Longino (Franciscus-J.-M.) VASTBINDER – 1913-1972

Mogi-Guaçuy 1969.
« Grâce à votre visite au Brésil, vous pouvez assurément vous rappeler que
Mogi-Guaçu est un poste vraiment isolé, c’est-à-dire relevant de Pinhal,
loin de Sao Paulo et de Jalès. En raison de notre intense activité dans
cette immense paroisse avec le P. René Bosman, nous n’avons de contacts
qu’avec Pinhal. Il arrive rarement des visites jusqu’à
nous et pourtant nous avons une bonne connaissance de ce qui se passe ici
ou là, ce dont je veux m’ouvrir avec vous. Vous savez ou ignorez qu’il
règne des ferments d’opposition entre Sao Paulo et Jalès au sujet de
Pinhal, ce qui a une influence
déprimante sur les religieux qui y travaillent. On ne considère
pas cette oeuvre comme oeuvre de Congrégation, aussi les religieux qui y
sont affectés en arrivent à se demander pourquoi ils y ont été envoyés. Le
P. Fidelis Nulle a obéi au télégramme qui lui a été envoyé de Rome pour
participer au chapitre, mais ce fait n’est pas accepté par la majorité des
Pères ici. On avait décidé de n’envoyer qu’un autre religieux
en plus du Vice-Provincial, membre de droit, parce qu’ici on ne porte pas
grand intérêt aux questions de Congrégation. Le P. Fidelis est donc parti
contre
la volonté expresse de la Vice- Province … ».

Religieux hollandais, en mission au Brésil. Formation. Franciscus-Johannes-Maria Vastbinder est né le 24 juin 1913 à Nimègue, aux Pays-Bas. Il fait ses études secondaires à l’école apostolique Sainte- Thérèse de Boxtel, de 1926 à 1933. Il entre au noviciat de Taintegnies, sous le nom de Frère Longinus, le ler octobre 1933. Il y prononce ses premiers vœux le 2 octobre 1934. Le P. Romanus Declercq, son maître des novices, le présente comme « un religieux aux qualités excellentes, même s’il éprouve des difficultés sur le plan des études. Il a bon caractère, se montre doux, un peu effacé, très pieux et soigneux ». Le Frère Longinus fait ses études de philosophie à l’abbaye de Saint- Gérard, de 1934 à 1936. Il se rend à Louvain pour les études de théologie, il y prononce ses vœux perpétuels le 2 octobre 1937, avec cette appréciation du P. Aubain Colette son supérieur: « Le Frère Longinus est un .religieux étudiant sérieux et loyal, parfois encore un peu bavard. Il a fait preuve de générosité dans les exercices de piété. On peut l’admettre sans problème aux vœux perpétuels ». Le Frère Longinus est ordonné prêtre à Louvain le 11 février 1940. Ministères et mission au Brésil. De 1940 à 1941, le P. Longinus est au service de la procure à Boxtel. De 1941 à 1945, il est envoyé à Nimègue et il exerce du ministère tout en se préparant par des cours spécialisés à la vie missionnaire. Pendant l’occupation allemande du pays, il porte secours et assistance aux nécessiteux et participe à des activités de résistance. De 1945 à 1950, il sert comme aumônier militaire, notamment dans les anciennes colonies néerlandaises, en Indonésie où se déroule la lutte pour l’indépendance politique. De 1950 à 1951, il est affecté à la maison de Bergeyk. Page :265/265 En octobre 1951, il obtient sa feuille de route pour la mission au Brésil. Après être passé dans plusieurs villes du Brésil, dans la paroisse de Pereira Barreto de 1951 à 1953, puis comme vicaire à Itaquera (1953-1955), à Sao Caetano do Sul (1955-1956), enfin à Estrela d’Oeste (1956-1958), il devient curé de la petite paroisse de Mogi-Guaçu en janvierl959. Là, il commence un véritable travail de développement social pour plusieurs catégories de la population dans le cadre d’un Centre, appelé Casmoçu (ouvriers, personnes âgées, maison pour enfants, assistance pour les étudiants au niveau universitaire). Le P. Longinus qui adapte son prénom en Longino, a gardé toute sa vie au cœur une véritable préoccupation en faveur des pauvres et des nécessiteux. C’est ainsi qu’il va vivre à Mogi-Guaçu presque 13 ans, comme curé et comme agent de développement social. Certes il y vit un peu en isolé, comme un véritable pionnier, éprouvant des difficultés à porter le joug d’une vie apostolique communautaire. C’est ainsi aussi qu’il a demandé à s’occuper d’une paroisse personnellement. il ne lui a d’ailleurs jamais été facile d’accepter un travail ministériel sous la forme d’une vie et d’un esprit d’équipe, d’où la tentation de tout entreprendre par lui-même, sans le concours d’autrui. Mais son travail social de promotion humaine est véritablement reconnu par les autorités, puisque le 4 février 1965 le conseil municipal de Mogi-Guaçu lui décerne à titre honorifique la médaille de citoyen d’honneur. Le 12 novembre 1972, il est écrasé par un autocar dans une collision à Vile Paradiso et meurt peu après à l’hôpital. La presse locale rapporte ainsi l’événement tragique: « Il était environ 13 heures 30, le dimanche 12 novembre [19721 quand le Père Longino Vastbinder, après avoir laissé un prêtre transporté à Vile Paradiso, descendait la rue Padre Anchieta pour arriver au cœur du village. Au croisement de la rue Don Pedro Ier, un autocar a percuté le petit véhicule qu’il conduisait. Transporté d’urgence à l’hôpital le plus proche, il est mort peu de temps après, vers 14 heures 30. Tout le pays est bouleversé de cette tragédie». Le Père Longino est inhumé sur place à Mogi-Guaçu dans le cimetière de la commune, selon sa volonté souvent exprimée de reposer dans sa terre d’élection, en présence d’un grand concours de population. [En 1997, le P. Emanuel Van Der Stappen a édité un fascicule ‘Nos Frères Défunts: 1935- 1995’, contenant une notice sur les Assomptionnistes défunts qui ont participé à la mission au Brésil, depuis les origines (1935), soit en 1997.36 religieux dont 27 Néerlandais, 7 Français, 1 Belge et l Espagnol. Page :266/266

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1974, p. 235. Journal ‘O Guaçuanol 19 novembre 1972 (traduction P. Manoel Messias Pereira). Journal Z (Zaterdags Biivoegsel van NRC Handelsblad), 23 décembre 1972. Lettre du P. Longino Vastbinder au P. Leander De Leeuw, Mogi-Guaçu, 6 mai 1969 (traduction du P. Daniel Stiernon). Notice biographique sur le P. Longino Vastbinder par le P. Emmanuel Van Der Stappen: ‘Morte de Padre Longino rouba à Mogi-Guaçu mais um valioso lider, pour le journal ‘O Guaçuano, du 19 novembre 1972. De Schakel, 1972. Dans les ACR, du P. Longino Vastbinder, rapports sur itaquera (1953-1954), articles dans De Schakel (1951-1954), correspondances (1954-1969).