Religieux de la Province de Paris. Une belle figure de religieux serviteur. Georges-Louis-Victor Rousset est né à Annonay (Ardèche), le 15 avril 1910. Précocement orphelin de père, tombé au champ d’honneur pendant la guerre 1914-1918, il perd également sa mère quelques années plus tard. Il est élevé à l’orphelinat des Sœurs Trinitaires d’Annonay. Il est élève des Frères des Ecoles Chrétiennes à La Saulsaie (Ain), de 1922 à 1924. Il est envoyé ensuite à l’alumnat de Miribel-les-Echelles (Isère), mais en raison de son inaptitude aux études, il est remercié. Il apprend le métier de relieur dans une école d’apprentissage. En septembre 1927, il demande le postulat à l’Assomption et il est reçu au noviciat de Scy- Chazelles (Moselle). Il y reçoit l’habit le 11 mars 1928, sous le nom de Frère Louis. Après sa première profession, le 11 avril 1929, il est désigné pour l’alumnat de Davézieux (Ardèche) où on lui confie la charge du potager. Il accomplit son service militaire de 1931 à 1932. Il est reçu à la profession perpétuelle à Davézieux le 6 octobre 1933. Puis les obédiences vont se succéder: de 1934 à 1937, le Frère Louis est jardinier à l’alumnat de Vérargues (Hérault); de 1937 à 1937, à Montpellier (Hérault), rue Bonnard, il est sacristain de la chapelle et aide le P. Danset au patronage. En septembre 1939, il est mobilisé. On sait seulement qu’il est fait prisonnier en mai 1940 et qu’il est déporté en Allemagne jusqu’en 1942, avant de retrouver sa chère maison de Davézieux pour une longue période (1942-1963). Le P. Maniouloux donne de lui le meilleur témoignage: « Durant les 21 ans passés à Davézieux le Frère Louis sait aimer et servir. En titre il est jardinier. Son jardin, il le cultive avec autant de goût que de compétence. Pour lui la beauté compte autant sinon plus que le profit. Et pourtant esthétique et production sont réalité mêlée dans le jardin et agrément pour la table. A.A Son domaine fait l’admiration de tous et un brin de compliment est pour lui une très grande récompense. Il est aussi chantre à l’église paroissiale. Dévoué, assidu, d’une voix puissante et harmonieuse, il est un auxiliaire précieux pour les messes du dimanche et pour les services des défunts. Les paroissiens se souviennent de sa fraternelle participation à leurs joies et à leurs peines’ A titre d’amateur, il est aussi footballeur, souvent plus ardent qu’efficace. Il affectionne le clairon, jouant des airs militaires, bien qu’il soit très pacifique. Il aime faire du vélo et quand la mobylette vient au secours de ses jambes, les pannes mettent à dure épreuve et ses nerfs et sa patience. Un de ses amis, professeur, à l’annonce de sa mort, a eu la gentillesse de nous adresser ce billet: ‘Les qualités du Frère Louis en font un ami agréable et dévoué, au rire franc et sonore, tour à tour triste et émotif, puis gai et facétieux. Il aime passer quelques instants chez des amis et sait leur dire qu’ils sont sa famille ». En septembre 1963, le frère Louis est envoyé à l’orphelinat d’Arras (Pas-de-Calais) où il est employé au service de la dépense, des commandes aux fournisseurs, mais aussi d’heures de surveillance et de cours d’instruction religieuse. En septembre 1966, il passe à Clairmarais (Pas-de-Calais) où coexistent maison d’accueil et procure. Il apporte un soin jaloux à la propreté de la Grotte, de la chapelle et de la sacristie. En 1968, il rejoint la communauté de Lille, rue de la Digue (Nord). Disponible pour toutes les tâches matérielles, il se met à tout : cuisine, porterie, nettoyage, donnant parfois de lui l’image d’un homme simple ou naïf, mais assez matois pour ne pas être pris pour un sot, recherchant toujours un contact chaleureux avec les visiteurs. Malade, hospitalisé, il est sur l’invitation du Provincial, affecté à Chanac (Lozère) en février 1973. Il souffre d’anorexie, de fièvre vespérale et d’essoufflement au moindre effort. Le 11 octobre 1973, il est hospitalisé dans un service de cardiologie à la clinique Saint-Eloi de Montpellier. Il y meurt subitement le lundi 5 novembre 1973. La cérémonie des obsèques se déroule à Chanac le 7 novembre suivant. Le Frère Louis est inhumé au cimetière de Vals.
Bibliographies
Bibliographie et documentation : B.O.A. mars 1974, p. 233. Paris-Assomption, décembre 1973, n° 137, p. 15-17. Lettre du Frère Louis Rousset, Saint-Hippolyte-du-Fort, 6 avril 1932. Du Frère Louis Rousset, deux correspondances (1931-1932). Notices Biographiques