Religieux de la Province de Lyon. Pionnier de la Mission en Mandchourie. Né le 26 janvier 1912 à Geispolsheim (Bas-Rhin), Benoît-Joseph Offner passe son enfance en Alsace. Ses parents sont restés longtemps sans enfants. Leur premier-né de cinq, Benoît-Joseph, est consacré dès sa naissance à la Vierge et il est présenté deux jours après au baptême. Un vicaire de la paroisse aide Benoît-Joseph à acquérir quelques rudiments de latin et le fait entrer à l’alumnat de Scherwiller (Bas- Rhin) où il est scolarisé de 1923 à 1925. À l’époque, le premier cycle s’achève à l’alumnat voisin de Scy- Chazelles (Moselle), pour une année, de 1925 à 1926, avant de se poursuivre à l’alumnat d’humanités à Miribel-les-Echelles (Isère), de 1926 à 1928. A la fin de l’année scolaire, après la retraite d’élection, le jeune Benoît-Joseph opte pour l’Assomption. Il gagne le noviciat de Scy-Chazelles (Moselle), le ler novembre 1928 et y prend l’habit sous le nom de Frère Ludan et la conduite du P. Savinien Dewaele. Il prononce ses premiers vœux le ler novembre 1929. Il est question à cette date de l’envoyer à Montmirail (Marne) pour y faire sa seconde partie du baccalauréat. Le projet n’a pas de suite et le Frère Ludan prépare à Scy-Chazelles son baccalauréat qu’il réussit à Metz. En 1930, il se rend à Saint-Gérard en Belgique où il étudie la philosophie pendant deux ans (1930-1932). N’ayant pas encore l’âge requis pour le service militaire, il est assigné à l’alumnat de Scherwiller comme professeur débutant par le P. Zéphyrin Sollier, son Provincial. Après le service militaire (1933-1934), le Frère Ludan se rend à Lormoy (Essonne) pour les études de théologie. il est admis à la profession perpétuelle le 21 novembre 1935 et il est ordonné prêtre par Mgr Pie Neveu, le 5 mars 1938. Il prépare ensuite une licence en théologie. En juin 1938, Page : 87/87 il est appelé en urgence au chevet de son père, M. Mathias Offner, qui décède peu après. En mai 1938, après discussion avec le P. Zéphyrin Sollier, le P. Ludan accepte de partir en nùssion en Mandchourie. La mobilisation de septembre 1939, le retenant sur la ligne Maginot, retarde son départ de plusieurs semaines. En décembre 1939, le P. Ludan arrive à Kirin. Il devient professeur au petit séminaire de Moukden. Quand le grand séminaire de Tshang Ts’oun [Chang Chun] ouvre ses portes en 1940, le P. Ludan y reçoit la chaire de théologie dogmatique et de patrologie. Comme par suite de la guerre il n’est pas facile de se procurer des livres, le P. Ludan prend soin de rédiger et de polycopier ses cours, de façon à faciliter le travail de mémorisation de ses élèves chinois. À ses fonctions de professeur, le P. Ludan joint la charge d’infirmier de la communauté. Il enseigne également à partir de 1945 le latin à la Faculté de médecine de Tshang Ts’oun [Chang Chun], le directeur francophile et francophone étant un ancien élève de la Sorbonne. Bon compagnon en communauté, toujours prêt à rendre service, se laissant taquiner gentiment, le P. Ludan aime sa fonction de professeur et de directeur des séminaristes. Il leur prêche des retraites, compose pour eux des prières animant des temps spirituels. En guise de détente, le P. Ludan prend plaisir à faire du jardinage. Ayant obtenu la concession de quelques lopins de terre dans la propriété, il les charge de fraisiers, de groseilliers et de divers plantes légumineuses. Homme méthodique, il sait planter ou semer à la période la plus heureuse en vue d’un rendement maximal. Le samedi 4 mai 1946, le P. Ludan bêche encore son jardinet. Le soir, fatigué, il demande à se retirer. En proie à une forte fièvre le dimanche, il se recouche après la célébration eucharistique. Le médecin chinois diagnostique une influenza tandis que le directeur ami de la Faculté opine pour une pneumonie. Le jeudi 9 mai, le supérieur, le P. Flavien Sénaux, constatant que l’état du malade ne va pas en s’améliorant, lui propose le sacrement de l’Extrême-Onction. Le P. Ludan meurt le dimanche 12 mai 1946, à l’âge de 35 ans. Les obsèques sont célébrées le mercredi 15 mai en présence de Mgrs Gaspais et Lemaire. Son corps repose au cimetière des chrétiens de Chang Chun. Page : 88/88
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Famille, 1946, no 24, p. 110-111. Lettre du Ministère des Affaires étrangères, Moukden, 5 aoqt 1946. Justin Munsch, L’Assomption en Mandchourie 1935-1954, dans collection Série Centenaire d’Alzon 1980, no 8, 143 pages. Evocation de l’apostolat des Assomptionnistes en Mandchourie. L’Assomption et ses OEuvres, 1984, no 619, p. 7-12 et no 620, p. 21-25. Sur les débuts de l’Assomption en Mandchourie. cf L’Assomption et ses OEuvres, 1936, no 417, p. 247-249. Notices Biographiques