. Wonck, également dans le Limbourg belge, est une commune du canton de Zichen-Zussen-Bolder. (3) Meise est la fusion de 3 communes.Meise, Brussegem et Wolvertem.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (111) 1984-1986, p. 144-145. Onder Ons, 1986. Lettre du P. Léonard Pluymers au P. Aubain Colette, Putte-Kapellen, 23 janvier 1956. Notices Biographiques