Religieux américain de la Province d’Amérique du Nord, économe provincial.
Un homme au caractère agréable et délicat.
Né le 24 juin 1914 à Leominster (Massachusetts, U.S.A.), Arthur-Odilon fait ses premières classes dans sa cité natale (1919- 1927) et entre au collège de Worcester pour la rhétorique (1927-1933). Il décide de devenir religieux et prend l’habit le 1er octobre 1933 au noviciat de Bergerville-Sillery aux portes de Québec, sous le nom de Frère Louis-Robert. « Caractère ouvert, dévoué, avec un peu d’amour- propre, mais des qualités de franchise et de générosité remarquables. Les études achèveront certainement le bon travail commencé » note son maître des novices, le P. Léocade Bauer, pour la première profession prononcée le 2 octobre 1934. C’est en France, au scolasticat de Lormoy qu’il vient accomplir ses études de théologie (1935-1939). Le P. Fulbert Cayré le présente favorablement aux vœux perpétuels, prononcés à Lormoy le 2 octobre 1937. Le Frère Louis-Robert y est aussi ordonné prêtre le 19 novembre 1939 par Mgr. Pie Neveu, administrateur apostolique de Moscou alors empêché.
Les différentes missions Worcester et Moscou.
Le P. Louis-Robert est alors apte à commencer ses différents apostolats: il est d’abord nommé à Worcester, Assumption Preparatory School comme préfet, économe, professeur (1940- 1949). Il gagne alors Moscou pour occuper le poste d’aumônier du corps diplomatique (1950- 1953): la présence à Moscou d’un prêtre catholique pour les besoins des catholiques américains a été prévue par un accord conclu en 1933 par le président américain Roosevelt et M. Litvinov. C’est ainsi que successivement ont été nommés le P. Marie-Léopold Braun (1934- 1946), le P. Antonio Laberge (1945-1949),
le P. Louis-Robert Brassard (janvier 1930-janvier 1953), le P. Georges Bissonnette (1953- 1955), le P. François Dion nommé à Noël 1934 mais seulement accepté à partir de mars 1959! On mesure les qualités de prudence et de discrétion nécessaires à maintenir en une telle situation. L’accès de l’église Saint-Louis des Français à Moscou lui étant interdit par le gouvernement soviétique, il aménage une chapelle dans son appartement pour y recevoir ses paroissiens.
Retour aux U.S.A.
De retour aux Etats-Unis, le P. Louis-Robert se trouve à Assumption Preparatory School quand sévit la terrible tornade du mardi 9 juin 1953: la tempête ne dure guère que 45 secondes, des toits sont emportés, des chambres effondrées, la tour centrale arrachée comme un bouchon, les chaudières du chauffage centrale sont en feu: tout est rempli de débris. La maison doit être évacuée. Le P. Engelbert est retrouvé inanimé sous les décombres, mort par arrêt cardiaque, le P. Louis-Robert gravement blessé, deux religieuses antoniennes tuées. La propriété se présente comme un champ de bataille. Une fois remis, le Père Louis-Robert exerce un ministère pastoral à New York 14ème rue. En 1964, il exerce la charge de curé et de supérieur à Fiskdale où il acquiert un nouvel immeuble pour y faire une école. Excellent organisateur au sens pratique, le P. Louis-Robert est un religieux travailleur, accordant tous ses soins au ministère ordinaire, préparant soigneusement ses homélies et faisant preuve d’un esprit courageux pour l’apostolat. Homme de décision, il n’admet pas toujours facilement la contradiction, même s’il pratique la bonne habitude de consulter ses collaborateurs. Sa santé déjà bien éprouvée laisse à désirer. En 1969, la malchance le poursuit: une chute grave lui impose une retraite prématurée. Il accepte cette nouvelle épreuve avec patience et rejoint, à partir de 1972, la communauté des Pères âgés au 246 Salisbury St, jusqu’à la fermeture de cette résidence en 1985. C’est dans la communauté du 30 Old English Road qu’il décède subitement le 13 février 1986, à l’âge de 71 ans.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (III) 1984-1986, p. 109-110. Assumptionists Deceased in North America, p. 14. Antoine Wenger, Rome et Moscou 1900-1950, DDB, 1987, p. 631-632. Gervais Quenard, L’Assomption en Russie, dans col. Pages d’Archives, 1955, n° 3. Lettre du P. Brassard au P.Wilfrid Dufault, décembre 1953. La correspondance laissée dans les archives romaines par le P. Brassard (1935-1968) a principalement trait aux observations et souvenirs de ce religieux, en poste à Moscou de 1950 à 1953, au cœur de la période dite de ‘guerre froide’.