Religieux de la Province de Hollande.
Une ‘teinte’ religieuse bigarrée.
Karel est né à Winterswijk le 9 février 1920. De 1930 à 1935, il est élève au petit séminaire ‘Nebo’ de Nimègue, dirigé par les Rédemptoristes. Pour la dernière année de ses études secondaires, il rentre chez les Norbertins de Heeswijk-Dinther. Il tombe malade et ce n’est qu’après trois ans qu’il peut se présenter comme novice chez les Bénédictins d’Afflighem. Sa faible santé ne supporte pas le régime sévère d’abstinence ni les offices de nuit. De 1940 à 1943, il fait des études privées de philosophie, de théologie fondamentale et d’introduction biblique à Nimègue. Il entre à l’Assomption sous le nom de Frère Lucas et prononce ses premiers vœux le 27 septembre 1944 à Oisterwijk, dans une ferme nommée ‘Het Haantje’, transformée en couvent. Il fait profession perpétuelle le 27 septembre 1947 à Bergeyk où il est ordonné prêtre le 18 avril 1948.
Un homme patient et courageux.
La maladie l’accompagne durant toute sa vie. Elle lui cause même des difficultés dans son cheminement vers le sacerdoce, mais grâce à sa persévérance il va faire un excellent travail. De 1948 à 1956 il donne des cours de spiritualité au noviciat hollandais. En 1956 il est nommé à Boxtel comme administrateur de l’école apostolique Sainte-Thérèse. En 1959 on lui confie la responsabilité des pèlerinages au centre de Beauraing (Belgique) et à Fatima (Portugal). Il considère sa propre maladie comme une grâce qui l’aide dans cet apostolat auprès des malades. Sa grande vénération à la Vierge date de cette époque. Victime de souffrances corporelles, il lui est confié une fonction plus sédentaire, le secrétariat provincial.
Un homme fidèle et serviable.
A partir de 1970 et jusqu’en 1991, le Père Lucas se donne corps et âme à cette tâche. Précis, minutieux et ordonné de nature, il est l’aide-mémoire du Provincial. Très vite il devient rédacteur en chef du bulletin provincial ‘De Schakel’ et de ‘Stemmen van Stapelen’, une feuille d’information destinée aux habitants de Boxtel. De 1972 à 1980 il arrive à combiner son travail de secrétariat avec l’aumônerie de la maison de repos ‘Emmaüs’. Lorsqu’en 1986, le Père Thomas de Leeuw, assistant général, meurt subitement, on fait appel à lui pour ranger les documents néerlandais. Heureux de pouvoir rendre service, il se rend à Rome, muni de deux cannes, puisqu’il marche difficilement. En 1991, le Provincial lui demande de prendre sa retraite comme secrétaire et lui confie les archives. Bien que cette décision lui pèse, il ne la critique pas. Il ne se plaint pas mais cherche une consolation: le piano et les orgues sont sa grande passion. Il commence à mettre de l’ordre dans les archives. En 1993, lorsque le secrétaire démissionne pour cause de maladie, le Provincial lui demande de reprendre cette tâche. Sans rechigner, mais en toute simplicité il reprend le secrétariat jusqu’au moment où, au mois de mars, le cancer se manifeste. Il continue néanmoins de s’acquitter de sa double fonction de secrétaire et d’archiviste de la Province jusqu’au moment où il n’en peut plus.
Un homme pieux.
Le 26 décembre 1993, il demande à recevoir le sacrement des malades. Il prépare lui-même les textes et les chants de la cérémonie à laquelle sont conviés confrères, parents et amis. Il veut que cette cérémonie se déroule dans la salle de récréation, le lieu de la fraternité, du repos et de la fête. Le 29 décembre, il quitte la communauté pour se préparer à la mort dans une maison de repos. Le Père Lucas qui a repris son prénom de baptême, Karet, meurt le dimanche 27 janvier 1994 à Boxtel-Moienweide. Dans sa lettre de condoléances, le Père Provincial peut écrire: « Sachant comment il a servi généreusement la Province et combien il a accepté avec foi sa douloureuse maladie finale, je rends grâce à Dieu pour ce témoignage religieux ».. Le P. Lucas-Karet est inhumé au cimetière des Assomptionnistes à Doxtel.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VI) 1994-1995, p. 8-9. De Schakel, april 1994, n° 2, p. 86-102. Le P. Karel a laissé dans les ACR quelques correspondances de type administra- tif.
