Louis-Raymond (Henri-Alfred) JANIN – 1910-1984

Un enseignement catholique.

Le contrat d’association passé entre l’Etat et
les collèges chrétiens spécifie le caractère propre de nos établissements.
En termes clairs, ce caractère propre c’est l’obligation pour les maîtres
chrétiens d’annoncer la foi, d’aider leurs élèves à acquérir de fermes
convictions religieuses et à vivre authentiquement en enfants de Dieu et de
l’Eglise.

Le monde actuel est atteint d’une ignorance monstrueuse en matière
religieuse. C’est pourquoi nous donnons, tout au long de la scolarité à
Saint- Louis, un enseignement régulier d’initiation à la foi.

Pourquoi ne pas utiliser pour la catéchèse la participation des maîtres
laïcs? Je verrais aussi, volontiers, l’intervention de parents chrétiens
qui viendraient de temps en temps témoigner de leur vie chrétienne par des
prob1èmes et des exemples vécus. L’avenir, je l’espère, le rendra possible
».

Allocutions aux Anciens
(1975-1979), par le P. Louis- Raymond Janin.

Religieux de la Province de France.

Curriculum vitae.

Henri-Alfred Janin est né à Lullin en Haute-Savoie, le 27 mars 1910. Neveu du P. Raymond Janin qui s’est distingué aux Etudes byzantines, Henri entre à l’alumnat de Saint-Sigismond (Savoie) en 1922, fait ses humanités à Miribel-les-Echelles (Isère) de 1924 à 1927. Il entre au noviciat à Scy-Chazelles le 30 octobre 1927, sous le nom de Frère Louis- Raymond. Profès annuel le 1er novembre 1928, il se rend en Belgique à Saint-Gérard pour les études de philosophie (1928-1930), suivies d’une année d’études complémentaires sur place (1930-1931). Son service militaire (1931-1932) est suivi de la théologie étudiée à Rome (1932-1935) où il est profès perpétuel le 21 novembre 1933 et où il est ordonné prêtre le 7 mars 1936. Prêté par la Province de Lyon à celle de Paris pour un an, le P. Louis- Raymond est nommé au collège Saint-Louis de Gonzague de Perpignan (Pyrénées-Orientales) et y reste jusqu’en 1982! D’abord professeur de Lettres en seconde, il est, à partir de 1960, directeur et préfet des études. Deux fois, de 1960 à 1964 et de 1976 à 1982, il est supérieur. A ces fonctions s’ajoutent nombre d’activités apostoliques, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il est notamment aumônier des Clarisses, quasi-curé de Montner, à 20 km. de Perpignan, puis vicaire à la paroisse Jeanne- d’Arc de cette ville. L’Assomption quitte le collège de Perpignan en août 1982. Le Père Louis-Raymond est nommé à la communauté de Nîmes (Gard) et, six semaines plus tard, en devient supérieur. Il assure divers ministères dans les paroisses, à l’Institut d’Alzon et auprès de plusieurs Congrégations religieuses. Il tombe le dimanche 19 août 1984 en célébrant l’Eucharistie à l’église Jeanne-d’Arc de Nîmes. Hospitalisé à Montpellier, il meurt le dimanche 2 septembre.

Ses obsèques sont célébrées dans la chapelle de l’Institut d’Alzon. Le P. Louis-Raymond est inhumé dans la tombe de l’Assomption au cimetière Saint-Baudile de Nîmes.

Responsabilités et Personnalité.

« Le Père n’a jamais renié ses origines savoyardes. Homme de la montagne, au tempérament froid, peu bavard, il est exigeant pour lui-même et habitué à faire face aux difficultés. Sa règle de vie en tant qu’homme et en tant que religieux n’a jamais varié. Elle s’est simplement adaptée aux événements et à l’évolution de notre époque. Nous avons tous pu constater, et ce sera pour son entourage une aide précieuse, des points de repère dans sa vie d’éducateur de la foi: l’exactitude, la prière, le travail. Responsable du collège devant les familles et l’état, il est avant tout le religieux-prêtre. Malgré le travail administratif d’organisation et d’animation, il ne manque pas de se réserver des heures de catéchèse auprès des grands élèves et, d’une manière plus particulière, auprès des plus jeunes ». (1) « Accablé par un travail de plus en plus accaparant de direction et de secrétariat -car il assure tout à la fois- il n’a jamais abandonné sa mission de prêtre. La messe était le centre de sa vie. Brûlé par un feu dévorant à la manière des prophètes, il avait la hantise de sa messe. Il la célébrait avec beaucoup de respect et de dignité. Pour rien au monde, il n’aurait manqué de la célébrer. Il voyait là la source des grâces de son apostolat et l’accomplissement parfait de sa mission spirituelle: donner le pain de la Parole et, après les avoir préparées, nourrir les âmes du Pain de Vie. Dans la défense de son collège et de l’enseignement catholique, il s’est battu vaillamment aux côtés des A.P.E.L. et des responsables de gestion dont il savait apprécier le travail et le dévouement. Comme le voulait le P. d’Alzon, il revendiquait le droit d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ aux enfants et de les nourrir de son corps. Son arme principale était la prière. Que de fois ne répétait-il pas à ses religieux, à ses professeurs et à ses institutrices: ‘Notre oeuvre est une oeuvre surnaturelle: c’est par la prière et le sacrifice que nous obtiendrons la persévérance pour nos jeunes’. Et quand le combat devenait plus difficile, il multipliait ses adorations au Saint-Sacrement et ses supplications à Notre-Dame de l’Assomption par le chapelet » (2).

(1) Citation du curriculum vitae dressé par le P. Xavier Korbendau.

(2) Extraits de l’homélie prononcée par le P. David Laurent.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (III) 1984-1986, p. 27-29. Assomption-France, Nécrologie n° 3, décembre 1984, p. 44-45. Dans les ACR, du P. Louis-Raymond Janin, correspondances (1931-1947), rapports sur Perpignan (1959-1963). On trouve des textes du P. Louis-Raymond Janin dans la revue éditée par le Collège de Perpignan et dans ses Allocutions aux Anciens Elèves.