Religieux de la Province de Lyon. Une vocation par l’intermédiaire de Douvaine. Edouard-Ernest-Clément Philippe est né à Cherbourg (Manche), le 31 janvier 1903. A l’âge de 21 ans, il entre au collège diocésain de Saint-Lô, à la section des vocations tardives, avec le désir de devenir prêtre. Quelques mois lui suffisent pour se rendre compte que sa santé ne lui permet pas de faire de longues études. Venant se reposer chez un curé de Haute-Savoie, La Glettaz, de sa connaissance, il entend parler de l’orphelinat de Douvaine que les Assomptionnistes ont pris en charge l’année précédente en 1925. Il fait ses offres de service au supérieur de l’époque, le P. Marie- André Pruvost, lequel accepte de le prendre comme surveillant. Edouard arrive à Douvaine le 8 mai 1926. Un an et demi plus tard, il décide de se faire religieux. Il entre au noviciat de Scy-Chazelles (Moselle) où il prend l’habit le 21 avril 1928, sous le nom de Frère Louis de Montfort. Après sa première profession, le 23 avril 1929, il revient à Douvaine continuer son travail de surveillant. Le 23 avril 1932, il fait sa profession perpétuelle à la chapelle de l’orphelinat entre les mains du P. Lefebvre Bornand, alors supérieur de la maison. Pendant l’hiver 1938-1939, il fait un séjour de 6 mois à Miribel-les-Echelles (Isère). L’hiver suivant (1939- 1940), le Frère Louis de Montfort est mobilisé à Annecy. Ce sont là les seules interruptions de sa résidence à Douvaine qu’il ne va plus quitter jusqu’en septembre 1976, 50 ans après y être entré. Il continue d’y exercer la fonction de surveillant des petits jusqu’en 1951, date à laquelle il demande d’être relevé de sa fonction. Le P. Béthaz, supérieur à l’époque, lui confie alors la classe dite de rattrapage qui va être sa charge pendant 9 ans, jusqu’en 1960. Depuis lors, il travaille au secrétariat, recevant les visiteurs, amis et anciens dont il est le fidèle correspondant. A.A Il assure également une partie de la rédaction et de l’expédition du bulletin ‘Le Foyer du Léman’. Avant de quitter Douvaine en septembre 1976, il reçoit la médaille de Chevalier de l’Ordre national du Mérite. Cette distinction lui cause une grande joie, car il l’interprète comme le témoignage de ses 50 ans de dévouement à l’œuvre de Douvaine. « Le Frère Montfort a été élevé chez les Frères. Il en a été marqué à beaucoup de points de vue. Par exemple, il aime l’ordre, non seulement pour lui ou ses affaires personnelles, mais autour de lui. Dès le début de son travail à Douvaine, il s’applique à donner aux jeunes le sens de l’ordre dans leurs affaires. il faut que chaque chose soit à sa place. Il faut donc qu’il y ait une place pour chaque chose, des crochets ou des casiers pour chaque catégorie d’objets, de jouets, des affaires de classe, les balles, ballons, échasses qui servent pendant les récréations, les jeux tranquilles d’intérieur. Il a vraiment le souci de former les enfants à l’ordre. Ceux qui passent par ses mains plusieurs années sont pour ainsi dire marqués par sa formation et ses méthodes. Les maîtres de classe apprécient beaucoup cela, ils se rendent compte que tout est bénéfique pour leurs élèves ». Saint-Sigismond. Le Frère Louis de Montfort se retire alors à la maison de Saint-Sigismond (Savoie) où il n’a aucune peine à s’adapter. Certes par la pensée et par le cœur, il retourne bien souvent à Douvaine, mais ce n’est pas par regret de l’avoir quitté, trop conscient d’être usé et d’être bien à sa place en une maison de retraite. L’orphelinat lui-même change fortement, personnels, jeunes, mentalités, direction. Tous ces changements entraînent des remises en cause dans la manière de concevoir la vie et la tâche éducative dans une telle maison. Homme humble et effacé, aimable et délicat avec tous, le Frère Louis n’a que des amis. L’éloignement des siens ne l’empêche pas non plus de rester très attaché à sa famille. Régulièrement il correspond avec son frère, ses neveux et ses nièces dont il reçoit quelques visites. Habité par une foi profonde, le Frère Louis envisage la mort avec une grande sérénité. Son décès survient à Saint-Sigismond, le mercredi 14 juin 1978. Son corps repose au cimetière de Douvaine, au côté de plusieurs de ses frères et compagnons de travail, où ses amis, les anciens, de passage à Douvaine, ont la possibilité d’aller fleurir sa tombe et de se recueillir à son souvenir.
Bibliographies
Bibliographie et documentation– Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 62. Lyon-Assomption, octobre 1978, p. 15-17 (témoignage du P. Mermoz sur le Frère Louis de M. Philippe). Notices Biographiques